Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
AFRIQUE

Sénégal : le président s'engage à démissionner, mais la date de la présidentielle reste dans les limbes


Alwihda Info | Par Dr Florence Akano, journaliste indépendant et humanitaire - 26 Février 2024



Le président sénégalais Macky Sall a déclaré qu'il quitterait ses fonctions à la fin de son deuxième mandat en avril, mais n'a pas fixé de date pour les élections visant à choisir son successeur. (John Thys/AP)
Le président sénégalais Macky Sall a déclaré qu'il quitterait ses fonctions à la fin de son deuxième mandat en avril, mais n'a pas fixé de date pour les élections visant à choisir son successeur. (John Thys/AP)
Le président Macky Sall a tenté de calmer les tensions croissantes, à propos de la prochaine élection présidentielle dans un discours télévisé jeudi, réaffirmant son engagement à respecter la loi et à démissionner d'ici le 2 avril. Cependant, sa déclaration n'a pas réussi à dissiper les inquiétudes concernant ses intentions et l'absence de date concrète d'élections, laissant l'avenir démocratique du pays en jeu.

Le discours de Macky Sall faisait suite à une tentative controversée de reporter de 10 mois les élections, initialement prévues le 26 février. Cette décision, fondée sur des différends non résolus concernant les candidats éligibles, a été jugée inconstitutionnelle par la Cour constitutionnelle du pays, ce qui constitue un reproche important adressé au président.

Malgré l'engagement de Macky Sall à respecter les limites de mandats, sa volonté d'organiser des élections avant ou après le 2 avril a fait sourciller. Les personnalités de l'opposition, dont 15 des 20 candidats approuvés, restent profondément sceptiques, considérant le dialogue national proposé comme une tactique dilatoire et exigeant une date ferme des élections avant le 2 avril. L'assurance du président fait suite à une décision controversée de la coalition au pouvoir de prolonger son mandat. Une décision qui s'est heurtée à l'opposition de divers milieux.

Malgré les efforts visant à légitimer cette prolongation par le biais de procédures parlementaires, les députés de l’opposition se sont farouchement opposés à la décision, provoquant un tollé général et des accusations de recul démocratique. Néanmoins, Macky Sall a souligné la nécessité d'un dialogue national pour tracer la trajectoire politique du pays après le 2 avril. Il s'est dit prêt à collaborer avec les acteurs politiques pour trouver une solution consensuelle à l'impasse électorale.

« Le pays ne peut pas rester sans président de la République. Le prochain dialogue devra certainement décider ou proposer si un consensus peut être atteint sur la voie à suivre », a relevé le président sénégalais, soulignant l'impératif d'une prise de décision inclusive pour sauvegarder les principes démocratiques.

Au milieu de la tourmente politique, les voix de l’opposition sont restées fermes dans leur revendication d’élections en temps opportun, et ont rejeté la perspective d’un dialogue prolongé. Notamment, quinze candidats à l’élection présidentielle sur vingt ont soutenu l'appel à la tenue d'élections au plus tard le 2 avril, soulignant l'urgence de restaurer la légitimité électorale et la gouvernance démocratique.

L'intervention de la Cour constitutionnelle a en outre souligné l'impératif de respecter les principes constitutionnels et de garantir l'intégrité des institutions démocratiques. En ordonnant au gouvernement de fixer rapidement une nouvelle date d’élections, la Cour a réaffirmé son rôle de rempart contre les excès de l’exécutif et de garant des normes démocratiques. Toutefois, des défis persistent, car la méfiance et le scepticisme obscurcissent les perspectives d’un dialogue constructif.

Des personnalités de l’opposition, et des groupes de la société civile, ont dénoncé le dialogue proposé comme une tactique dilatoire, insistant sur des actions concrètes pour défendre l’intégrité électorale et les valeurs démocratiques. Les inquiétudes concernant les intentions de Macky Sall et les accusations de manœuvres politiques, continuent d’alimenter l’incertitude et les troubles, exacerbant un climat politique déjà instable.

Le président Macky a promis en juillet de ne pas briguer un troisième mandat. Photo : L’Economiste
Le président Macky a promis en juillet de ne pas briguer un troisième mandat. Photo : L’Economiste



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)