Le désamour du terrain
Les raisons sportives sont évidentes. Des défaites à répétition, une absence prolongée sur la scène continentale, des préparations souvent improvisées… la sélection nationale ne parvient plus à incarner la fierté ni la performance. Le public, longtemps indulgent, s’est résigné. À force de promesses sans lendemain, beaucoup de supporters se disent "fatigués" d’espérer sans progrès concret.
La politique, un poids lourd sur le moral des supporters
Le malaise va au-delà du football. Dans un pays où le sport reflète souvent le politique, l’équipe nationale ne peut échapper aux tensions sociétales. Certains voient les reflets d’un système verrouillé, des nominations contestées, une gestion opaque, et des favoritismes supposés. D’autres dénoncent une instrumentalisation du sport à des fins d’image, alors même que les bases — clubs, infrastructures et formation — restent délaissées.
Entre scepticisme et espoir
Pourtant, tout n’est pas perdu. Ce désamour n’est pas seulement un rejet des joueurs ou du jeu. Il traduit une fatigue collective, celle d’un peuple en quête de cohérence entre discours et réalité. Le football, jadis espace de respiration, devient le symbole d’un pays où le mérite peine à s’imposer.;
Il suffit d’un sursaut, d’un match référence, d’une génération sincère et combative pour rallumer la flamme. Car les Tchadiens n’ont jamais cessé d’aimer leur équipe. Ils attendent simplement de croire à nouveau.