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AFRIQUE

Centrafrique : À Batangafo, l'Institut Pasteur et MSF luttent contre le paludisme avec une approche innovante


Alwihda Info | Par - 25 Juillet 2025


Dans la préfecture de l'Ouham-Fafa, la ville de Batangafo est confrontée à un défi sanitaire inattendu. Les efforts de reconstruction, notamment la fabrication de briques, créent des conditions favorables à la prolifération du moustique Anopheles gambiae, principal vecteur du paludisme. L'extraction de l'argile laisse des cavités qui se remplissent d'eau de pluie, formant des gîtes larvaires, tandis que la coupe intensive du bois pour la cuisson des briques aggrave la déforestation, modifiant l'écosystème local.


Centrafrique : À Batangafo, l'Institut Pasteur et MSF luttent contre le paludisme avec une approche innovante


  Face à cette situation, l'Institut Pasteur de Bangui (IPB) et Médecins Sans Frontières (MSF) ont lancé une opération innovante. Ils utilisent une bactérie naturelle, le Bacillus thuringiensis israelensis (Bti), un larvicide biologique qui cible spécifiquement les larves de moustiques sans être toxique pour l'homme ou l'environnement.
 
 

Une Méthode Ciblée et des Résultats Prometteurs

 
La méthode consiste à traiter les gîtes larvaires identifiés grâce à une cartographie minutieuse, réalisée par des équipes formées à l'utilisation de tablettes équipées de systèmes GPS. L'efficacité observée après application est notable : la quasi-totalité des larves avancées disparaît en moins de 24 heures.

 
Cependant, l'impact sur les moustiques adultes est plus nuancé. Si la population d'Anopheles funestus diminue fortement, la baisse des femelles d'Anopheles gambiae – directement responsables de la transmission du paludisme – est plus modeste mais significative (14%). Cette réduction se traduit concrètement par une baisse des risques pour les habitants, même s'ils restent exposés à un taux élevé de piqûres chaque nuit.
 
 

Des Constats Complexes et des Recommandations Intégrées

 
L'intervention a également révélé un effet secondaire inattendu : une augmentation notable des moustiques du genre Culex, probablement due à l'absence de compétition larvaire après le traitement au Bti. Ce phénomène souligne la complexité des interventions écologiques et la nécessité d'un suivi rigoureux.

 
Ainsi, les spécialistes recommandent une approche intégrée combinant l'utilisation du Bti, la distribution généralisée de moustiquaires imprégnées d'insecticide, et une meilleure gestion des gîtes larvaires. Ils insistent également sur l'importance d'une sensibilisation communautaire accrue pour prévenir la création de nouveaux sites de reproduction de moustiques.

 
La collaboration entre l'IPB et MSF à Batangafo ouvre la voie à des interventions similaires pour lutter contre d'autres maladies vectorielles dans la région, contribuant à assurer un avenir sanitaire plus sûr pour les populations locales.
Peter Kum
Peter Kum est un jeune journaliste doté d’une expérience d’une quinzaine d’années dans la collecte... En savoir plus sur cet auteur



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