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La défense d'Yvan Colonna dénonce un mensonge d'Etat


Alwihda Info | Par Abdel Ahmat - 14 Février 2009


Un château de cartes qui s'écroule. Pour la défense d'Yvan Colonna, la théorie de l'accusation selon laquelle Claude Erignac aurait été abattu par un commando de cinq hommes plus leur client, désigné comme le tireur, s'effondre avec les révélations faites vendredi devant la cour d'assises de Paris par un proche du préfet assassiné, Didier Vinolas. Ce dernier affirme détenir les noms de deux suspects qui seraient "peut-être" encore en liberté.


Un château de cartes qui s'écroule. Pour la défense d'Yvan Colonna, la théorie de l'accusation selon laquelle Claude Erignac aurait été abattu par un commando de cinq hommes plus leur client, désigné comme le tireur, s'effondre avec les révélations faites vendredi devant la cour d'assises de Paris par un proche du préfet assassiné, Didier Vinolas. Ce dernier affirme détenir les noms de deux suspects qui seraient "peut-être" encore en liberté.

Les avocats du berger de Cargèse, jugé en appel pour ce crime qu'il nie avoir commis, sont d'autant plus remontés que Didier Vinolas affirme avoir transmis cette information au procureur de la République de Paris, Yves Bot, dès 2002, et au président de la cour d'assises Didier Wacogne, ainsi qu'au procureur général Laurent Le Mesle par lettre fin décembre 2008. "Détail", dont ni l'un ni l'autre ne semblent avoir informé la défense ou la partie civile.

Visiblement embarrassé, Laurent Le Mesle s'est justifié samedi dans un communiqué en faisant valoir que "la procédure devant la cour d'assises est orale" et que "le seul devoir du parquet général, était de convoquer M. Vinolas pour qu'il puisse faire à la barre, les déclarations qu'il souhaitait". "C'est ce qui a été fait", conclut-il. Pour les parties civiles, le président n'avait pas le droit de faire état de ce témoignage avant que M. Vinolas ne soit venu déposer.

"On a décrété dès 1999, comme une vérité d'Etat officielle qu'Yvan Colonna était nécessairement coupable et tous les éléments de nature à prouver son innocence ont été systématiquement écartés ou détruits", a dénoncé Me Gilles Simeoni lors d'une conférence de presse samedi affirmant que Didier Vinolas, bras droit de M. Erignac en tant que secrétaire général de la préfecture de Corse et commissaire divisionnaire en détachement, était un "témoin particulièrement crédible".

Sur la base des aveux passés en garde à vue en mai 1999, l'accusation a en effet toujours retenu le scénario selon lequel le préfet avait été victime d'un commando composé de six hommes: Yvan Colonna, que ses complices présumés ont identifié comme le tireur, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi présents sur les lieux pour le couvrir, Martin Ottaviani au volant de la voiture, Didier Maranelli en guetteur devant la préfecture et Marcel Istria resté dans le hangar servant de base arrière.

A ces six hommes se serait ajouté Joseph Versini pour l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella en septembre 1997 au cours de laquelle l'arme ayant servi à tuer le préfet a été dérobée. C'est d'ailleurs de deux personnes "faisant partie de la sphère" de Pietrosella, que M. Vinolas a parlé vendredi soir indiquant détenir leurs noms d'un informateur fiable qu'il a appelé X. C'est en partant de ce constat, sachant que les deux actions ont été revendiqués par le même groupe, que Didier Vinolas s'est dit "qu'il y a peut-être d'autres personnes ayant participé à l'assassinat" qui n'ont jamais été arrêtées.

Suite à cette "bombe", les défenseurs d'Yvan Colonna ont simplement annoncé samedi qu'ils allaient porter plainte contre X pour "entrave à la manifestation de la vérité", mais n'ont pas souhaité donner samedi de précisions quant à la stratégie exacte qu'ils allaient déployer lors de la reprise de l'audience lundi matin. Ils ont évoqué cependant la possibilité d'un complément d'information ou d'un départ collectif du procès si leur client n'était pas remis en liberté immédiatement. "Il vit un calvaire depuis dix ans", s'est indigné Me Pascal Garbarini.

Un peu abasourdies, les parties civiles préparent la riposte. Pour elles, le fait qu'il ait "peut-être" deux personnes en plus dans le commando ne disculpe absolument pas Yvan Colonna, mis en cause de façon répétée par le commando avant que les membres ne se rétractent au fur et à mesure. "Les parties civiles attendent lundi pour donner leur réaction car c'est uniquement devant la cour d'assises qu'on discute ces sujets", a déclaré Me Benoît Chabert, l'un de leurs avocats, samedi à l'Associated Press.

Yvan Colonna est jugé en appel par la cour d'assises de Paris pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac le 6 février 1998 en pleine rue à Ajaccio. Il a toujours nié les faits pour lesquels il a écopé le 13 décembre 2007 de la réclusion criminelle à perpétuité.

Source:
http://tempsreel.nouvelobs.com/



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