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POINT DE VUE

Centrafrique : Compte à rebours pour des élections anticipées


Alwihda Info | Par Génération Centrafrique - 10 Janvier 2014



Des adolescents centrafricains réclamant la démission du président Djotodia, le 10 décembre 2013 dans les rues de Bagui (Centrafrique).  (SIA KAMBOU / AFP)
Des adolescents centrafricains réclamant la démission du président Djotodia, le 10 décembre 2013 dans les rues de Bagui (Centrafrique). (SIA KAMBOU / AFP)
En ce début d’année 2014, tous le bureau exécutif de Génération Centrafrique présente ses vœux les plus sincères aux populations de la République Centrafricaine. Que cette nouvelle année puisse donner à chacun la force du pardon et le souci d’un avenir fait d’unité, de dignité et de travail.

Cette année 2014 sera, comme l’a annoncé le Président français, François Hollande, celle de nouvelles élections dans notre pays. Des échéances censées rétablir les institutions républicaines. Or, nous savons que cela ne suffira pas car tout est en lambeaux.

Alors que faire lorsque nous n’avons pas le contrôle de la situation ?

Comment parvenir à une solution qui prenne en compte les contraintes de la communauté internationale et la nécessité de ne pas refaire les mêmes erreurs, dans la précipitation ?

Pour Génération Centrafrique, deux conditions sont nécessaires pour poser les bases d’une nation unie face aux défis du 21ème siècle :
  • la constitution d’un nouveau gouvernement selon une démarche différente qui conduirait aux élections ;
  • la mise en œuvre d’une nouvelle mécanique institutionnelle ouvrant sur une période de transition pour cinq années.
De la composition d’un nouveau gouvernement

Le contexte actuel de la République Centrafricaine nous contraint à innover et à mettre en avant une seule préoccupation : le choix de femmes et d’hommes capables de relever le défi impératif de l’unité avec exemplarité et professionnalisme. Et tout le monde sait que la RCA regorge de compétences réparties à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Et toute action du gouvernement pourrait changer la donne et donner du sens aux mots. De toujours, tout le monde s’accorde à proclamer qu’il faut l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Pourquoi ne pas le mettre en œuvre dans la composition d’un nouveau gouvernement immédiatement puisqu’il est de plus en plus illusoire d’obtenir un nouveau casting des trois têtes de la transition (Président de la transition, Président du CNT et Premier Ministre).

L’idée est simple : mettre de côté toutes préoccupations de représentation politique, société civile, origine régionale et autres qui donnaient du sens à la division car à la différenciation et, à la place, ouvrir un appel à candidature pour un gouvernement restreint à 15 compétences. Chaque entité politique et/ou de la société civile présenterait son projet pour un département donné avec un ou deux candidat (s) pour la mise en œuvre. Un comité composé de bailleurs de fonds, du CNT, de la Présidence et de la Primature (cinq personnalités) analyserait les dossiers de candidature et interrogerait les meilleurs candidats (en utilisant les moyens de communications actuels, cela ne nécessiterait pas de déplacements et autres dépenses superflues) pour qu’une liste de 2-3 candidats par département soit soumise à l’arbitrage du Président et du Premier Ministre.

Ainsi, chacune des personnalités retenues pour le gouvernement aurait de la légitimité de la part des bailleurs de fonds et de la population centrafricaine (le CNT représentant toutes les forces vives de la nation centrafricaine).

Tout ce processus peut se faire en moins de quinze jours, avec une bonne volonté de transparence et ne coûterait rien au budget de l’Etat pour peu que les membres du comité acceptent de travailler sans les habituelles primes de présence …
En choisissant cette méthode, nous nous engagerons, pour la première fois, à faire le choix de personnalités compétentes et crédibles à l’inverse d’aventuriers qui découvrent le sens des responsabilités et du pouvoir à un moment aussi critique de notre pays.

Cette innovation dans le processus de désignation des membres du gouvernement est à rapprocher d’une pratique qui est en cours dans de grandes nations où le Chef de l’Etat soumet au Parlement (ou Sénat, comme aux Etats-Unis), ses choix à approbation. Il en va de même pour les postes clés de l’administration et donc des entreprises publiques. Alors pourquoi ne pas la tester maintenant au moment où va s’ouvrir l’élaboration d’une nouvelle constitution …

Une nouvelle période de transition

La transition en cours est un échec total car elle n’a pas permis de mettre en place des institutions qui donneraient du sens à un processus démocratique. L’Etat est inexistant dans les provinces du pays. Un grand débat doit mettre fin à la discorde nationale et entamer la réconciliation, repenser l’articulation des institutions pour mettre en œuvre une vision commune, etc.

Pour tout cela, il faut du temps et de la sérénité ; choses que la transition en cours n’a pas pu tester car contrainte par les impératifs de la sécurité.

Or, un nouveau pouvoir issu des élections se contenterait de son propre programme, de ses hommes et donc de sa vision. Ce qui ne serait pas un atout pour la nécessaire réconciliation nationale.

Il est plutôt souhaitable de faire des prochaines élections une occasion de désigner les responsables de la transition que nous n’avons pas eue parce que les conditions ne s’y prêtaient pas.

Cela devrait emmener les différents candidats à présenter plutôt une modalité d’opérer et un groupe d’hommes que de capitaliser sur des promesses qu’ils ne tiendront pas car vite rattrapés par le jeu politicien.

Mais pour parvenir à un accord permettant une telle option, il faudrait une table ronde des différents acteurs de la vie publique centrafricaine afin de présenter à la communauté internationale un consensus national car, ne l’oublions pas, dans tout ce qui se joue, la voix de la République Centrafricaine est inaudible ; l’entente entre les trois principaux pilotes étant exécrable. C’est pour cela que Génération Centrafrique souscrit pleinement à la proposition d’un groupe d’associations de la diaspora d’organiser, au mois de Janvier, à Paris, une table ronde entre Centrafricains.

Dans tous les cas, il est plus qu’urgent que les uns et les autres s’expriment afin que notre pays ne soit plus l’otage des mêmes acteurs qui ne cessent de proclamer le renouvellement dans le chaos.

C’est pourquoi, le bureau exécutif de Génération Centrafrique fait le vœu que l’audace soit, cette année, le maître mot dans notre pays.

Génération Centrafrique
Contact : [email protected]



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