Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
AFRIQUE

Cameroun : plus de 200 déplacés internes oubliés à Maroua


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 21 Février 2022


En raison des différents conflits entre les communautés Arabes Choas et Mousgoums, des déplacés venus de Angoulmoun, dans l’arrondissement de Maga, ont trouvé refuge dans un domicile privé, au quartier Dougoï.


Quartier Dougoï, vendredi 18 février 2022. Nous sommes à Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord. Dans un espace clôturé prévue pour faire des affaires, vivent dans la promiscuité des déplacés internes en provenance de Angoulmoun, dans l’arrondissement de Maga.

Il s’agit des victimes du conflit intercommunautaire qui oppose les communautés Arabes Choas et Mousgoums, qui a déclenché en décembre dernier à Logone Birni, dans le département du Logone et Chari. La propagation de ce conflit a affecté plusieurs localités, parmi lesquelles celles de Maga, département du Mayo-Danay.

C’est en fuyant les affrontements que plusieurs personnes ciblées par le conflit ont quitté spontanément leur ville de résidence. Dans le département du Diamaré, ils sont casés dans les localités de Bogo, Petté, Dargala et Maroua. Si en grande majorité, les autorités n’ont ménagé aucun effort pour leur prise en charge immédiate en déployant des grands moyens pour caser ces déplacés interne dans plusieurs sites dans la ville de Maroua, certains parmi eux sont abandonnés à eux-mêmes.

C’est le cas de ceux rencontrés au quartier Dougoï. « Nous sommes ici depuis le mois de décembre parce que nous ne savons où aller », signale Issa Mahamat, l’un d’eux, la soixantaine déjà révolue. « Les autorités sont venues nous rencontrer, mais jusqu’aujourd’hui, nous sommes sans suite véritable, en dehors des vivres qu’ils nous envoient de temps en temps », renchérit son frère Boukar. « C’est beaucoup plus les âmes de bonne volonté qui nous apportent à manger », poursuit-il. A les entendre parler, l’émotion est très grande et l’inquiétude va grandissante.

« Le ramadan approche à grand pas, nous n’avons rien pour préparer cette période de pénitence assez importante pour le musulman que je suis, vraiment je suis très inquiet », poursuit notre source. En effet, le cadre dans lequel ces 232 déplacés internes vivent est un vaste espace clôturé, avec un portail de fortune. A l’intérieur, en dehors de trois camions, l’espace est occupé par des parpaings stockés.

C’est à l’air libre, sous le grand arbre que les hommes dorment à la merci du froid et les moustiques. Les femmes et les enfants quant à eux sont parqués dans une seule maison juste à côté. Objet de curiosité, c’est dans ce cadre-là que deux femmes ont donné naissance à deux enfants et elles se battent comme elles peuvent, pour la survie des enfants.

Selon le témoignage des uns et des autres, « les autorités administratives sont au courant de notre présence ici, mais trainent à réagir, pourtant nous souffrons beaucoup », se lamente Boukar. « D’après ce qu’on apprend, les sites qui abritent les déplacés internes dans la ville de Maroua sont saturés. Nous devons donc attendre, jusqu’à quand ? Je ne sais pas », s’inquiète-t-il.
Au niveau des autorités compétentes et selon certaines indiscrétions, cette situation est bien connue, les organismes humanitaires ont été saisies pour une action immédiate.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)