Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
INTERNATIONAL

50,8 millions de déplacés internes dus aux conflits, à la violence et aux catastrophes, un record


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 12 Mai 2020



Des populations déplacées dans la province du Lac, au Tchad. Illustration. © Alwihda Info
Des populations déplacées dans la province du Lac, au Tchad. Illustration. © Alwihda Info
Le nombre de personnes déplacées dans le monde a atteint un niveau record, selon un nouveau rapport de l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). 
 
Le Rapport mondial sur les déplacements internes (GRID, d’après ses initiales en anglais) estime que 45,7 millions de personnes vivent en situation de déplacement interne à la suite de conflits et de violences dans 61 pays, la majorité se trouvant en Syrie, en Colombie, en République démocratique du Congo (RDC), au Yémen et en Afghanistan. De plus, 5,1 millions de personnes dans 96 pays sont en situation de déplacement à la suite de catastrophes. Cela inclut 1,2 million de personnes déplacées par des années de sécheresses et d'inondations en Afghanistan, plus de 500 000 par la mousson en Inde et 33 000 toujours déplacées en Haïti dix ans après le tremblement de terre dévastateur de 2010. 
 
« Les personnes déplacées sont souvent très vulnérables et vivent dans des camps surpeuplés, des abris d'urgence et des quartiers informels avec peu ou pas d'accès aux soins de santé », a déclaré la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak. « La pandémie du nouveau coronavirus va les rendre encore plus vulnérables. Elle va compromettre leurs conditions de vie déjà précaires, en limitant d’autant plus l’accès aux services essentiels et à l'aide humanitaire ». 
 
Contribuant à ce chiffre record, 33,4 millions de nouveaux déplacements ont été enregistrés en 2019, le chiffre annuel le plus élevé depuis 2012. 8,5 millions de ces déplacements sont liés aux conflits et à la violence dans des pays comme la Syrie, la RDC, l'Éthiopie, le Soudan du Sud et le Burkina Faso. Environ 24,9 millions de nouveaux déplacements ont été provoqués par des catastrophes, dont 4,5 millions par le cyclone Fani en Inde et au Bangladesh, les cyclones Idai et Kenneth au Mozambique et l'ouragan Dorian aux Bahamas. Des pluies abondantes et prolongées ont aussi provoqué de vastes inondations en Afrique, entraînant deux millions de nouveaux déplacements. 
 
« D’année en année, les conflits et la violence déracinent des millions de personnes de leur foyer. Collectivement, nous échouons massivement à protéger les personnes les plus vulnérables au monde. Les politiciens, les généraux et les diplomates doivent sortir de l'impasse et chercher à obtenir des cessez-le-feu et des pourparlers de paix, et non des fusils et des grenades. En cette ère du coronavirus, la poursuite de la violence politique est complètement insensée », a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés. 
 
Les conclusions du GRID de cette année sont toutefois également prometteuses. Des efforts pour prévenir et répondre au déplacement interne étaient visibles dans de nombreux pays en 2019. Plusieurs pays d’Asie ont montré que les déplacements sous forme d'évacuations préventives permettent de sauver des vies, et que des systèmes d'alerte rapide efficaces et d'autres mesures visant à réduire les risques de catastrophe permettent d'éviter les pires conséquences.
 
Des systèmes nationaux de collecte et d'analyse des données sur les déplacements ont été mis en place en Indonésie, au Mali et au Sri Lanka, et des approches de développement visant à résoudre le problème ont été lancées en Éthiopie et en Somalie. Le secrétaire général des Nations unies a créé le Groupe de haut niveau sur le déplacement interne, expression de l'engagement politique mondial, et trois pays africains ont ratifié la Convention de Kampala, cadre unique et juridiquement contraignant du continent sur le phénomène.  
 
« Le GRID montre qu’évaluer et comprendre un problème constitue le fondement des efforts pour le résoudre, mais des ressources et un engagement politique sont également nécessaires si l'on veut que les personnes déplacées fassent des progrès tangibles vers le rétablissement de leur vie », a déclaré Mme Bilak. « Alors que la pandémie du coronavirus met en lumière l'urgence de notre tâche de manière impitoyable, nous espérons que les leçons documentées dans ce rapport s'avéreront utiles dans nos efforts collectifs pour mettre fin au déplacement interne. » 



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)