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ANALYSE

RCA : L'échec annoncé d'une transition aux allures clientélistes et tribales


- 29 Janvier 2014



Par Jean Lambert NGHOLA.

La nouvelle Présidente de la Transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza. Crédit photo : Sources
La nouvelle Présidente de la Transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza. Crédit photo : Sources
Pas plus tard que le 26 Janvier 2014, nous avions émises de sérieuses doutes, mais aussi de mettre en garde son Excellence, Mme la présidente de la transition Catherine SAMBA PANZA de la présence à ses cotés de personnes susceptibles de la conduire sur de mauvaise base. Nous avions par la même occasion appelée cette dernière à la vigilance qu’elle doit privilégier avant tout, l’intérêt supérieur de la nation au dessus des particularités familiales, claniques et autres copinages politico religieux. Voilà qu’aujourd’hui, cette prémonition est devenue apodictique au vu de la configuration de la liste de l’équipe gouvernementale rendue public le 27/01/2014. Du coup, l’espoir qui naissait à l’aube de ce choix de Mme SAMBA PANZA s’envole. Un nuage de désespoir et d’amertume obscurci le crépuscule d’un nouveau déclin post Djotodia. Le peuple qui aspirait tourner définitivement la page du régime séléka est abasourdi devant le retour en force des caciques séléka avec les mêmes têtes qui inspirent la répugnance et le dégoût. La rupture n’a pas été opérée. Michel Djotodia certes est parti. Mais à quelques exceptions près, son idéologie continue sa marche inexorable. Les critères avancés pour le choix des membres du gouvernement n’ont pas du tout été respecté. L’exclusion apparait ostensiblement dans le schéma de l’ossature gouvernementale. Bref ! Cette fois ci, nous sommes tombés au fond d’un précipice. Un tel agissement explique à suffisance que Mme Catherine SAMBA PANZA sous le sceau de Djotodia et de la séléka continue toujours de manifester sa gratitude envers ce mouvement sous l’emprise duquel elle a été nommée maire de la ville de Bangui. Or dans ces conditions, la prudence la plus élémentaire commande de diversifier le choix basé sur le critère de la compétence, de la probité morale et de la représentativité de toutes les sensibilités politiques et sociales. Or nous assistons impuissamment à une propension vers une alliance de fait basé sur le copinage circonscrit sur le critère ethnique politico religieux et sectaire. L’heure est grave et tous les signaux sont au rouge. On prend les mêmes et on recommence. Il suffit d’une étincelle que tout s’embraserait à nouveau.
 
Des 16 préfectures de la RCA, deux seulement y trouve leur compte à savoir la Ouaka avec les ethnies (banda) ainsi que l’ethnie (gbanziri) d’où est issue Mme la présidente qui reprend en main les ministères de souveraineté surtout la sécurité publique et l’administration du territoire qui auront la lourde mission de préparer les futures échéances électorales. Aussi, la préfecture de la vakaga représentée par l’aile intelligente de séléka avec DJONO AHABA Herbert Gontran qui s’arroge le prestigieux poste de ministre d’état des travaux publics urbanisme habitat. Ce qui fait de lui la 2è personnalité du gouvernement. DJOUBAYE ABAZENE aux transports et ABDALLAH KADRE ASSAN aux Postes et Télécommunications.
 
Une autre facette de ce gouvernement consistait à désigner sous de fallacieux prétexte de technocrates indépendant, de personnalités qui agissait dans l’ombre et pour le compte de la séléka. Tel est le cas du titulaire des mines et de l’hydraulique monsieur Olivier MALIBANGAR l’homme à tout faire de DJONO AHABA qui était encore à l’époque ministre
 
d’Etat au mines. Mr. Rémy YAKORO ministre des finances est également un pion de d’ABDALLAH KADRE Assan. L’officier supérieur des FACA Thomas Théophile TIMANGOA désormais général d’armée hérite du ministère de la défense nationale. Un homme rompu d’expérience, d’intelligence avec un palmarès élogieux certes, mais dont le comportement est sujet à caution. L’homme est connu pour ses déclarations tendancieuses surtout quand il est éthylique. Il est beau coup plus proche de la séléka. Par ailleurs, certains de ces ministres ont un passé judiciaire lourd du fait de leur implication dans des malversations financières, leur moralité douteuse et abjecte. Mme SAMBA PANZA semble par ces motifs montrer son aversion contre un groupe ethnique comme faisait Tiangaye.
 
Enfin, la société civile et les milices d’auto défense (anti balaka) qui ont été au four et au moulin pour contraindre l’espace CEEAC à pousser Djotodia à la démission sont payées en monnaie de singe sur conseils du nouveau monsieur « Jacques Foccart » du palais de la renaissance en l’occurrence le trublion Claude Richard GOUANDJIA aidé par Michel KOYIT et DJIMASSE qui tirent sur les ficelles dans l’ombre puis de planifier les coups bas. Monsieur Léopold Narcisse MBARRA à qui ont prêtait la casquette de la représentation des antis balaka n’est que pire fantasme. Celui-ci est issu de l’aile officieuse séléka. Si hier on dénonçait le partage du gâteau entre certains clans, aujourd’hui encore le tour revient à Madame Catherine SAMBA PANZA d’assurer le partage du gâteau au sein du clan (gbanziri, nzakara, banda). Ainsi va-la RCA, le pays de paradoxe. Ayant accompli sa première percée, la cellule sécrète de la présidence préparerait en ce moment un nouveau rebondissement. Quel serait la prochaine cible ? En tout cas, on le saura d’ici peu.
 
Jean Lambert NGHOLA.



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