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AFRIQUE

Centrafrique : L’accord de paix et ses enjeux au centre d’une conférence-débat à Bangui


Alwihda Info | Par Arsène –Jonathan Mosseeavo - 30 Juin 2019



L'initiateur de la conférence-débat, Dr Abou-Bark Mashimango (à droite).
L'initiateur de la conférence-débat, Dr Abou-Bark Mashimango (à droite).
L’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en Centrafrique (APPR-RCA) signé le 6 février 2019 à Bangui est devenu un outil de communication de plusieurs organisations du pays dont le seul objectif recherché est son appropriation par les différentes couches sociales de la République Centrafricaine.

Les stratégies utilisées pour sa divulgation sont adaptées selon les profils. Mais le cabinet M et M consulting Team a opté une autre stratégie – celle d’une conférence –débat- pour décortiquer les enjeux de l’accord de Bangui.

Universitaires-chercheurs-diplomates-journalistes- observateurs libres- étaient donc conviés le 29 juin 2019 à une conférence-débat organisé par le cabinet M et M Consulting Team sur la problématique : Quelles approches pour une paix durable et une stabilité politique enracinées ?

L’initiateur Dr Abou-Bark Mashimango, Enseignant-Chercheur à l’Université de Bangui, a voulu à travers cette rencontre donner l’occasion à chaque citoyen de Centrafrique d’accompagner les « grandes ambitions nationales pour la paix », telles qu’initiées par l’Union Africaine et formulées et consacrées dans l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en Centrafrique (APPR-RCA)
A l’ouverture, Aboubakar Sidick, porte-parole du FPRC- l’un des groupes armés signataire de l’accord, a rappelé la nécessité de vivre en paix pour développer son pays. Son mouvement s’inscrit dans cette logique de recherche de la paix et exhorte les autres groupes armés à cesser avec les violences.

Le 1er intervenant, Dr Abou-Bark, dont son sujet portait sur la "Prospective méthodologique pour une irénologie et irénopraxis idoines", s’est appesanti sur les éléments structurants le processus la paix et les approches pour une irénologie et irénopraxis idoines (structurelle – psychologique –spirituelle).

A en croire Dr Abou-Bark, le retour à une paix durable en RCA passe inéluctablement par un processus de conclusion d’un nouveau pacte de cohésion sociale, basé sur l’égalité citoyenne, le consensus, le compromis et la participation de tous à la gouvernance du pays ; sachant que la dynamique de paix implique :
- L’analyse du conflit comme fondement pour une action efficace : un défi pour les médiateurs
- La gestion d’un douloureux héritage de la violence passée, mais trop récente et présente dans les mémoires et les esprits
- La préservation de l’harmonie sociale - La reconnaissance et la réparation des préjudices causées et subies par les victimes et mettre en place des mesures pour y remédier, notamment : la restitution, l’indemnisation, la réadaptation/réintégration/réhabilitation et la garantie de non-répétition ou récurrence.
- La mise en place des mesures qui favorisent la paix, l’unité nationale et la stabilité politique.

En définitive, la paix n’est pas le fruit d’une activité programmable et maîtrisable par un individu ou un groupe d’individus mais d’une action commune, tant sur le plan national qu’international.

Intervention de Valéry Zakharov, conseiller du président de la République en matière de sécurité.
Intervention de Valéry Zakharov, conseiller du président de la République en matière de sécurité.
Valery Zakharov, conseiller spécial du Président Faustin Archange Touadéra en matière de sécurité, est intervenu également pour parler de l’Accord et la sortie de crise : Aspects, critères d’espoir et perspectives d’avenir. Le conseiller russe du chef de l’Etat centrafricain a insisté sur le rôle de la Russie pour l’aboutissement de l’Accord ainsi que les appuis de son pays pour la logistique et les bons offices pour les contacts entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés. Valery Zakharov a précisé que c’est la Russie qui a négocié avec le Soudan pour accueillir la tenue de ces pourparlers. La Russie veille sur la mise en œuvre de l’Accord, a conclu Valery Zakharov.

Le dernier intervenant, Côme Hassane, ancien ministre du commerce, Magistrat, Etudiant-Chercheur en Gestion et Prévention des Conflits, Faculté de Sciences Juridiques et Politiques à l’Université de Bangui, a présenté le thème sur la « Bonne gouvernance, stabilité politique et paix durable : liens de cause à effets". Cette communication a mis en lumière les limites de certaines institutions républicaines telles que la Cour des Compte, le Conseil National de Médiation et la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance. Ces institutions existent, certes, mais elles ne sont pas connues du public. Elles fonctionnent avec des moyens très limités qui leurs empêchent de jouer pleinement et en toute indépendance leur rôle. La République Centrafricaine est le seul pays au monde où il n y a pas de litiges douaniers- que faire alors dans ce cas ? S’est interrogé l’un des panélistes, l’avocat Ousmane Mahamat Zakari Yaou.

Tout bien considéré, l’information et la communication politique en faveur de l’APPR-RCA s’avèrent ainsi incontournable pour le rétablissement et le maintien de la paix, avec comme défi politique et sécuritaire qui nécessite de mettre en exergue les actions et les perspectives d’avenir pour la paix et la stabilité en RCA. D’où la nécessité de définir des approches afin que l’APPR-RCA aboutisse à une paix effective et durable.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)