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ANALYSE

Centrafrique : On prend et on recommence ! Rebelote !


Alwihda Info | Par Jean-Gualbert Togba - 12 Janvier 2014



Alexandre Ferdinand Nguendet, president du Conseil national de transition en RCA. Crédit photo : Laurent Correau / RFI
Alexandre Ferdinand Nguendet, president du Conseil national de transition en RCA. Crédit photo : Laurent Correau / RFI

Par Jean-Gualbert Togba ([email protected])

Le 09 Janvier 2014 a marqué d’une pierre blanche une expédition sans retour à Ndjamena de l’ex chef rebelle et de son ex premier ministre, qui ont déposé le 10 janvier 2014 leurs tabliers devant les chefs d’Etat de la CEEAC réunis en session extra ordinaire sur la crise centrafricaine. La démission forcée des deux chefs de l’exécutif transitoire centrafricain est la conséquence logique de leur incapacité à la crise.
 
Autant en emporte le vent, les mauvaises pioches de la transition centrafricaine ont fait raisonner à vide leur tonneau, à casser le tympan de l’occupant du palais de l’Elysée. C’est parce que au départ, tout un peuple s’est levé face aux frasques d’expédition punitive et de médiocrité adoubée du complot contre la Nation.
 
Une année et deux mois de cauchemar et de torture physique et morale, Michel Ndjotodia n’a pas réussi à asservir le peuple centrafricain. Un envoyé très spécial d’une mission impossible, suicidaire à la limite.
 
En vérité, je n’ai pas pu me réjouir de cette démission. Autant les images macabres des photos et vidéos se bousculaient dans ma tête, autant je m’interrogeais : Tout ça pour ça ? Causer la mort des milliers de pauvres innocents pour après filer comme un lâche et laisser en héritage un pays infecté de bactérie microbienne appelée la Séléka qui représente un déchet toxique difficilement sinon impossible à recycler.
 
Dans une publication en date du 14/04/2013, « appel aux membres du CNT », je disais que : La communauté internationale toute entière nous a fait don d’un cadeau empoisonné encombrant qui est devenu un déchet et quand elle se rendra compte de sa radioactivité, elle nous tournera le dos parce que difficile, couteux et dangereux à recycler…
 
Ce départ est comme une petite pluie qui a abattu le grand vent. Autrement dit, il n’en faut pas de grande chose pour calmer les esprits. C’est le commencement d’un début de réponse de sortie de crise et le peuple s’en félicite. Seulement, la carotte tendue ne cache t-elle pas un bâton dans le dos ?
 
Mais voilà, le Président du CNT (Conseil National de Transition) Ferdinand Nguedet, neveu de l’ex chef rebelle Michel Ndjotodia a bénéficié d’un sursis sans en mériter. Joueur du trouble fait et joker pour le scenario bis, il doit veiller sur le grain familial. Le bon sens aurait voulu tout simplement le déclarer persona non grata afin que le trio de mauvais aloi réponde solidairement de leur responsabilité.
 
Le peuple centrafricain (comme un bon nombre des pays de l’Afrique subsaharienne) a hérité d’un pays dont leurs aïeux ne se sont pas battus pour son indépendance. Les présidents se succèdent en Afrique, les crises se multiplient mais la vanne du développement reste hermétiquement fermée à triple tours. D’où, il y a un besoin de reconquête de la souveraineté et de l’identité. Hier c’était le colon, aujourd’hui c’est par le billais des apparatchiks, des politiciens peu scrupuleux.
 
Il faut sauver la jeunesse centrafricaine sacrifiée !
 
Laissé une jeunesse à la dérive n’est pas responsable, du tout. J’ai découvert une jeunesse combative, patriote, énergétique mais aussi avec des comportements parfois très inquiétants :
 
Un esprit formaté à la destruction qu’à la protection, suivi d’un engouement au pillage exacerbé.
 
J’en appelle à la communauté internationale à aider la Centrafrique à prendre très au sérieux la gestion de cette jeunesse dont une partie déshumanisée risque de devenir une source d’ennui dans les prochaines années. Cet esprit de vengeance qui est la conséquence du non prise en compte de leur souffrance, des exactions et traumatisme qu’eux et leur proche ont subis la pousse à l’intolérance et au refus de pardon. Un fait inquiétant n’est pas à négliger. Il est a notée que le psychodrame post crise a abouti à la banalisation de la mise a mort qui est très insoutenable.
 
La jeunesse est le potentiel humain du développement de demain et si cette jeunesse sacrifiée n’est pas récupérée à tant, elle sera un frein de développement à défaut d’être un moteur.
 
 

Jean-Gualbert Togba
Jean-Gualbert Togba
La transition
 
Pour cette transition II, la priorité doit être la justice et le désarmement pour un retour de confiance. Pour ce fait, afin de combattre le problème de l’impunité, il ne serait pas souhaitable que ceux qui ont fait partie de l’équipe sortante rentrent dans la nouvelle équipe.
 
Au jour d’aujourd’hui, aucun homme ou femme politique ordinaire ne peut assurer une transition dans une période de quasi guerre civile et de perte de confiance de la population en leur classe politique.
 
Deux profils pour cela :
 
1/ Le président de la transition doit un homme d’une rigueur militaire, ferme et rigide : Monsieur Lionel SARAGA serait la parfaite personne
 
2/ Le poste de 1er Ministre, un réconciliateur apprécié et très proche de la population : J’en vu trois, le collège des hommes de Dieu, Monseigneur NZPALAYENGUA, l’Iman…..et le Pasteur GUEREKOYAME.
 
Pourquoi le choix de ces derniers : Dans un pays en conflit à 90 % croyants (80% des chrétiens et 10% des musulmans), il faudrait trouver des gens qui parlent le même langage qu’eux c'est-à-dire mettre en avant leur Foi de croyant par la Parole de Dieu pour ramener la paix. Ils nous ont démontré leur efficacité depuis le début de la crise et ce serait une grosse erreur politique de ne pas leur confier une responsabilité de premier plan, pour le retour à la paix par la confiance qui va aisément ouvrir la voie à un désarmement accepté, participatif et réussi.
 
Force est de constater que le peuple centrafricain s’est auto immunisé. Ca peut aller dans tous les sens si des calculs politiciens reprennent le dessus et que le peuple soit encore écarté pour une solution erronée n’allant pas dans le sens de la justice mais de l’impunité.
 
Faisant confiance à la méthode Coué. Il faut se faire violence et continuer et non faire faire violence sur son voisin. Le défaitisme n’est pas centrafricain et Dieu se souviendra des vies sacrifiées.



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