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"Ne pas inviter le général Miskine au Forum est une erreur, j’ai dit aux autorités centrafricaines" (Ahmat M. Yacoub Dabio)


Alwihda Info | Par Djamil @ - 29 Novembre 2008


Entretien avec Mr. Ahmat M. Yacoub Dabio président de Liberté Sans frontières réalisé par Joseph du journal Vision Africaine


"Ne pas inviter le général Miskine au Forum est une erreur, j’ai dit aux autorités centrafricaines" (Ahmat M. Yacoub Dabio)

Entretien avec Mr. Ahmat M. Yacoub Dabio président de Liberté Sans frontières réalisé par Joseph du journal Vision Africaine


Cher monsieur Ahmat Yacoub DABIO bonjour,


Ahmat Mahamat Yacoub Dabio: Bonjour cher ami Joseph
Question1:- Nous tenons à vous remercier d’avoir bien voulu nous consacrer quelques instants afin on l’espère, de nous apporter sans détournement des éclaircissements sur l’association liberté sans frontières. L’appellation de votre association : Liberté sans frontières, vu sa ressemblance dénominative avec l’organisation internationale dite Médecin sans frontière nous interpelle sur les liens pouvant vous unir, Etes vous un démembrement de cette dernière?


Ahmat Mahamat Yacoub: Une fois encore c'est l'occasion pour moi de préciser que Liberté Sans Frontières (LSF) n'a aucun rapport avec Médecin Sans Frontières. Nous avons déjà répondu d’une manière officielle à l'avocat de Médecins Sans Frontières. Nous répétons une fois pour toute que nous n'avons rien à voir avec Médecin Sans Frontières. Même en termes d’actions nous ne nous voyons pas liés avec Médecins Sans Frontières. Cette précision doit être claire une fois pour toute et pour tous.


Question2:- L’on s’imagine à la dénomination de liberté sans frontières que cette association a vocation à dénoncer et combattre les atteintes aux libertés diverses de part le monde, ceux -ci étant considérable, quels sont les moyens dont-elle peut se prévaloir face à l’ampleur d’une telle tâche.


Ahmat Mahamat Yacoub Dabio: Liberté Sans Frontières est une organisation qui date seulement d'une année et pourtant grâce aux membres très actifs, elle a réussi à faire un travail très remarquable sans tambour ni tamtam. C'est une organisation ouverte à toute personne d’où qu’elle soit à la seule condition qu’elle respecte les objectifs de l’organisation qui se basent sur la recherche de la paix, le respect de la liberté d'expression, la dénonciation des atteintes aux libertés diverses de part le monde.


Question3: En publiant des articles exceptionnels relatif à l’euthanasie sur votre site, des bruits de couloir vous associe à des actions de luttes diverses en proclamation de liberté telle la revendication du droit à l’euthanasie, ce droit n’étant pas reconnu dans son expression général dans le pays qui accueille le siège de vôtre association ( La France ) est-ce un de combat de liberté qui vous habite.


Ahmat Mahamat Yacoub Dabio: Chaque personne a droit d'exprimer ses idées dans le plus grand respect et voilà pourquoi nous n'avons pas droit de censurer les gens.


Question4: Pouvez nous informer un plus clairement sur les actions concrètes de l’association.


AMYD: L'objectif de Libertés Sans Frontières n'est pas de médiatiser ses actions mais à travers nos mises au point, déclarations, communiqués ou interviews, force est de constater l’ampleur de nos champs d’actions et les résultats engendrés.


Question5: Le portail Internet qui porte vôtre nom : dabio.net est t-il le cadre d’expression de l’organisation ?

AMYD: dabio.net est un des cadres d'expression. Vous savez que nous sommes dans un monde de communication. Bien que le portail Dabio ne soit pas un organe d’actualité cependant pour faire connaître notre nouvelle organisation dans ce monde d'affluence médiatique il a fallu adopter cette stratégie d'actualité et de média pour s'effrayer un passage et par conséquent faire valoir l’organisation qui, à mon avis, sera dans l’avenir une institution importante. Les premiers jours de son lancement, le portail Dabio enregistrait, je me souviens encore, seulement 7 à 10 visiteurs par jour ; or aujourd'hui, il enregistre plus de 3000 visiteurs par jour et nous recevons des courriers d'encouragement et d'adhésion des quatre coins du Monde. Il faut dire aussi que nous avons eu le soutien des amis comme vous, Henri, Sylvie d'Editoweb Magazine…

Question6 : Vous avez donné à l’organisation le nom de Dabio qui est votre grand père, Que veut dire Dabio, a t-il un sens spécifique ?
AMYD: Dabio n'est pas le nom de mon grand père mais c'est un surnom à qui notre famille doit beaucoup. Dabio ou Dobio veut dire le chef, le fort ou le lion en dialecte. Le nom représente une histoire pour notre famille. Mon père Mahamat Yacoub Abdelwahit qui est originaire du village Gamara, à 12 km de la ville de Biltine, était villageois qui n'a jamais visité une ville jusqu'à sa décision de rentrer à pieds au Soudan avant d'arriver en Egypte avec pour seul objet celui de s'inscrire à l'Université d'Al-Azhar. Il n'a pas été à l'école au Tchad et n'a appris que le Coran. Aller au Soudan surtout en Egypte, était à l’époque la mode pour la jeunesse villageoise tchadienne une fois le coran est appris par cœur.


Quand il s'est présenté à Al-Azhar, une pièce d'identité lui est exigée. Il était sans papier et ne savait même pas ce que c'est une pièce d'identité. C'était dans les années quarante où le Tchad était encore sous colonisation française. Il était obligé comme tout étudiant, de se présenter au consulat de France au Caire pour solliciter une carte consulaire. Issu d'une famille pauvre pas connue pour le consulat de France, sa demande a été rejetée. Cependant,  un de ses amis lui a conseillé de donner le nom de Dabio comme référence, quelqu'un de très connu dans le village. Et c'est comme ça qu'il a été régularisé pour s'inscrire à l'Université. Depuis, le nom de Dabio nous suit et notre famille est reconnaissante. C'est une longue histoire.


Question 7 : En parcourant le site Dabio.net, l’on apprend au travers d’une interview que vous déclarez vous mettre à la retraite du champ politique, doit-on comprendre par là que pour vous la politique n’est un moyen d’expression de garantie et confortation des libertés.


AMYD: Je crois avoir dit que je suis le premier retraité de l'opposition politico-militaire et pas de la politique. Cela fait plus de 17 ans que je me suis mis au service de l'opposition politico-militaire et je me suis désengagé comme je l'ai déjà affirmé nous tournons en rond et nous n’avons rien d'autre à proposer au peuple tchadien que la division et la haine. Il faut que les choses soient claires, j’ai bien dit que j’ai quitté l’opposition militaire et non politique.


Question 8: On entend par là que vous allez peut être créer un part politique ?


Réponse : Créer ou intégrer un parti politique légalisé, je n’exclu rien.


Question 9 : La lutte pour les libertés étant votre nouveau combat, vous n’êtes sans savoir que bien d’esprits éclairés dans votre Continent d’origine « L’Afrique » s’activent dans le même sens, avez-vous des relations avec certaines d’entre elles, prévoyez-vous des actions concertées, si oui pouvez nous faire part d’une par exemple.

AMYD: Liberté Sans Frontières est une organisation euro-africaine ayant vu le jour l'année dernière. La priorité pour nous était de se faire d'abord connaître et c'est à travers le média qu'on concrétise cette première étape. Oui, nous avons de relations de coopération avec d'autres organisations ou associations ayant le même objectif que nous et nous continuons à élargir notre champ de contact. Mais je ne sais pas si j'ai droit de vous citer d'exemple.


Question 10 : Enfin vous êtes sans savoir que le combat des libertés est une lutte de longue haleine, face à laquelle l’homme de conviction ne saurait se mettre en retrait.
AMYD: Pour moi le combat pour les libertés que j'ai commencé depuis ma jeunesse était un objectif que j'ai cru pouvoir atteindre à travers la lutte politico-militaire. Désormais, je le fait pacifiquement.


Question 11 : Permettez une parenthèse, il semblerait que vous soyez objet d’invectives soutenues particulièrement par la voie du net, celles-ci semblent s’analyser à des réactions à des actions politiques ?


AMYD: Je ne donne pas d’importance aux attaques. L'expérience m'a apprit quand on est responsable on est souvent attaqué même violement quelquefois et il faut garder le sang froid et ne pas se laisser emporter surtout que ce sont des attaques improductives et répétitives. Les quarante années des guerres fratricides ont provoqué la haine chez ceux qui n'ont pas eu la chance d'avoir une bonne éducation. Il nous appartient désormais d'éviter à la future génération à être affectée par ce comportement de haine et pour cela, il faut s’investir beaucoup plus dans les structures éducatives pour lesquelles l'état doit accorder un investissement important.


Question 12 : Votre crédibilité souffrirait de probité en ce que vous êtes visible à bien de débats publics, tel la conférence de l’ancien Premier ministre Moungar en date du 25/10/08 à Paris, et des manifestations politiques en relation avec le Tchad particulièrement.


Ce qui laisse perplexe quand à la saisie de vos intentions, s’agirait-il alors d’un repli tactique.


AMYD: Je ne sais pas où est ce que vous voulez en venir ? L’expérience m’a appris qu’il ne faut pas se précipiter à soutenir des projets dont l’issu serait incertain. Nous avons tenu plusieurs conférences en croyant rassembler. Hélas ! Moungar est capable de jouer un rôle dans le cadre de la paix même si je ne crois plus au résultat de ces genres de conférence. Je  n'ai pas manqué de le lui dire quand il est venu me rendre visite et m'annoncer son projet. Je lui ai conseillé de ne pas refaire la même erreur que nous. Il m'a finalement demandé d'assister en tant qu’observateur et chose faite. Franchement, j'étais surpris de la réussite de sa conférence.


Question 13 : En tant que défenseur de la liberté d'expression, est-ce normal de censurer le blog de Tchadwatan pour le simple fait qu'il vous a critiqué? N'est-ce pas une première? Là dessus vous comprenez qu’on est du mal à vous suivre?


AMYD: Non, il ne faut pas exagérer. Je n'ai pas exigé la suspension d’un blog pour m'avoir critiqué et je ne ferai jamais cela. Ce blog dont nous avons identifié celui qui se cache derrière est en train de semer la zizanie. C'est un mouvement politico-militaire en perte de vitesse qui crée un blog en me l'attribuant d'où le communiqué du colonel Adouma Hassaballah. D'après vous, je dois laisser faire? Non. Pourtant, il semble créer un autre blog en s'attaquant à moi cette fois-ci et ça ne me gêne pas. Il a déjà fait du mal en dressant les uns contre les autres. Souvenez vous de l'article signé d'un certain AbouZahra qui a opposé Kebir et Halata, qui s'en prend à d'autres personnes (...) Il a fait beaucoup du mal en publiant des articles sous des faux noms comme l'histoire de l'association arabe etc… D’ailleurs, il m’a téléphoné et nous avons discuté pendant deux heures. Je lui ai prouvé sa mauvaise foi.


 


Question14: Et c'est pourquoi vous vous êtes attaqués à l'Alliance nationale de Nouri?


AMYD: Toutes les attaques, la diffamation, la publication des articles grossiers et mensongers proviennent des membres de l'Alliance, UFDD et consort. Cela fait deux ans qu'on s'en prend à moi et à ma famille. Au lieu de s'attaquer à ma personne le mieux est d'apporter de solution à ce pauvre pays meurtri par tant années de guerre. 


Question 15 : L’on peut donc aujourd’hui affirmer avec certitude que vous avez rendu la casquette de la lutte armée « politico-militaire » et à vous croire, pour vous consacrer entièrement à l’action de l’association liberté sans frontières. Dans le cadre de la défense symbolique des libertés en général.
AMYD: Oui, j'ai quitté avec certitude et à jamais les politico-militaires mais pas la scène politique. Je consacre en ce moment un temps fou aux actions de Liberté Sans Frontières qui a un rôle important à jouer dans la recherche de la paix et le développement non seulement au Tchad mais partout.


Question 16 : Liberté sans frontière est-elle représentée au Tchad, si oui comptez vous y tenir une cession ?


AMYD : Non, elle n’est pas encore représentée dans beaucoup de pays.


Question 17 : A quand le retour au Tchad ?


AMYD: N’oubliez pas que c’est pour la première fois que je décide de rentrer après une vingtaine d’années d'exil à l’étranger. Les choses ne sont pas aussi faciles comme je le pensais.


Question 18 : Les complications proviennent du gouvernement tchadien ?


AMYD: Il n y a pas de complications mais des préparatifs personnels. S’agissant du gouvernement je ne dois que le remercier pour la disposition qu’il a manifestée dès le premier jour. Il s’est dit prêt à faciliter mon retour et j’ai eu plusieurs discussions avec des responsables parmi lesquels le Médiateur de la République Mr. Abderamane Moussa que j’ai rencontré pour la première fois à Paris.
Question 19 : Sans indiscrétion qu'est ce que vous allez faire sur place?
 


AMYD: Il y a beaucoup de chose à faire. La première de chose c'est d'aller visiter la tombe de mon père décédé en 1994 pendant que j'étais en exil. Je n'ai pas eu la chance d'assister à ses funérailles. Puis, je travaillerai sur trois projets qui me tiennent à cœur à commencer par le lancement du journal Alwihda, s'occuper de Liberté Sans Frontières qui doit œuvrer pour la paix et la liberté d’expression. En plus, j’ai un projet de télévision satellitaire. Je n’exclus pas d’intégrer ou de créer un parti politique.


Question 20 : Dans une interview avec Editoweb, vous avez dit que le projet de Télévision coûte trop cher. Avez-vous obtenu un financement ?


AMYD : Bien sûr qu’il coûte trop cher et j’ai déjà présenté le projet à plusieurs banques pour solliciter un financement. 


Question 21 : Très franchement, de vous à moi, si je peux me permettre une certaine familiarité, après visite assidue du site de l’association liberté sans frontière, l’on constate un certain penchant pour l’actualité tchadienne, ce qui jette un froid quand à la défense générale des libertés.


AMYD : C’est une observation faite déjà par plusieurs membres de Liberté Sans Frontières qui contestent l’importance donnée à l’actualité tchadienne et depuis mi novembre nous avons corrigé cela.


Question 22 : Une dernière question. Quelle est votre réaction par rapport à l’exclusion par le colonel Hassaballah de son Directeur de cabinet Mahamat Charfadine ?


AMYD : Vous venez de dire que nous accordons trop d’importance à l’actualité tchadienne ?


Question 23 : C’est une question d’actualité et qui doit vous concerner vous qui étiez membre de l’UFCD ?


AMYD : Je l’ai répété plusieurs fois que je n’ai jamais été membre de l’UFCD et je n’ai pas à commenter un fait qui ne me concerne pas.


Question 24 : Il semble que Liberté Sans Frontières joue un rôle médiateur entre le chef rebelle le général Abdoulaye Miskine et le gouvernement centrafricain. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi Miskine n’a pas été invité au Forum de paix qui doit s’ouvrir le 5 décembre ?


AMYD : Le général Miskine est un ami et moi-même je suis surpris qu’il ne soit pas invité. La semaine dernière, j’ai conseillé aux autorités centrafricaines de ne pas faire cette erreur et ils m’ont promis de l’inviter. J’ai eu des discussions très intéressantes avec les deux parties et je dois dire qu’une délégation de Miskine sera présente si les autorités invitent le FDPC de Miskine.


Question 25 : Pour finir, nous vous remercions de nous avoir accordé de votre temps et profitions pour vous présenter nos vœux de bonheur et de sagesse à vous et votre famille et une chaleureuse bienvenue à votre dernier fils Dabio.


AMYD : Merci à vous et d’avance bonne et heureuse année.

http://www.dabio.net/Tchad-Ahmat-Yacoub-Dabio-lache-les-guerriers-Editoweb-_a1976.html




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