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AFRIQUE

Situation explosive au Soudan : déchirure entre les généraux


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 7 Avril 2023


La situation dans la capitale soudanaise, où se trouvent différentes forces appartenant à divers groupes politico-militaires, est préoccupante. Une explosion de la situation au Soudan pourrait affecter la situation sécuritaire et sociale des pays voisins, en particulier le Tchad qui traverse une période de transition militaire, analyse le Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEPDE).


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Des chars ont envahi la capitale soudanaise et des soldats se sont déployés dans toute la ville. Des rapports de mouvements de troupes ont été signalés tard dans la nuit du 6 avril, laissant planer le doute sur un énième coup d’État militaire.

Cette tentative de coup d’État a été menée par les forces d'interventions rapides dirigées par le vice-président Mohammed Dagalo Hemetti et l’armée nationale restée sous l’autorité du président du Conseil de souveraineté et de transition, le général Abdelfattah Al Burhan. Cette crise intervient alors que les deux anciens amis, qui ont dirigé ensemble le renversement du président Omar Hassan Elbechir lors du coup d'État d'octobre 2022, étalaient leurs divergences sur la place publique.

Le commandant adjoint de RSF, le général AbdelRahim Dagalo, frère aîné du général Hemetti, a ouvertement attaqué le président Alburhane. Dans une déclaration au New York Times, il a affirmé que le chef de l'armée, Abdul Fatah al-Burhan, s'était entouré avec son commandement général d'un mur en béton pour se protéger, alors qu'il ne se souciait pas du reste du pays en train de brûler. Il a accusé les généraux d'être responsables du recul du pays avec des manifestations qui se poursuivent et une économie effondrée. Il a constaté que les généraux se battent maintenant pour la conservation du pouvoir alors qu'il serait préférable de le remettre aux civils.

Cette situation survient alors que l’armée et les civils des "forces de la liberté et du changement" s'apprêtent à apposer leurs signatures sur un accord final visant à transférer le pouvoir aux civils, au moins sur papier, avant le quatrième anniversaire de l’éviction de Bashir, le 11 avril. Le processus de l’accord a été facilité par un mécanisme tripartite constitué de la MINUS, de l’Union africaine et de l’IGAD en vue de rétablir le pouvoir civil renversé en octobre 2022 lors du coup d'État.

La cause du deuxième report de la signature de l’accord est due au désaccord des deux entités militaires sur le délai de réforme et d’intégration des forces de soutien Rapide aux forces armées nationales. Alors que l’armée exige une réforme immédiate jusqu'à l'intégration des RSF, le vice-président soudanais du Conseil de souveraineté et commandant des forces de soutien rapide (RSF), Monsieur Mohamed Hamdan Dagalo, propose un délai de dix ans pour entamer le processus de réintégration de sa milice. Il souligne que le Soudan pourrait s'inspirer des modèles de réforme et de modernisation de l'armée de pays comme l'Afrique du Sud, les Philippines, le Zimbabwe ou la Namibie, qui ont connu des évolutions rapides dans ce domaine.

Le report de l'accord de transfert du pouvoir aux civils et le retour de l'armée aux casernes ont suscité des manifestations à Khartoum et dans d'autres villes contre le régime militaire et la monopolisation du pouvoir.

Par ailleurs, Arko Minnawi, un leader du bloc démocratique qui rejette le processus politique en cours, a déclaré dans un tweet sur son compte Twitter que son groupe avait accepté une proposition sur la base d'un pourcentage de participation compris entre 47% et 53%. Cependant, le leader de la FFC Yasser Arman a réfuté cela et a souligné que le temps des quotas était révolu.

Aucune clarification n'a été reçue du mécanisme tripartite comprenant les Nations unies, l'Union africaine et l'IGAD, mais Arman a exclu un retour à la formule de quotas en vigueur par le passé ; "Ceux qui parlent de l'offre de participation de 47% sont incapables de voir les tâches de la révolution et de la construction de l'État fondées sur la citoyenneté et la non-discrimination".

La situation dans la capitale soudanaise, où se trouvent différentes forces appartenant à divers groupes politico-militaires, est préoccupante. Une explosion de la situation au Soudan pourrait affecter la situation sécuritaire et sociale des pays voisins, en particulier le Tchad qui traverse une période de transition militaire, analyse le Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEPDE).



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