Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

N’Djamena en Décembre : Quand l’Euphorie des Fêtes se paie au Prix de l'Équilibre Budgétaire


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 7 Décembre 2025


À N’Djamena, le mois de décembre n’est pas uniquement synonyme de célébrations ; il est également marqué par une explosion des dépenses sociales, cristallisée par le phénomène des « pari-ventes ». Ces cérémonies, devenues un fait social omniprésent, révèlent les tensions entre le besoin d'évasion et la fragilité économique des ménages.


N’Djamena en Décembre : Quand l’Euphorie des Fêtes se paie au Prix de l'Équilibre Budgétaire


 

Depuis fin novembre, la capitale tchadienne (Chagoua, Dembé, Farcha, Moursal) vibre au rythme de ces fêtes où l'alcool est central. Le principe est simple : le public mise sur des lots (boissons, gadgets) pendant que l'alcool « coule » abondamment.

 

Comme le déplore Francis Nbilbé, fonctionnaire : « Ici, en décembre, l’alcool coule et l’argent s’évapore par le toit de la maison », évoquant des dépenses « impossibles à contrôler ».

 

Derrière l’ambiance euphorique, ce phénomène soulève des inquiétudes :

  • Un Piège Social : Pour les personnes vulnérables comme Grâce, vendeuse ambulante, y participer est une tentative d'« oublier les soucis », qui se solde souvent par des pertes budgétaires difficilement justifiables.

  • La Pression du Paraître : Une pression sociale forte contraint la population à participer. Selon un sociologue, « Ne pas participer, c’est être vu comme radin ou en marge », poussant la jeunesse à compromettre les finances familiales.

 

 

Les économistes tchadiens pointent le contraste criant de cette flambée des dépenses festives. Dans un pays où la précarité est marquée, la réalisation des meilleurs chiffres d'affaires de l'année par les bars s'effectue au détriment des foyers fragilisés.

 

En décembre, les priorités budgétaires s’inversent, sacrifiant souvent les besoins essentiels au profit de la consommation.

 

 

La régulation de cette euphorie festive est un défi délicat pour les autorités locales, qui peinent à légiférer sans froisser une population en quête de loisirs. Les initiatives de sensibilisation restent marginales, tandis que les bars attirent une clientèle toujours plus jeune.


 

N’Djamena vit ainsi un mois d’excès assumés. Mais si l’ivresse festive fait oublier les calculs au moment, le réveil est souvent douloureux au petit matin, lorsque l'on constate que l’argent s’est bel et bien envolé, accentuant les inégalités sociales.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)