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Dans la lutte contre Boko Haram, les musulmans camerounais sont sur la ligne de front


Alwihda Info | Par AA - 5 Octobre 2015


Musulmans et forces de sécurité font bloc contre Boko Haram, conformément aux recommandations de l'Islam qui dit de protéger sa patrie (Imam à Anadolu)


Credits Photo:Sources
Credits Photo:Sources

Dans le quartier de la «Briqueterie », le quartier musulman de la ville de Yaoundé, tous les habitants sont en état d'alerte, et ce depuis des mois. L’objectif : déjouer tout acte terroriste qui pourrait être perpétré par le groupe armé nigérian Boko Haram, et ce, conformément aux recommandations de l'Islam qui dit de protéger sa patrie, selon le grand Imam de Yaoundé, Cheikh Moussa, rencontré par Anadolu.

 Pour ce faire, les mosquées appellent à la prudence tandis que des comités de vigilances ont été mis en place pour dénoncer toute activité ou personnes supecte auprès de la police.

 «Etant donné que les habitués de chaque mosquée se connaissent, ils parviennent, facilement, à reconnaitre les nouveaux visages, nos agents de renseignement l’identifient aussitôt. On essaye de savoir qui il est et d’où il vient. Si on a des doutes sur sa personne, on le dénonce à la police. De  même pour tous ceux qui prêchent un islam radical », révèle à Anadolu, Cheick Ibrahim Moussa, le grand Imam de Yaoundé.

«Nous sommes en contact permanent avec le chef de la Police et nous lui signalons toute personne suspecte détectée dans le quartier», ajoute le Grand Imam, qui est la plus haute autorité musulmane de la capitale camerounaise. Cheick Moussa assure également que les mêmes consignes ont été données à tous les imams du Cameroun.

Dans le quartier, les membres du comité se renseignent sur les nouveaux arrivants. Ils dénoncent aussi toute personne qui change brusquement de style de vie, soit en adoptant un langage radical, soit en affichant une brusque aisance financière.

 « Si un jeune disparait quelque temps et réapparait avec de l’argent ou une moto, on signale ce fait à la Police. Car, en général, c’est le mode opératoire de Boko Haram lorsqu’il recrute des jeunes», indique Ibrahim Mbouombouo, membre d’un comité de vigilance du quartier. « Nous devons nous surveiller les uns les autres car il y va de notre sécurité à tous et du bien de notre pays en général », explique Mbouombouo.

Le Grand Imam de Yaoundé et les membres des comités de vigilance de la ville, rencontrés par  Anadolu assurent que « quelques menaces sérieuses » ont déjà été détectées. « Nous sommes actifs depuis un an. Nous avons déjà signalé environ 10 personnes suspectes parmi lesquelles deux étaient vraiment dangereuses », révèle Ibrahim Mbouombouo, sans donner plus de précisions.

"Si les musulmans se mobilisent aux côtés des forces de sécurité en dénonçant les personnes jugées dangereuses ou en rapport avec Boko Haram, c’est pour eux une manière de coller de près aux recommandations de l’Islam qui prône de protéger ses semblables et sa patrie et de dénoncer toutes les formes d’extrémisme", ajoute encore Cheikh Moussa.

Cette collaboration est également de mise dans les villages de l'extrême-Nord, frontaliers avec le Nigeria, où les populations s’organisent également, avec les moyens de bord.

 Le réseau de télécommunication étant absent, il est très souvent difficile de prévenir les forces de sécurité par téléphone et les populations utilisent, alors, des sifflets pour donner l’alerte.

«Dès que nous sentons des mouvements suspects, surtout la nuit, nous faisons du bruit avec nos sifflets. Celui qui sent le mouvement le premier siffle. Ensuite, toute autre personne qui entend un coup de sifflet siffle à son tour. S’il n y a pas la possibilité d’appeler les militaires, celui qui a un moyen de déplacement se rend au poste de gendarmerie le plus proche dès qu’il entend des coups de sifflets», indique Ilia Kouléfé, un membre du comité de vigilance d'Ouzal, frontalier avec le Nigéria, joint par Anadolu.

Si presque tous les villages voisins sont régulièrement attaqués, Ouzal a, toujours été épargné, précice Ilia, ajoutant: «Chez nous chaque habitant participe à sa manière. Lorsqu’un conducteur de moto a l’impression que ses passagers sont suspects, au lieu de les conduire à la destination souhaitée, il les amène directement au poste de gendarmerie le plus proche», révèle Kouléfé.

A Ouzal, on assure que la méthode est efficace et qu’elle a déjà permis de déjouer plusieurs attaques de Boko Haram. «Une fois, ils sont arrivés pour voler notre bétail. Nous sommes tous sortis avec nos machettes et nous avons réussi à les faire fuir ».

Des comités de vigilance ont également été créés dans d’autres villages tels que Kolofata, Fotokol ou encore Kerawa, selon des sources locales.

L'Extrême-Nord su Cameroun, frontalier du Nigéria et du Tchad, est depuis pplus d'un an la cible régulière d'attaques meurtrières, d'enlèvements et d'attentats-suicides, perpétrés par Boko Haram.




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