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ANALYSE

Tchad : Le manque d’emploi pousse-t-il les jeunes vers la délinquance ?


Alwihda Info | Par Achta Mahamat - 10 Novembre 2025


Dans les rues des grandes villes comme dans les villages, une même phrase revient souvent : « Il n’y a pas de travail. » Le chômage des jeunes est devenu une réalité inquiétante. Diplômés ou non, beaucoup passent des années à chercher un emploi sans succès. Entre frustration, désespoir et instinct de survie, certains finissent par céder à la tentation de la délinquance ou de la facilité. Mais cette situation est-elle une fatalité ou le résultat d’un système qui a échoué ?




  Dans les rues des grandes villes comme dans les villages, une phrase revient souvent : « Il n’y a pas de travail. » Le chômage des jeunes est devenu une réalité inquiétante. Diplômés ou non, beaucoup passent des années à chercher un emploi sans succès. Entre frustration, désespoir et instinct de survie, certains finissent par céder à la tentation de la délinquance ou de la facilité. Mais cette situation est-elle une fatalité ou le résultat d’un système qui a échoué ?

 

Des Jeunes Sans Repères Face à la Réalité

De plus en plus de jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes après leurs études. Le manque d’opportunités, la corruption dans le recrutement et la faible création d’entreprises aggravent leur désespoir.

 
Mahamat, 27 ans, diplômé en économie, confie : « J’ai terminé mes études depuis quatre ans. J’ai déposé des dossiers partout, sans réponse. Aujourd’hui, je vis de petits boulots, mais parfois, j’ai envie de tout abandonner. »

 
Aïssatou, 23 ans, vendeuse au marché, raconte : « J’ai cherché du travail en vain. Finalement, j’ai commencé à vendre des habits pour survivre. C’est dur, mais au moins je ne reste pas à la maison. »

 
Ces témoignages se multiplient. Faute d’emplois, beaucoup de jeunes se tournent vers l’économie informelle — ou, pour certains, vers des activités illégales.


 

Quand la Misère Pousse au Mauvais Choix

Le manque de perspectives pousse parfois certains à voler, arnaquer ou rejoindre des groupes de malfaiteurs. Ce n’est pas toujours par méchanceté, mais souvent par désespoir.
Abakar, 26 ans, témoigne : « J’ai commencé à voler pour survivre. Puis j’ai eu une chance : un petit financement pour lancer ma boutique. Aujourd’hui, je vis honnêtement et j’aide mes proches à ne pas tomber dans les mêmes erreurs. »

 
Le chômage devient ainsi un facteur majeur de vulnérabilité sociale, surtout lorsqu’il s’ajoute à la pauvreté, au manque d’encadrement familial et à l’absence de perspectives d’avenir.




Entre Responsabilité Individuelle et Responsabilité Collective

Il est vrai que certains jeunes préfèrent attendre un emploi “facile” plutôt que de se battre. Mais le problème est aussi structurel : manque d’investissements, absence de politiques d’emploi efficaces et corruption dans les administrations.

Les gouvernements successifs promettent des réformes, mais sur le terrain, les résultats tardent à se concrétiser. Pourtant, des initiatives locales — comme les formations en entrepreneuriat ou les microfinancements pour les jeunes — prouvent qu’il est possible de redonner espoir à cette génération.

 

Créer des Opportunités pour Éviter l’Explosion Sociale

Le manque d’emploi ne justifie pas la délinquance, mais il y contribue fortement. Lorsqu’une génération se sent oubliée, sans avenir ni repère, elle devient une bombe sociale à retardement.
 
Pour changer la donne, il faut non seulement créer de véritables opportunités économiques, mais aussi valoriser les métiers artisanaux, l’agriculture et l’entrepreneuriat local.
 
Comme le résume un jeune du quartier : « On ne veut pas voler, on veut juste une chance de travailler dignement. »



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)