Le 2ème forum des prévisions climatiques saisonnières en Afrique soudano-sahélienne qui s’est tenu à Dakar au Sénégal du 4 au 8 mai 2015 a levé le voile sur la situation qui prévaudra dans cette partie du monde durant la saison des pluies de l’année en cours. L’objectif de cette initiative est de produire les prévisions pluviométriques, agro-climatiques et hydro-climatiques pour faciliter leurs applications à la sécurité alimentaire et à la gestion des ressources en eau. Les résultats publiés s’avèrent précieux pour les agriculteurs et les éleveurs tchadiens, surtout que pour une partie importante du pays, la pluviométrie s’annonce déficitaire.
Les prévisions annoncées pour la saison des pluies 2015 sont l’œuvre d’un croisement d’expertise entre le Centre Régional AGRHYMET et le Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD) basés au Niger, l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la météorologie du Sénégal, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), l’Institut International de Recherche sur le Climat et la Société des Etats-Unis d’Amérique, l’Université de Reading en Angleterre. Les représentants des pays de l’Afrique centrale et occidentale sont également associés à l’exercice.
Le Centre AGRHYMET, qui a pris le leadership de cette initiative, est une institution spécialisée du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Sa mission est d’informer et former sur la sécurité alimentaire, la lutte contre la désertification et la maîtrise de l’eau dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Retard de pluies au sud du Sahel
Les experts réunis à Dakar présentent ces prévisions comme « le fruit d’un consensus fait autour des produits des modèles de prévision et des connaissances actuelles de la variabilité climatique dans la sous-région ». De leur point de vue, sur l’ensemble de la région d’Afrique centrale et occidentale, la probabilité qu’il y ait des perturbations dans la distribution des précipitations est très élevée. Ces prévisions indiquent, en ce qui concerne le Tchad, que des précipitations déficitaires sont très probables durant les mois de juin à septembre dans la région du Lac-Tchad.
Le démarrage de la saison des pluies serait légèrement en retard dans les zones où la saison débute en mai et juin. Le sud de la bande sahélienne du Tchad se retrouve ainsi dans cette situation. Dans le centre-ouest du pays où sont situées des régions comme le Kanem, le Lac ou le Hadjer-Lamis, les prévisions annoncent des dates de début de saison de pluies précoces. Par ailleurs, il n’est pas à exclure que la fin de la saison survienne tardivement dans cette même partie du Tchad.
D’après les prévisions publiées sous la coupe du Centre AGRHYMET, il est aussi probable que dans l’ouest du Tchad, il y ait des séquences sèches d’une durée plus longue que d’habitude durant la phase de croissance végétative, autrement dit au moment d’installation des cultures. Cette situation se reproduirait sans doute vers la fin de la saison des pluies, en l’occurrence durant la période post-floraison, dans toute la bande sahélienne, notamment depuis l’ouest du Tchad jusqu’au sud-ouest de la Mauritanie.
Les agriculteurs et les éleveurs sont avertis
Cette tendance déficitaire de la pluviométrie avec son corollaire de dates de début de saison tardives et de séquences sèches plus longues après le démarrage de la saison des pluies, exige pour les producteurs ruraux de prendre quelques dispositions. Il est judicieux pour les agriculteurs d’utiliser les variétés résistantes à la sècheresse ou bien des variétés de cycles courts. Il faudrait également éviter les apports supplémentaires d’engrais pendant la période végétative et privilégier les techniques culturales qui favorisent l’économie de l’eau du sol.
Les éleveurs, quant à eux, devraient, à cause de la forte probabilité d’une installation tardive de la saison des pluies, envisager la mise en place d’aliments pour le bétail. En outre, il est recommandé aux éleveurs de faciliter l’accès aux points d’eau les plus proches aux animaux, afin de mettre le bétail à l’abri des effets du manque d’eau et éviter les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
En publiant les prévisions climatiques pour la saison des pluies 2015, les experts réunis à Dakar ont suggéré des actions urgentes à entreprendre. Favoriser la communication de l’information climatique, renforcer les dispositifs de veille et de réponse aux urgences et prendre des dispositions pour parer aux inondations, entre autres. Ils ont surtout invité les producteurs et autres acteurs intéressés par ces prévisions à suivre les mises à jour qui sont censées être faites en mai, juin et juillet 2015 par les agences spécialisées de la sous-région, ainsi que les services météorologiques nationaux.
Yamingué Bétinbaye
Les prévisions annoncées pour la saison des pluies 2015 sont l’œuvre d’un croisement d’expertise entre le Centre Régional AGRHYMET et le Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD) basés au Niger, l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la météorologie du Sénégal, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), l’Institut International de Recherche sur le Climat et la Société des Etats-Unis d’Amérique, l’Université de Reading en Angleterre. Les représentants des pays de l’Afrique centrale et occidentale sont également associés à l’exercice.
Le Centre AGRHYMET, qui a pris le leadership de cette initiative, est une institution spécialisée du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Sa mission est d’informer et former sur la sécurité alimentaire, la lutte contre la désertification et la maîtrise de l’eau dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Retard de pluies au sud du Sahel
Les experts réunis à Dakar présentent ces prévisions comme « le fruit d’un consensus fait autour des produits des modèles de prévision et des connaissances actuelles de la variabilité climatique dans la sous-région ». De leur point de vue, sur l’ensemble de la région d’Afrique centrale et occidentale, la probabilité qu’il y ait des perturbations dans la distribution des précipitations est très élevée. Ces prévisions indiquent, en ce qui concerne le Tchad, que des précipitations déficitaires sont très probables durant les mois de juin à septembre dans la région du Lac-Tchad.
Le démarrage de la saison des pluies serait légèrement en retard dans les zones où la saison débute en mai et juin. Le sud de la bande sahélienne du Tchad se retrouve ainsi dans cette situation. Dans le centre-ouest du pays où sont situées des régions comme le Kanem, le Lac ou le Hadjer-Lamis, les prévisions annoncent des dates de début de saison de pluies précoces. Par ailleurs, il n’est pas à exclure que la fin de la saison survienne tardivement dans cette même partie du Tchad.
D’après les prévisions publiées sous la coupe du Centre AGRHYMET, il est aussi probable que dans l’ouest du Tchad, il y ait des séquences sèches d’une durée plus longue que d’habitude durant la phase de croissance végétative, autrement dit au moment d’installation des cultures. Cette situation se reproduirait sans doute vers la fin de la saison des pluies, en l’occurrence durant la période post-floraison, dans toute la bande sahélienne, notamment depuis l’ouest du Tchad jusqu’au sud-ouest de la Mauritanie.
Les agriculteurs et les éleveurs sont avertis
Cette tendance déficitaire de la pluviométrie avec son corollaire de dates de début de saison tardives et de séquences sèches plus longues après le démarrage de la saison des pluies, exige pour les producteurs ruraux de prendre quelques dispositions. Il est judicieux pour les agriculteurs d’utiliser les variétés résistantes à la sècheresse ou bien des variétés de cycles courts. Il faudrait également éviter les apports supplémentaires d’engrais pendant la période végétative et privilégier les techniques culturales qui favorisent l’économie de l’eau du sol.
Les éleveurs, quant à eux, devraient, à cause de la forte probabilité d’une installation tardive de la saison des pluies, envisager la mise en place d’aliments pour le bétail. En outre, il est recommandé aux éleveurs de faciliter l’accès aux points d’eau les plus proches aux animaux, afin de mettre le bétail à l’abri des effets du manque d’eau et éviter les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
En publiant les prévisions climatiques pour la saison des pluies 2015, les experts réunis à Dakar ont suggéré des actions urgentes à entreprendre. Favoriser la communication de l’information climatique, renforcer les dispositifs de veille et de réponse aux urgences et prendre des dispositions pour parer aux inondations, entre autres. Ils ont surtout invité les producteurs et autres acteurs intéressés par ces prévisions à suivre les mises à jour qui sont censées être faites en mai, juin et juillet 2015 par les agences spécialisées de la sous-région, ainsi que les services météorologiques nationaux.
Yamingué Bétinbaye