Procěs Habré: Une autre forme de torture pour les victimes

Longtemps attendu, le procès de Hissent Habré constitue une autre forme de torture pour les victimes du régime dictatorial. Témoins ou victimes, peu importe la nomination, ils sont tous criblés de questions professionnelles auxquelles il faut répondre avec exactitude sans omettre le moindre détail. L'objectif de la défense est de démontrer que tous les victimes sont des menteurs ayant monté de toutes pièces des faux témoignages. Il faut démontrer à tout prix que l'ancien dictateur Hissen Habré est victime d'une machination et par conséquent il ne serait responsable d'aucun crime perpétré sous son règne. Après le procès sexy qui a vibré la salle la semaine dernière;  Jeudi, devant le tribunal, le témoignage de Robert Hussein Gambier était accablant. Il a affirmé avoir été arrêté en décembre 1985 à N'Djamena, directement conduit au palais présidentiel et présenté à la personne de Hissen Habré qui a donné l'ordre de l'amener à la Direction (Direction de la documentation et de la sécurité (DDS, police politique) où il était détenu jusqu’en décembre 1990. Accusé à tord de mercenaire libyen, Robert Hussein Franco-tchadien d'origine juif, a dit avoir frôlé la mort. Il a dénombré plus de 2050 morts. Robert a révélé que plus de 460 personnes ont été gazées sous ses yeux. Pulvériser des détenus pour les tuer? Pour la première fois, un détenu évoque l'utilisation de gaz par les agents de la DDS. 
 Selon le président des Chambres africaines extraordinaires (CAE),  le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, l’audience est suspendue jusqu’au 9 novembre, elle reprendra avec le témoignage du président de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH), Clément Abaifouta.
Le procès de Habré a fait découvrir au Monde entier les pratiques d'un régime cruel.