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POINT DE VUE

LE CHANGEMENT DANS LA CONTINUITE


Alwihda Info | Par NGAKOUTOU YAPENDE Octave - 20 Janvier 2015



JE VOUS ACCUSE MADAME LA PRESIDENTE CATHERINE SAMBA PANZA.

Vous venez encore une fois de plus de nous confirmer votre médiocrité à nous imposer un changement dans la continuité. Je vous accuse, madame la Présidente Catherine SAMBA PANZA d’avoir enlisé de nouveau notre pays dans l’ornière de fatalités, d’échecs, de ce que vous appelez vous-même la logique de construction/destruction. Cela vous honore bien sûr de perdurer la transition, mais cela vous oblige aussi, naturellement, à dresser un bilan approfondi de l’état de la nation relatif à cette période de transition. Et il va de soi que vous ne sauriez faire un bilan de ces mois de gestion à la tête de l’Etat sans souligner votre propre responsabilité dans ces échecs successifs, et surtout dans les drames et les crimes odieux qu’a connu le pays notamment depuis votre investiture jusqu’à ce jour. L’histoire vous offre là une occasion unique de vous élever spirituellement et surtout de soulager votre conscience en disant enfin au peuple centrafricain votre réelle ambition politique. Rien ne devra jamais plus être comme avant dans notre pays.
Votre transition a échouée et vous êtes en grande partie à l’origine de cet échec cuisant de votre équipe, celle de feuilleton dallas. Vous êtes à l’origine des comportements déviants par rapport à l’éthique d’Etat, à l’éthique d’Hommes politiques, symbolisés par des assassinats politiques, la prostitution politique avérée et les détournements massifs des fonds publics, le clientélisme politique, la corruption, et autres antivaleurs qui sont devenues légion dans notre pays aujourd’hui.
Sans doute à cause d’une équipe à faible niveau d’instruction, et surtout de votre refus de vous entourer d’Hommes de grande qualité que compte le pays, vous n’étiez certainement pas préparé à la gestion des affaires de l’Etat à un haut niveau de responsabilité ; ce qui explique que vous soyez tombée dans la simple jouissance. Nous devons tous respecter les différents accords et la charte de transition, il est hors de question d’encourager le retour des vautours qui ont minés ce pays pour une nouvelle gestion des portefeuilles ministériels. Cette perfidie ne vous honore pas et encore moins notre pays.
Notre Nation et ses composantes sont prises en otage par des dirigeants inexpérimentés et des aventuriers politiques sans valeurs intrinsèques qui ne défendent pas les intérêts de la collectivité nationale mais leurs intérêts particuliers et égoïstes.
Sans vision adaptée aux réalités objectives de la Centrafrique, ni projet économique et social de dimension nationale, beaucoup des politiciens, cadres administratifs, militants et militaires du pays recherchent le pouvoir par tous les moyens y compris par la violence, le mensonge d’où la permanence des putschs.
Vous êtes en train de nous imposer des aventuriers en politique et le seul moyen pour ces gens peu expérimentés en politique comme vous à la gestion de la chose publique, c’est de prendre durablement le contrôle du pays en instaurant la professionnalisation de la vie politique, la gabegie pour s’enrichir d’avantage. Celle-ci a introduit des différences énormes entre les gens d’une même génération et d’une même société. Et, c’est justement cette professionnalisation de la vie politique qui va finir par créer des mentalités, susciter des comportements arrogants qui frisent la provocation en particulier, qui créent des tensions au sein des couches nationales et aboutissent aux désordres que nous continuons de perpétrer au lieu de façonner des corpus, des centres d’intérêts, des lobbies qui deviendront un système qui se reproduira sans cesse et qui gangrène notre société. Ce sont là autant de freins qui sont en fait la cause véritable de notre immobilisme. C’est d’ailleurs cette même logique que vous voulez perpétuer par le truchement d’un glissement dynastique du pouvoir à vos enfants ou neveux, oncles paternels, beau-fils, beau-frères, copines et autres ceux-ci étant généralement sous-formés qui entraîne la naissance d’une nouvelle forme de gabegie.
En Oubangui-Chari, actuellement Centrafrique, on nous appelait même les « Mboundzou », en Sango (Notre langue véhiculaire), les grands bosseurs.
Dans les enquêtes sociales et de mentalités que rédigeaient les inspecteurs du travail ou les chefs de cercles (chefs de districts), les travailleurs centrafricains, même du secteur privé, étaient présentés comme les meilleurs. Mais il va y avoir rupture, avec la bénédiction des prétendus Hommes politiques.
Depuis, les Centrafricains sont devenus les derniers des derniers sur tous les plans, au lieu d’être des bosseurs, ils sont devenus des guerriers barbares, des menteurs qui n’hésitent pas à tuer leurs propres compatriotes.
La République Centrafricaine n’a plus d’Etat et on sait que sans un Etat de droit, sans une administration comme stratège de développement, c’est l’anarchie, c’est la sauvagerie qui s’installe. Vous continuez donc à encourager et installer l’anarchie et la sauvagerie dans notre pays. Et aujourd’hui, vu notre situation de putréfaction actuelle de l’Etat, de régression généralisée, nombreux sont ceux qui n’hésitent plus à dire le pays a sombré parce qu’il est passé aux mains de ses filles et fils les moins méritants ou plutôt les prédateurs faut-il le dire.
Quand on voit l’état dans lequel se trouve aujourd’hui le seul hôpital de référence du pays, les écoles, la seule université du pays ; quand on voit le degré de la destruction du tissu économique de notre pays, la carence d’eau potable, d’électricité et autres infrastructures de base, l’absence des voies de communication modernes quadrillant l’ensemble du territoire national, facilitant les échanges, la circulation des personnes et des biens du Nord au Sud, de l’est à l’ouest bref, le niveau d’indice de développement humain, et ce, nonobstant l’importante manne financière générée par les hausses consécutives du prix des produits de première nécessité, absence d’une mercuriale des prix, n’ont-ils pas tout simplement raison de ceux qui disent que notre pays est nivelé vers le bas parce qu’il est dirigé par les moins méritants de ses filles et fils ? Comment ne pas leur donner raison quand on sait que notre pays a fait une chute libre, passant du statut, plutôt honorable, de pays à revenus intermédiaires à celui de pays pauvre très endetté à la très grande satisfaction de ses dirigeants ? Où passe donc l’argent de notre diamant, de l’uranium et or ? Où passe donc l’argent tiré de la vente de notre bois ?
Les efforts faits dans notre pays sont toujours réduits à néant à cause des violences et les destructions qui en découlent, que notre pays s’est placé régulièrement, depuis l’indépendance, dans un cycle construction/destruction, un cycle permanent de constructions et destructions.
Parler ainsi revient tout simplement à prendre un raccourci en rendant responsables tous les membres d’une génération ou tout un peuple, par exemple des assassinats crapuleux des années 60 à nos jours, des guerres civiles avec leurs corolaires de malheurs, de création des milices pour tuer, de la liquidation des biens, meubles, immeubles et de l’argent publics. Du surendettement qui a hypothéqué le pays pour longtemps encore, somme toute de l’impuissance de l’Etat à remplir les tâches de développement, de souveraineté nationale, et cela relève tout simplement de la mauvaise foi. Je vous accuse donc de cultiver la diversion pour embrouiller les esprits des Centrafricains comme les autres…
Vous ne réagissez pas aux cycles de violence dans le pays bien au contraire un encouragement ou une nomination pour ses délinquants politiques et quand vous dénoncez ainsi, sans nuance, ce que vous appelez si bien le cycle permanent de violence, vous savez pourquoi vous le faites : en général, il s’agit d’une savante opération de diversion car comment comprendre que vous êtes vous-même à l’origine de tous ces cycles de violence et de destruction, que tous les Centrafricains savent aujourd’hui que c’est vous et vos amis qui prônent la théorie du chaos dans notre pays tant que vous n’êtes pas aux affaires pour terminer la transition et que vous trouvez comme parade cette généralisation de responsabilités. Je pense honnêtement que vous devriez faire un petit pas en avant en acceptant la clarification dans l’analyse de cet échec cuisant de cette transition car il existe des gens, et même des couches entières, qui ont toujours été à l’envers du décor implanté par vous notamment depuis votre élection par les conseillers nationaux de transition que vous avez sollicitez leurs suffrages en achetant leur conscience.
Certes, chaque Centrafricain a sa part de responsabilité dans cet échec collectif, cependant l’histoire en devenir, celle qui se déroule sous nos yeux, a placé les Centrafricains à des échelles différentes, à des registres différents. Celle qui est aux affaires pour gérer la transition c’est une femme, une mère donc cette confiance aveugle faite à une personne pour restaurer la démocratie et l’unité nationale depuis plus de 11 mois s’est avéré négatif quelle ignominie pour un peuple au désarroi qui cherche la protection. C’est vous le commandant de bord, c’est donc vous le modèle CONCEPTUEL. Pour un peuple, l’amour du pays c’est exactement comme la croyance spirituelle, qui appartient au champ de la vie. On peut donc la partager avec d’autres. C’est pourquoi elle est universelle ET NUL NE PEUT IMPOSER A AUTRUI QUELLE VOIE, il doit emprunter pour aimer son propre pays.
Cependant, le libre-arbitre est une équation humaine, strictement personnelle et consciente tout comme peut l’être l’utilisation des armes à des fins politiques, la corruption, le détournement et la manipulation des hommes. Vous avez développé le génie de la manipulation et choisi de faire de la manipulation, de la surenchère toute une conception politique avérée, une culture idéologique, une conception de l’Etat, des pratiques étatiques ; ce qui est une conception rétrograde de l’être humain. Chacun de nous est donc responsable des actes qu’il pose. Aussi, je pense que s’agissant du forum pour la réconciliation, nous devrions faire un effort de placer chacun devant ses responsabilités. Notre peuple a trop souffert des confusionnistes dont le rôle est de détourner le débat de son objectif. Il n’y a pas de place pour ceux qui seront toujours irresponsables devant l’histoire.
Ceci dit, il va de soi que vous et vos amis, toutes générations confondues, aviez échoué lamentablement sur tous les plans et qu’il appartient maintenant à la jeunesse de se donner les moyens, les capacités de relever le défi sans s’enfermer dans les jérémiades, l’opportunisme, la cupidité ou la diversion. Je suggère lors de ce forum, un grand débat national intergénérationnel et une véritable réconciliation nationale, le seul qui puisse nous permettre d’aller de l’avant. Or, on constate avec regret et amertume que les différents régimes qui se sont succédé n’ont jamais appliqué avec rigueur les résolutions et les différentes recommandations issues des précédentes conférences nationales ou de dialogues inclusifs. Allons-nous encore à une promenade de gué ou une kermesse ? Nous le disions parce que les plaies sont trop fraîches et les larmes ne cessent de tarir.
En cinquante quatre ans d’indépendance, notre pays n’a pas pu créer les conditions favorables de la formation d’une véritable nation, le socle d’un développement possible. La question centrale, c’est-à-dire de fond est donc celle de la construction d’une nation Centrafricaine. Les guerres civiles ont apporté des peurs, des résignations qui cachent des douleurs, des haines, des passions, des rancœurs à peine dissimulées qui engendrent à leur tour le ressentiment, le renoncement national, le découragement et qui nous éloignent finalement de la nation, de la laïcité, de la république et de la démocratie. Du coté de l’Etat, et surtout de vous et vos courtisans, c’est la raison d’Etat qui prévaut : « tout va bien ». En réalité vous faites l’autruche, vous refusez de voir la réalité en face. Cette attitude ne résiste jamais à l’histoire, nous le savons tous.
L’esprit du dialogue, de tolérance, d’amour, de paix et de communion nationale, toujours sans emprise réelle sur le peuple. Pendant ce temps, vous, solitaire dans vos idées, avec vos courtisans pour la plupart, parce que vous avez le pouvoir de nomination, de distribution des postes et des Biens, galvanisé par des certitudes de votre longévité à la tête de cette transition, de la nouvelle espérance au chemin d’avenir sans séquence, une opération digne d’un illusionniste, une opération de passe-passe pour ne pas avoir à rendre des comptes, totalement fermée à l’appel du peuple et de la nation qui vous interpelle. Et pendant ce temps les problèmes des Centrafricains restent entiers, têtus, non résolus, notamment la question de la cohésion nationale et de la cohésion sociale.
A propos de la nation, prenons quelques exemples qui devraient vous édifier et vous faire réfléchir : au sujet de la réconciliation, de la paix, depuis le forum de Libreville, Ndjamena plusieurs rencontres ont été organisées, de nombreux accords de paix ont été signés, revêtant toujours le caractère de séances d’exorcisme collectif, d’alchimie sociale, les résultats étant toujours superficiels. On ne pose jamais la question fondamentale de l’état de la nation après cinquante quatre ans d’indépendance.
Aujourd’hui, on nous parle encore de pré-dialogue à Nairobi sans les partis politiques, la société civile mais un groupe restreint pour parler du sort réserver aux pauvres Centrafricains. La vérité est que, le forum pour une véritable réconciliation n’a jusque-là matériellement inscrit à l’ordre du jour, la paix non plus et restent une quête. Aujourd’hui c’est le retour en politique des inconscients, des destructeurs de notre République encouragé par votre politique. Dites-nous pourquoi à chaque fois les grandes décisions qui concernent le peuple centrafricain ne peuvent-elles pas être prisent sur son sol ? Et encore vous venez de nous mentir que le Gouvernement n’était au courant de la rencontre de Nairobi. Alors que, votre Cheffe de Cabinet particulier qui n’est autre que votre fille faisait partie de la délégation. Arrêtez de nous mentir à chaque fois. Comme disait John F. KENNEDY dans le Patrouilleur 109, on trompe une fois le peuple, deux fois mais pas éternellement. Cette citation est valable pour les apprentis sorciers en politique qui croient qu’ils vont continuer à entretenir la suspicion et le doute dans l’esprit des gens.
Mais aujourd’hui la question fondamentale reste celle de savoir pourquoi il y a nécessité d’un projet de société à défendre, quelle que soit l’appartenance politique de chacun, à savoir, la construction nationale. La politique de la construction nationale est plus difficile à mettre en œuvre que celle basée sur une idéologie (capitaliste ou socialiste), car il s’agit de construire des esprits, des volontés, des capacités à endiguer l’esprit de mal pour une cause juste et le bien-être d’une nation.
En définitive, je peux affirmer qu’en 11 mois de pouvoir de transition sans volonté politique, vous voulez faire de la République Centrafricaine, un fleuve d’égoïsmes et un champ d’expérimentation d’intrigues, de divisions et de rivalités. Mais surtout il est resté un champ d’expérimentation de la pauvreté d’esprit. Vous avez donc montré votre incapacité à mener la République Centrafricaine vers une réconciliation nationale, une véritable démocratie et vers son développement, il faut avoir le courage et l’élégance de reconnaître son échec et de passer la main. Car même en restant encore deux ans de plus à la tête de la transition, vous ne ferez rien et encore moins réconcilier les Centrafricains. Alors si vous aimez vraiment ce pays qui vous a tout donné, de grâce, ne lui faites pas perdre davantage le temps en vous maintenant à la tête cette transition, envers et contre tous. A l’occasion de votre prochain message à la nation pour la prolongation de cette transition, je vous inviterais donc à annoncer au peuple votre sage décision de retrait au sommet du pouvoir de transition et ce au plus tard à la fin du forum. La République vous sera reconnaissante car vous, vos copines et copains vous semblez préparer votre sortie par votre candidature à la magistrature suprême de la nation tout comme la tête du C.N.T. Que faites-vous de la charte de la transition ?
Je ne suis pas politique et encore moins sectaire, je vous délivre à travers ma petite plume, ma contribution pour une bonne gestion éclairée et équitable qui puisse aider toutes celles et ceux qui sont mobilisés à nos côtés loin s’en faut.
Wait on see !!!
Fait à Paris, le 20 janvier 2014.


Monsieur Octave NGAKOUTOU YAPENDE.
Opérateur Economique Centrafricain.
Président de l’association HUMANIPLUS.

 



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