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POLITIQUE

Centrafrique : l'ex-ministre Jean-Serge Bokassa, prisonnier politique de Touadera


Alwihda Info | Par Firmine YABADA - 1 Août 2018


Une longue crise à la tête de l'Etat centrafricain, mettant à jour les faiblesses d'un gouvernement fait de bric et de brocs. Un gouvernement de copains, de "merci à vous pour avoir voté pour moi".


QUI VEUT LA PEAU DE BOKASSA ? Par Firmine YABADA

BANGUI [LNC] – L'ex ministre de l'administration territoriale, limogé mi-avril dernier par Faustin TOUADERA à travers un décret (un usage administratif surprenant en pareil cas), aux motifs officiels "d'absences répétées" au travail, n'en a pas fini avec les brimades du système TOUADERA, tenant désormais le fonctionnariat de "la république de Bangui" de main de fer. Les provinces ayant déjà fait sécession depuis belle lurette.

En vérité, un limogeage sanctionnant la phase terminale d'une crise politique aiguë entre le ministre et son propre gouvernement.
Selon la BBC : "Les observateurs affirment que la tension entre Jean Serge Bokassa et le gouvernement serait née en septembre 2017 quand le portefeuille de la sécurité lui avait été retiré."

DES BRIMADES A RÉPÉTITION

“JE SUIS QUELQU’UN D’ASSEZ IMPATIENT, ET JE NE SUIS JAMAIS SATISFAIT DE MOI-MÊME”, nous déclarait-il en Octobre 2016.
En effet ce tempérament sanguin aura vite détonné dans un gouvernement, perçu par les observateurs politiques de la place, comme fait de coquins, de margoulins et de "couchés". Au point d'en devenir le mouton noir, victime de brimades diverses, et surtout au jeu des rétentions d'informations.

Et certaines de ses sorties n'étaient pas passées inaperçues. Comme lorsqu'il s'interrogeait tout haut sur l’utilité en RCA de la MINUSCA.
Et les imbroglios sur l'affaire des russes à Berengo, décidé d'autorité par le pouvoir de les y installer, sans même consulter préalablement les propriétaires des lieux, aura définitivement fini de brouiller des relations déjà fragiles.
Sans compter les différentes manœuvres internes, visant à le mettre hors jeu. Des manœuvres dont l'actuel ministre de l'intérieur, et celui résidant de la Lobaye en sont en quelque sorte les portes flambeaux.

Empêché de quitter le pays

Si un chef de l'état, en toute impunité, au vu et au su de tous, se permet de corrompre à coups de F CFA, 90 députés, afin de prendre la main sur le Parlement, ne donc pas s'étonner qu'il puisse être capable d'autres agissements du même acabit.

Confidence sous anonymat d'un proche parent de Jean-Serge Bokassa :
"Je l'ai eu très récemment au téléphone, et je peux vous dire que son moral est très bas. Il est nerveusement épuisé, et ne souhaitait qu'une chose après toutes ces histoires, partir quelque part, ailleurs, un peu, pour s'oxygéner et se reposer.
Et c'est là qu'il m'a appris qu'il ne pouvait pas quitter le territoire. Des consignes émanant du palais ont été passées pour le bloquer s'il se présentait à l'aéroport, et probablement pour lui retirer son passeport.
C'est ce que l'on appelle un fait du prince, ou une lettre de cachet [....] Quel crime a-t'il commis ? Quel juge a pris une telle décision de restriction de sa liberté de mouvement ?

Il est de fait prisonnier politique de Faustin TOUADERA.

Mais il ne faut pas se leurrer, ne pas oublier où nous sommes, en RCA, un pays sans droit ni loi. A chaque fois, celui qui est parvenu au pouvoir par des circuits plus ou moins douteux, croit qu'il possède le titre foncier de ce pays, et que cela lui donnerait le droit de faire ce qu'il veut avec sa mafia autour de lui. Voilà la situation actuelle de Jean-Serge, le monde doit le savoir.

-LNC : Sa proximité avec ce nouveau parti, le Rassemblement Populaire Centrafricain (RPC), qui fait son entrée dans le paysage politique centrafricain, n'a-t'elle pas joué négativement contre lui ?

-Mais absolument pas. Pour la simple raison que ces mesures arbitraires de la clique de TOUADERA contre lui avaient été prises bien avant sa proximité d'avec le RPC."

© Juillet 2018 – LAMINE MEDIA



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