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AFRIQUE

Cameroun/Projet Lom Pangar : 50 villages menacés par les eaux


Alwihda Info | Par - 14 Septembre 2015


Pourtant, une campagne d’information a été organisée à l’effet de sensibiliser les populations riveraines sur les conséquences et surtout, les risques liés à la mise en eau partielle du projet hydroélectrique de Lom Pangar.


Une vue du barrage de Lom Pangar.
Une vue du barrage de Lom Pangar.
Le 15 septembre 2015 a été retenu comme date de mise en eau partielle du barrage hydroélectrique de Lom Pangar, dans la région de l’Est du Cameroun. Sur le plan technique, c’est une étape capitale du projet, parce qu’elle va permettre d’approvisionner le réservoir avec 3 milliards de m3 d’eau, pour un accroissement attendu de l’offre énergétique. Sur un autre plan, la mise en eau du barrage fait peser de graves risques. En effet, le remplissage du barrage va provoquer une montée des eaux qui aura des impacts sur la sécurité des biens et des personnes vivant autour de la retenue. Les risques que font peser l’opération concernent 50 localités et campements des arrondissements de Belabo (4), Ngoura (6) et Bétaré-Oya (40). Et ils sont de plusieurs ordres : ennoiement des zones, accidents des pêcheurs, noyade des orpailleurs, encerclement des biens et du bétail, etc.
Sauver les vies humaines
Actuellement, le rayon d’implantation du barrage de Lom Pangar est occupé par une florissante activité exercée par des milliers d’orpailleurs et de nombreuses sociétés du secteur minier. Compte tenu des risques encourus, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Emmanuel Bondé, a tenu un point de presse le 11 septembre 2015, afin d’informer le public et tiré la sonnette d’alarme sur des mesures sécuritaires urgentes à prendre. La principale étant la libération des lieux d’emprise du barrage. « Nous avons été saisis du refus des artisans miniers, et surtout des promoteurs des sociétés de libérer les lieux », regrette le ministre Bondé.
On se rappelle que dans le cadre de l’opération de sauvetage de l’or, en 2007, et en prélude au projet, il avait été attribué des concessions aux sociétés et personnes physiques exerçant dans la recherche de l’or. Aujourd’hui, ces dernières continuent de mener leurs activités, au mépris de moult interpellations relatives aux risques d’ensevelissement. C’est ainsi que l’appel lancé par le ministre des Mines aux différents acteurs, est tout aussi pressant, que les actions engagées par le maitre d’ouvrage sont importantes. Car, en fin de compte, il s’agit de sauver des vies humaines.
Centres de communication
«On a véhiculé toutes les communications possibles auprès des populations se trouvant dans la zone d’emprise. Mais il faut une forte mobilisation des forces de l’ordre pour réussir ce genre d’opération, étant donné que certaines sociétés s’entêtent à rester sur place », déplore Bobo David du centre de communication de Mararaba, l’un des quatre, avec Garga Sarali, Deng Deng et Bétaré Oya, prévus à l’effet d’édifier les populations de la région de l’Est, sur les contours liés à la mise en eau partielle du barrage de Lom Pangar. Dans le cadre d’une action de sensibilisation, un guide d’information édité par Electricity Development Corporation (EDC) a été distribué aux leaders religieux, aux communautés et chefs de villages. « C’est un moment très sensible, nous sommes dans le décompte des heures… », relève Bobo David, plongé dans la fébrilité que suscite l’échéance fatidique de la mise en eau.
Il faut rappeler que dans son ensemble, le projet hydroélectrique de Lom Pangar est capital pour le Cameroun. Avec un barrage de retenue de 6 milliards de m 3, il permettra d’améliorer le débit du fleuve Sanaga, en augmentant la capacité de production des barrages de Song Loulou et d’Edéa. Par ailleurs, le projet comprend au pied du barrage, la réalisation d’une centrale hydroélectrique d’une capacité de 30 mégawatts.
Abraham Ndjana Modo
Correspondant Alwihda Info pour le Cameroun Tél: 00 237 677 52 40 66 ; Email: [email protected] En savoir plus sur cet auteur



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