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Darfour : "Les jours d'El-Bechir sont comptés" selon Sarkozy


Alwihda Info | Par Djamil @ - 9 Décembre 2008



Darfour : "Les jours d'El-Bechir sont comptés" selon Sarkozy
Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée hier lundi à l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le Chef de l’État Français et président en exercice de l’Union Européenne Nicolas Sarkozy a demandé au président Omar el-Béchir du Soudan de "faire le choix" de la paix au Darfour dans "les jours qui viennent", ou répondre personnellement de sa responsabilité au Darfour devant la justice internationale.

"C’est un choix qu’il doit faire non pas dans les semaines qui viennent, mais dans les jours qui viennent", a insisté le président en exercice de l’UE. "Quand on a dans son gouvernement un homme qui est poursuivi pour crimes, alors la communauté internationale ne peut pas parler avec vous", a également souligné Nicolas Sarkozy, évoquant les mandats d’arrêts délivrés en 2007 par la CPI contre un ministre soudanais poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la province soudanaise du Darfour.

Pour l’UA il faut donner une chance a la Paix

Du coté de l’Union africaine, on estime que la menace de la CPI de poursuivre le chef de l’Etat soudanais compromet les efforts de paix actuellement déployés dans la région de l’Est de l’Afrique en proie depuis des années à des crimes sans nom.

"Donnons une chance à la paix, sans créer de difficulté sur le terrain, affirmait encore le Président de l’organisation africaine dans un entretien accordé à International magazine du mois de novembre. Pour Jean Ping, on ne peut pas imaginer une seconde qu’un gouvernement en place va dire : « Venez me chercher, je vous attends, emmenez moi à la Haye ». Ça ne se passera pas comme ça. Nous demandons ces 12 mois de suspension pour donner une chance à la paix, et pour que nos demandes soient entendues des autorités soudanaises".

Le président El Béchir a son avenir entre ses mains

Mais pour le président en exercice de l’Union Européenne, la Communauté internationale à certe besoin "du gouvernement soudanais pour trouver enfin la paix au Darfour, nul ne le conteste, mais le président Béchir a bien peu de temps pour décider, il a son avenir dans les mains", a déclaré Nicolas Sarkozy.

"Soit il change d’attitude, et la communauté internationale peut discuter avec lui, soit il ne change pas d’attitude, alors il sera face à ses responsabilités, notamment devant la Cour pénale internationale (CPI) qui est un progrès de l’humanité", a-t-il poursuivi.

Des rumeurs d’inculpation par la CPI

Il y a a peine quelques jours, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Campo, a appelé la communauté internationale de se préparer, "plus tôt que tard", à la décision des juges de son tribunal sur l’inculpation du président soudanais Omar Hassan el-Béchir.

Luis Moreno-Campo estimait qu’en l’état actuel des choses, l’action de l’UA et de l’ONU n’a pu améliorer positivement la situation, les nombreux crimes et viols se perpétuant actuellement contre les populations noires du Darfour. "Des crimes à grande échelle sont actuellement commis au Darfour et ceci parce que le président el-Béchir le permet... Que peut faire l’Unamid quand ceux qui contrôlent son déploiement sont ceux-là mêmes qui ordonnent ces crimes ? Combien de temps allons-nous rester à compter les victimes, les déplacements et les viols ?", s’est-il demandé.

Contacté par téléphone par la rédaction d’International Magazine sur les dates éventuelles de cette mise en inculpation, le bureau du procureur n’a pas souhaité en dire plus, se contentant de confirmer que le dossier d’inculpation était en cours.

Le président Béchir a jusque-là toujours refusé de livrer à la justice internationale son ministre aux Affaires humanitaires, Ahmed Haroun, ainsi qu’un chef de milice pro-gouvernementale janjawid, Ali Kosheib, également recherché par la CPI.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)