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INTERNATIONAL

Conférence mondiale sur les peuples autochtones


Alwihda Info | Par Jonas Mvouanzi - 25 Septembre 2014


DÉCLARATION DE LA RÉPUBLIQUE DU CONGO AU NOM DU GROUPE DES ÉTATS D’AFRIQUE

Présentée par Monsieur Henri DJOMBO, Ministre de l’Économie forestière et du Développement Durable . New York, le 22 Septembre 2014


Conférence mondiale sur les peuples autochtones
J’ai l’honneur de faire cette déclaration au nom du Groupe des États d’Afrique.

Je voudrais tout d’abord exprimer les félicitations du Groupe des États d’Afrique à Son Excellence Monsieur Sam KahambaKutesa, pour sa brillante élection à la Présidence de la 69ème session de l’Assemblée générale.

Le Groupe africain se félicite de voir les assises de cette importante Conférence mondiale dédiée à la promotion et la protection des droits des peuples autochtones conduites par l’Ouganda qui, à l’instar des autres pays africains, a adopté une approche cohérente et progressive des questions relatives aux populations autochtones.

Nous savons gré au Président de la 68ème session de l’Assemblée générale, Son Excellence Monsieur John Ashe, dont la pugnacité et le leadership ont permis que cette importante réunion se tienne dans des conditions les meilleures possibles.

Dès lors, on peut affirmer que le processus qui a abouti à ce grand rendez-vous a été constructif, inclusif et respectueux des dispositions pertinentes de la résolution 66/296 du 17 décembre 2012 qui en appelait notamment à une participation active à cette Conférence mondiale.

Le Groupe africain voudrait dire, à ce stade, toute son appréciation de l’importante contribution des peuples autochtones au processus de préparation de cette Conférence mondiale depuis l’adoption de la résolution 65/198 du 21 décembre 2010, y compris le document final Alta publié sous la côte A/67/994.

A la fois objet et sujet de la présente conférence, ils se sont investis activement en enrichissant de leurs précieuses contributions et recommandations le Document final qui est soumis à notre examen.
Comment ne pas reconnaître en notre présence nombreuse dans cette salle de l’Assemblée générale, l’affirmation même de notre foi partagée dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes. Par-delà cette présence, s’illustre aussi notre volonté commune d’honorer les engagements souscrits dans la Déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones.

Monsieur le Président,
Il apparaît évident que les discussions que nous avons eues durant tout le processus préparatoire de cette conférence, et même avant, ont révélé la richesse des sensibilités autour de la problématique des questions autochtones.

En Afrique, la question autochtone qui nous réunit aujourd’hui gagnerait à être examinée à l’aune de l’histoire du continent, car l’histoire des peuples autochtones varie d’une région du monde à une autre et d’un pays à un autre. Aujourd’hui, la conscience collective a fini par faire valoir la nécessité d'apporter une protection spéciale à ces communautés, longtemps ostracisées par la discrimination.

Voici quasiment près d’une décennie que les pays africains ont embrassé la cause des peuples autochtones et donné un nouveau gage de leur engagement pour cette cause. On se souviendra que la Déclaration des Nations Unies sur les Peuples autochtones du 13 septembre 2007 a été adoptée avec un large appui des pays africains.

Ce fut sans nul doute une victoire pour la justice et la dignité humaine, après plus de deux décennies de négociations entre les représentants des Gouvernements et les peuples autochtones. Le groupe africain inscrit sa participation effective à la présente Conférence dans le même trait.

La situation des populations autochtones a connu depuis lors des améliorations progressives et plusieurs pays africains reconnaissent désormais l'existence des peuples autochtones dans leurs territoires comme des groupes premiers, mais historiquement marginalisés. Nos gouvernements s’emploient à les intégrer socialement, à promouvoir et à protéger leurs droits en tant que citoyens à part entière et aptes à participer pleinement à la vie de nos nations dans le respect bien compris de leur culture et de leur langue.
La protection et l’intégration sociale sont désormais entrées dans les faits.

Monsieur le Président,
Consécutivement à un processus consultatif qui a permis de maîtriser les facteurs, les causes et les effets de discriminations subis par les autochtones au Congo, le gouvernement du Congo a élaboré une norme de droit interne qui est l’expression de sa volonté de mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones du 13 septembre 2007.

Il s’agit de la loi portant promotion et protection des droits des populations autochtones du 25 février 2011.Trois ans après son adoption, les effets de cette loi, jugée à ce jour, révolutionnaire et exemplaire sur le continent africain, sont dès à présent perceptibles.

Pour donner corps et vie à cette loi, le Gouvernement congolais a adopté, depuis le mois d’août 2013, un nouveau plan d’action national pour l’amélioration de la qualité de vie des populations autochtones.
Dans le but de leur faire bénéficier des avantages liés à la valorisation de ressources naturelles, des textes prévoient des approches consultatives et participatives pour tenir compte du Consentement Libre Informé et Préalable(CLIP) des populations autochtones riveraines de ces ressources. Des dispositions pertinentes de ces textes garantissent le strict respect de l’exercice durable de leurs droits et de leurs activités culturelles.
Comme nous le savons, le mode de vie et les pratiques des populations autochtones contribuent à l’entretien et au maintien des écosystèmes forestiers et au stockage de carbone. Ainsi, mon pays lance un appel à la Communauté internationale et aux Gouvernements, afin de mobiliser les moyens nécessaires pour investir dans le développement des infrastructures de base, à proximité du milieu de vie des populations autochtones. Cette approche devrait inclure la promotion des activités génératrices des revenus et les paiements pour services environnementaux.

Par ailleurs, dans la perspective de leur accorder un espace d’expression de leur savoir, leur savoir-faire et leur savoir-être, la République du Congo a initié et institutionnalisé le Forum International des Peuples autochtones d’Afrique Centrale (FIPAC) comme plateforme d’intégration et de coopération dans le Bassin du Congo sur les questions autochtones.

Cette institution qui a son siège installé dans la partie septentrional du Congo, dans le département de la Likouala, fait désormais partie intégrante des organes opérationnels de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).

Comme partout ailleurs en Afrique, à travers la promotion des droits des populations autochtones, l’objectif visé par mon pays reste la construction de l’État de droit, exempt de discrimination fondée sur l’origine, l’appartenance à un groupe ethnique ou à un mode de vie ou de culture.

Monsieur le Président,
Le chemin de l’égalité entre toutes les populations est certes laborieux et doit être entretenu par une volonté affirmée de nos Gouvernements. Les pays africains s’y engagent et continueront de collaborer avec le système des Nations Unies et toutes les initiatives visant le développement de ces populations marginalisées.

L’Afrique continuera de s'associer aux efforts de la communauté internationale visant à combattre tout acte portant atteinte à la conscience humaine et ne ménagera aucun effort en vue de contribuer à la promotion et à la protection des droits des populations autochtones. C’est l’engagement de nos gouvernements.

Je vous remercie.







Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)