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INTERNATIONAL

Un dirigeant chinois qualifie l’internement religieux de « novateur »


Alwihda Info | Par Dave Reynolds - S.A. - 1 Août 2019



Cet avant-poste situé au Xinjiang garde l’entrée de l’un des camps présumés dans lequel le Parti communiste chinois détient des membres de minorités musulmanes (© Greg Baker/AFP/Getty Images)
Cet avant-poste situé au Xinjiang garde l’entrée de l’un des camps présumés dans lequel le Parti communiste chinois détient des membres de minorités musulmanes (© Greg Baker/AFP/Getty Images)
« Novateurs » :  c’est ainsi que le gouverneur nommé par le Parti communiste chinois au Xinjiang décrit les camps de rééducation ouïgours. Le secrétaire d’État Mike Pompeo, de son côté, les qualifie d’« odieux ».

Le Parti communiste au pouvoir en Chine  détient plus d’un million de Ouïgours, de Kazakhs de souche et d’autres membres de groupes minoritaires musulmans dans des camps dans le cadre d’une vaste campagne de suppression de leur identité religieuse et culturelle.

Des internements qui, à l’étranger, suscitent un tollé, mais le gouverneur du Xinjiang Shohrat Zakir en pense autrement.

Selon l’Associated Press (AP), M. Zakir a récemment comparé les camps à des centres de formation professionnelle « novateurs », vantant même le taux d’insertion professionnelle à 90 % des « diplômés », alors que ces derniers ont peut-être été torturés. M. Zakir a également indiqué que la majorité des détenus avaient quitté les camps pour occuper un emploi, mais leurs proches affirment qu’ils sont toujours portés disparus.

D’après un détenu interviewé par l’AP, les placements professionnels peuvent se traduire par des contrats forcés, sur plusieurs années, dans des usines lointaines.

Cette déclaration dans laquelle un responsable du parti assimile la persécution religieuse à de la formation professionnelle arrive au moment où le secrétaire d’État dénonce les camps qui, selon lui, constituent une violation historique des droits de l’Homme  et devraient être fermés.

« Nous nous efforçons de convaincre les Chinois que cette pratique est odieuse et qu’il faut y mettre fin », a déclaré M. Pompeo après sa rencontre, le 26 mars, avec des survivants, victimes de torture par tabassage et chocs électriques  dans les camps du Xinjiang.

L’an dernier, les universitaires de 26 pays ont publié un communiqué conjoint qui dénonce l’internement massif des minorités religieuses en Chine. Ils ont rejeté la dénomination de « formation professionnelle ».

« Dans les camps, ces détenus à majorité Ouïgours sont soumis à des formes de surveillance profondément intrusives et au stress psychologique, tout en étant forcés d’abandonner leur langue natale, leurs convictions religieuses et leurs pratiques culturelles », écrivent les intellectuels.



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