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EDITORIAL

Libye: Un général capturé s'explique


Alwihda Info | Par - 13 Août 2011



Malgré six mois d'une insurrection appuyée militairement par les Occidentaux, 70% de la population de Tripoli soutient Mouammar Kadhafi dont la chute ne semble guère proche, a déclaré vendredi un général des services de renseignement libyens capturé par les insurgés.
"La majeure partie de la ville de Tripoli ne bouge pas. Il y a bien une opposition mais je dirais que cela ne menace pas vraiment Kadhafi", estime le général Al Hadi al Oudjaïli.
"Il sera très difficile de le chasser. Il y a les tribus qui le soutiennent. Il est toujours très fort", ajoute ce général de 54 ans, fait prisonnier par les rebelles pendant leur avance vers Zaouïah, à 50 km à l'ouest de Tripoli.
Les insurgés ont autorisé vendredi un journaliste de Reuters à s'entretenir avec le prisonnier, transporté à bord d'une camionnette dans le village de Chalghouda peu après sa capture.
"Il y a une opposition à Kadhafi dans certains quartiers de Tripoli comme Tadjoura et Souk al Djoumma, avec parfois des manifestations, d'après ce que j'ai entendu dire. C'est un problème", admet le général Oudjaïli, assis en tailleur sur un tapis.
Mais, poursuit-il d'une voix calme et posée malgré les quelques interruptions des insurgés présents, le gouvernement gère la situation. "Quand les gens dépassent les limites, on les arrête. C'est comme ça que ça marche."
"Comment peut-on faire ça à son propre peuple ?", l'interrompt un insurgé. Le général Oudjaïli sourit et répond: "Je vais vous dire la vérité... Il n'y a pas de problèmes en Libye."
Il précise qu'il a été capturé alors qu'il roulait en voiture entre Tripoli et la ville de Nasr, dont les rebelles ont annoncé la prise.
"Je ne suis qu'un fonctionnaire, je ne fais que transmettre les ordres de l'administration", affirme-t-il, lançant des regards appuyés aux rebelles qui entrent de temps en temps dans la cabane où il est interrogé.
"Dis la vérité !", lui lance un combattant insurgé en lui mettant sous le nez un document signé de la main du général Oudjaïli et autorisant des arrestations.
Le prisonnier raconte qu'il a été envoyé à Nasr pour superviser les opérations contre les rebelles qui avancent vers Zaouïah.
Il prédit de durs combats pour le contrôle de cette ville sur la route de Tripoli même si, dit-il, les forces de Kadhafi n'ont pas d'armes lourdes dans ce secteur.
"Kadhafi a plus de mille hommes là-bas. Ce sont en majorité des conscrits", poursuit-il.
"Ne mens pas ! Tu sais qu'il y a des mercenaires africains là-bas !", le coupe aussitôt un rebelle.
Par Reuters



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