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La conviction et la lutte d’un homme


Alwihda Info | Par Nimaleh H. - 31 Décembre 2015



Il me fait penser à des grands personnages illustres de la vie politique et sociale comme Mahamoud Harbi Farah, Ali Guelleh Janaleh, Abdourahman Djama Hassan ‘’Ina Andoleh’’, Gandhi, Che Guevara, Thomas Sankara, Martin Luther King, Mandela, Patrice Lumumba... La liste est longue, inutile de les citer tous. Ce sont des hommes qui ont marqué l’histoire de leurs pays, de leurs régions et de l’humanité. Lui est plus jeune qu’eux. Il, c’est Daher Ahmed Farah, le porte-parole de l’Union pour le Salut National.
Nos chemins se sont croisés le 28 décembre 2012 dans une ville européenne, parce qu’il s’est exilé de son pays. Durant mon séjour de formation en France (Vacances de Noel), j’ai décidé de le voir. En fait je dirai que c’était une chance de le rencontrer parce qu’il est tellement surveillé et toute personne qui prend langue avec lui est indexée d’opposant, pire d’ennemi du régime djiboutien. La rencontre a eu lieu dans un restaurant. Avant ce jour, je ne l’avais pas vu personnellement, mais j’ai toujours entendu parler des proches à moi , des amis et des personnes plus âgées parler de lui surtout quand il y avait des élections . Ce que ces gens-là disaient et ce que j’ai lu de lui quand il publiait le journal Le Renouveau m’ont marqué. Je commençais à m’intéresser à la vie politique et sociale de mon pays. C’était une période dure tant sur le plan économique que sociopolitique durant laquelle le peuple a souffert la répression et violence des forces de l’ordre, non ses milices privées.
C’est impression de le voir et de passer un moment avec lui; peut-être que des souvenirs me venaient à l’esprit. Nous avons échangé des points de vue sur la situation du pays, sur la politique. Il me posait des questions, je lui en posais aussi. Il est très attentif à ses interlocuteurs. Doté d’une maitrise de lui-même, unique, et mû par l’idée de libérer le peuple et d’instaurer une démocratie dans le pays, ses réflexions politiques et sociales m’ouvraient l’esprit pour comprendre des réalités que je vivais comme un borgne, qui ne voit que d’un seul œil. C’est vrai que c’est difficile d’être à la fois acteur et observateur ? D’une situation. J’avais ressentis le magnétisme de ce grand homme dès la première conversation que nous avons eue. Assis en face de moi, il faisait preuve d’une dignité remarquable malgré ce qu’il endure et loin de sa famille et de son pays.
Faut-il rappeler que Daher Ahmed Farah, connu sur le sigle DAF, est le président du Mouvement pour la Renouveau Démocratique et le Développement (MRD) un parti politique. Exilé depuis plusieurs années en Belgique avant de rentre en Janvier 2013 pour s’immerger dans la vie politique et sociale du pays. Pour son opposition et par les soutiens populaires qu’il bénéficie, il est un homme qui a fait trembler depuis un plus d’an à Ismaël Omar Guelleh. Ce dictateur a voulu l’isoler, l’emprisonner et même de l’éliminer s’il le faut. Car pour un personnage aussi obscur et sanguinaire comme Ismail Omar Guelleh, tous les moyens sont bons pour abattre toute personne qui s’oppose à son système mafieux et sanguinaire. Mais quel crime a-t-il commis ? Oser demander une justice, des libertés et des droits pour les citoyens et de vivre dignement dans son propre pays, est-ce commettre un crime ou un délit ? Non. Mais pour une dictature obscure, dirigée par un agent obsédé par la sécurité, parler des libertés et des droits, c’est un crime qui peut coûter cher à celles et ceux qui évoquent de ces mots ; des mots qui font peur aux dictateurs sinon pourquoi répriment-ils les opposants et les populations.
En observant la situation de notre pays, on note le désastre. Quel que soit le secteur on ne peut constater les ruines du régime autoritaire, l’usage de la répression et de la violence ne peut que conduire à une telle situation insupportable pour la très grande majorité de la population ; il ne faut pas oublier ceux qui profitent du désordre politique et social. L’administration publique, qui devait servir avant tout la population, est au bord du chaos pour les inactions et l’inefficacité de certains agents administratifs. Le peuple souhaite se libérer de cette emprise et de cette misère.
Mais le tyran s’accroche au pouvoir en s’appuyant sur l’armée et les multiples organes de sécurité dirigés par les membres de sa propre famille et des partisans soumis, qui subissent sa violence. Daher Ahmed Farah n’est pas seul dans son combat pour la liberté et la démocratie. Il ne faut pas oublier nos ainés tels qu’Ahmed Dini, Mohamed Elabeh, Aden Robleh Awaleh ,Docteur Omar Osman Rabeh ,Mohamed Ahmed Issa ‘’Cheicko ‘’ Omar Elmi Khaireh ‘’Dabaswaané’’ , Moussa Ahmed Idriss etc… La plupart sont morts. Les jeunes générations ne doivent pas les oublier.
De retour à Djibouti en janvier 2013, il retrouve d’autres acteurs politiques des anciens et de nouveau comme les trois cheiks Docteur Abdourahman Barkat God , Abdourahman Souleiman Bachir et Guirreh Maidal Guelleh . Le changement que demande la société djiboutienne ne peut être le fait d’un homme, mais plutôt d’un groupe de femmes et d’hommes convenus du changement non pas pour remplacer d’autres, qui ont usé et abusé des privilèges alors que la population non seulement de la mauvaise politique, mais aussi d’un système de corruption érigé en système de fonctionnement d’un pays. Comme il s’attendait, il subit un acharnement judiciaire, orchestré par le régime. Les actions judiciaires ne viennent pas d’une décision neutre des juges et autres magistrats de la justice. Une justice théoriquement indépendante mais dont on sait les fortes pressions qu’elle est soumise par le régime. Combien de fois a-t-il été rappelé au Commissariat de Police, arrêté, mis en prison et libéré sans jugement comme d’autres opposants. C’est méconnaître sa conviction, il continue son combat pour libérer le peuple de la dictature. Il se bat au prix de sa vie pour défendre des valeurs humaines comme le respect de la dignité humaine, l’égalité, la justice, le respect du droit.
Malgré les acharnements judiciaires du régime en place, celui-ci a choisi d’achever et d’aller jusqu’à la victoire du peuple pour avoir une justice équitable pour tout le monde. Face à l’obscurantisme des agents du régime, il a gardé une attitude digne d’un homme d’État sans vraiment jouer la victime. Son attitude a été un exemple pour la jeunesse. Comparant les périodes de tension politique, depuis 2013 et surtout les arrestations et les emprisonnements dont il a fait l’objet ont marqué une jeunesse, qui demande le changement. Combien de jeunes ont été arrêtés injustement, sans manifester, jetés en prison ; certains sont morts dans la sinistre prison de Gabode. Beaucoup d’entre eux ont compris les risques qu’il a pris pour eux, pour leurs familles, pour libérer le peuple de la dictature et pour un futur meilleur. Son courage et sa détermination forcent l'admiration non seulement de la jeunesse, mais aussi de toute personne horrifiée par l’injustice dont souffre toute une population.
Dans l’histoire politique et sociale d’une société, il y a ces femmes et ces hommes, qui luttent pour l’égalité, la justice et le droit comme valeurs d’une société .




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