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N’Djamena : L’inauguration du troisième pont – Un souffle insuffisant pour une capitale toujours enclavée


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 1 Décembre 2025


Cinquante-deux ans après son changement de nom, inspiré de l’arabe signifiant « le lieu de repos », la capitale tchadienne est paradoxalement confrontée à une paralysie urbaine croissante. L’inauguration récente d'un troisième pont, bien que nécessaire, ne représente qu'un sursis face aux défis structurels de la mobilité et de l’urbanisme.


N’Djamena : L’inauguration du troisième pont – Un souffle insuffisant pour une capitale toujours enclavée


 

Née en 1900 sous le nom de Fort-Lamy, puis rebaptisée N’Djamena en 1973, la ville étouffe aujourd’hui, enclavée par les eaux du fleuve Chari et affligée par un manque criant de planification urbaine à long terme.

 

Le paradoxe est frappant : Comment peut-on parler de « lieu de repos » dans une ville où la circulation est un exercice quotidien de patience, où les embouteillages sont tentaculaires et où l’accès entre les deux rives demeure un défi permanent ?

 

 Trois Ponts pour 1,7 Million d’Habitants : Une Équation Intenable

 

Historiquement, le pont de Chagoua et celui de N’Gueli ont longtemps été saturés. Le troisième pont, fraîchement mis en service, offre un soulagement très provisoire.

 

Les données démographiques et géographiques rendent cette équation intenable :

  • Une croissance urbaine continue vers les rives.

  • Des quartiers périphériques difficiles d’accès.

  • Un trafic qui double aux heures de pointe.

  • Un manque criant de voies de contournement efficaces.



À l’échelle d’une capitale régionale à forte croissance démographique, la simple construction d’un troisième pont ne constitue pas une politique de mobilité durable, mais un surcis infrastructurel.

 

 Un Manque à Gagner Économique Sévère

 

Les conséquences des embouteillages quotidiens ont un coût économique direct :

  • Carburant gaspillé et pollution accrue.

  • Retards accumulés et productivité en berne.

  • Ralentissement du transport de marchandises, entravant l'activité commerciale.

Pour le Tchad, pays enclavé, cette situation de paralysie urbaine agit comme un frein économique supplémentaire, limitant les opportunités dans un contexte déjà complexe.

 

 La Nécessité d'une Révolution de la Mobilité Urbaine

 

La dynamique démographique impose un rythme d’action soutenu. Si la capitale veut respirer et devenir un véritable carrefour économique, des étapes supplémentaires sont incontournables :

  • La planification et la construction d'un quatrième, voire d'un cinquième pont, au minimum.

  • Le développement de véritables voies rapides et de rocades entre les deux rives.

  • L'élaboration d’une stratégie d’expansion urbaine maîtrisée.

  • L'instauration d'un réseau de transport public moderne et efficace.



L’inauguration du troisième pont est un symbole de la volonté de rattraper le retard. Toutefois, le gouvernement tchadien est mis au défi d'aller au-delà de la logique du minimum et d'engager une véritable révolution de la mobilité urbaine pour que N’Djamena cesse d’être une ville-passoire et redevienne enfin son « lieu de repos ».




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)