Lors d’une cérémonie d’inauguration du Secrétariat permanent de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, et le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, ont rappelé, lundi 17 août, l’importance de cet organisme pour la transformation économique du continent.
« L’intégration économique de l’Afrique cimentera les fondements d’une Afrique qui saura s’affranchir de l’aide internationale. Le nouveau sentiment d’urgence qu’éprouve l’Afrique pour une véritable autonomie et son aspiration à y accéder trouvent largement leur expression dans la cérémonie d’aujourd’hui », a déclaré Nana Akufo-Addo.
Le Ghana a été choisi en juillet 2019 par les dirigeants africains pour abriter le siège de l’organisme, lors d’un Sommet des chefs d’État de l’UA tenu à Niamey au Niger, qui avait donné le coup d’envoi à la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange qui devrait stimuler les échanges commerciaux régionaux entre les pays membres. Tous les 54 États africains sont signataires de la ZLECAf tandis que 28 d’entre eux l’ont ratifiée.
Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a appelé l’ensemble des États membres à ratifier l’accord avant le prochain sommet de l’UA prévu en décembre 2020, « afin d’ouvrir la voie à un démarrage progressif des échanges commerciaux à partir du 1er janvier 2021. »
« La pandémie de Covid-19 ne fait qu’accroître l’importance du succès que doit connaître la ZLECAf, a-t-il déclaré. Le bouleversement des chaînes d’approvisionnement internationales met en lumière la nécessité d’une intégration plus étroite entre nous afin que nous puissions renforcer notre autosuffisance commune, améliorer nos économies et réduire notre dépendance vis-à-vis des sources extérieures. »
La ZLECAf, qui représente la plus grande zone de libre-échange du monde, est susceptible de transformer le continent grâce à son marché potentiel de 1,2 milliard de personnes et son PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars américains pour les 54 États membres de l’UA.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que l’ouverture du Secrétariat permanent marquait une étape importante dans la matérialisation de la vision de l’intégration continentale africaine promue par ses pères fondateurs.
Selon Wamkele Mene, premier secrétaire général de la ZLECAf, l’accord offre à l’Afrique l’occasion de s’attaquer aux plus grands défis actuels en matière d’échanges commerciaux et de développement économique : la fragmentation du marché, la présence d’économies nationales de petite taille, la dépendance excessive à l’égard des exportations de matières premières, un potentiel exportateur trop limité, le manque de spécialisation dans les exportations, des chaînes de valeur régionales sous‑développées et des barrières réglementaires et tarifaires encore trop élevées ne favorisent pas les échanges commerciaux.
« Nous devons agir dès maintenant ! Nous devons agir pour démanteler le modèle économique colonial dont nous avons hérité », a insisté Wamkele Mene.
Le Groupe de la Banque africaine de développement a accordé une subvention d’appui institutionnel de cinq millions de dollars américains à l’UA pour la mise en place du Secrétariat permanent de la ZLECAf, dont les bureaux se trouvent dans un complexe ultra-moderne situé dans le quartier central des affaires d’Accra, la capitale ghanéenne.
« La Banque africaine de développement félicite l’UA et la ZLECAf pour la cérémonie d’inauguration du Secrétariat organisée par le Ghana le 17 août 2020. La Banque est heureuse d’être associée à cette initiative continentale sans précédent, déterminante et transformatrice dans la poursuite de l’objectif de création de l’Afrique que nous voulons », a déclaré Solomon Quaynor, vice-président de la Banque en charge du Secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation.
« Le soutien que nous apportons à la ZLECAf s’inscrit dans le rôle directeur de la Banque au niveau du continent en permettant la création de structures d’accueil qui sont essentielles à la mise en œuvre réussie des institutions indispensables à l’accélération des objectifs de développement économique de l’Afrique », a ajouté Solomon Quaynor.
Lors de cette cérémonie, le président en exercice de l’Union africaine, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et le président du Niger, Mahamadou Issoufou, ont également exprimé leur satisfaction par le biais d’une visioconférence.
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