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TCHAD

Tchad : Le désarroi des tchadiens avec l'interdiction des moto-taxis


Alwihda Info | Par [email protected] - 25 Mars 2010



Par BELEMGOTO Macaoura.

Ça y est ! C'est officiel ! L'interdiction n'est plus au stade de rumeur. Le ministre Tchadien de l'intérieur a bel et bien signé un décret mettant fin à la circulations des moto-taxis appelés communément "clandos" au Tchad. Une telle décision provoque un désarroi totale au sein des populations habituées depuis plusieurs années à ce mode de transport. Même N'Djamena la capitale, après plusieurs années de résistance, a fini par adopter le système de moto-taxis.

Nous sommes à Moundou, la première ville a avoir expérimenté le système de moto-taxi au Tchad. A Moundou, il n'y a rien d'informel dans ce secteur qui a fait mouche en un temps record. La disparition, depuis belle lurette, des taxis-voitures a favorisé l'éclosion de systèmpe de transport, que la mairie s'est vue obligée de reconnaître et de réglementer. A Moundou, les moto-taximen portent des dossards jaunes pour se distinguer des autres motards. Les tarifs, qui sont à la portée des usagers, varient en fonction de la destination. Avec un minimum de 200 francs CFA (soit 30 centimes d'euro), le "clando" amène son client à destination finale. Ils sont très serviables. Avec l'arrivée des téléphones portables, on peut même rester chez soit et les appeler pour toute destination. Il faut le reconnaître : ces "clandos" rendent d'énormes services à la population : les fonctionnaires sans véhicule, se rendent au travail en moto "clando". Les malades vont à l'hôpital à bord de moto-taxi, regagnent leur domicile à bord de moto-taxi. On apporte à manger aux malades à bord de moto-taxi. On se rend en centre ville faire ses courses à bord de moto-taxi. On rend visite à un ami ou un parent à bord de moto-taxi. On se rend au village pour rendre visite aux parents à bord de moto-taxi. On amène un malade du village à la ville à bord de moto-taxi. Or, on sait qu'au Tchad, posséder une moto est un luxe qui n'est pas à la portée de n'importe qui. Les moto-taxis sont une solution inventée par les populations, à l'instar de l'Afrique de l'ouest, pour pallier au manque criant de moyen de déplacement dans nos villes. A Moundou par exemple, les populations sont habituées, vraiment très dépendantes de ce mode de transport depuis au moins une decennie. Par ailleurs, des familles entières vivent de l'exploitation de ce secteur.

Et voilà que le gouvernement intervient pour mettre fin à un système aussi serviable. L'argument avancé serait le suivant : les moto-taxis sont responsables de beaucoup d'accidents de la circulation. Faux, dirais-je ! On ne peut imputer 100% des accidents de la circulation aux seuls motos-taxis. Les motards, particuliers font également des accidents. Les voitures font aussi des accidents. Pour supprimer tout accident, il faudrait donc interdire tout engin à moteur dans tout le Tchad. Interdirat-on un jour, aux bus de "Sud-voyage" de circuler, parce que deux de leurs bus on fait des accidents ?

On interdit tout, mais on ne propose pas de solution de rechange. On interdit le charbon alors qu'il n'y pas suffisamment de gaz au Tchad. On perturbe l'écosystème social. Tant pis.

Une rumeur reste persistante au Tchad, concernant l'interdiction des moto-taxis : la première dame, Hinda Déby, aurait décidé d'exploiter, toute seule, le système de transport urbain, notamment les taxis. Elle aurait commandé plusieurs centaines de voitures pour les mettre en circulations dans plusieurs villes du Tchad, sous forme de taxi. Des rumeurs font état de la future interdiction des taxis-voitures à N'Djamena pour les remplacer par les voitures de la première dame. L'interdiction des moto-taxis marquerait ainsi la première étape de l'action de la première dame dans le secteur du transport urbain. Mais ... Ne faudrait-il pas attendre l'arrivée effective des ces voitures, voire, leur mise en service, avant d'interdire les moto-taxis ?



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)