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TCHAD

Tchad : Une armée forgée par l’histoire et la bravoure de ses soldats


Alwihda Info | Par - 5 Septembre 2025


L’armée tchadienne, née avec l’accession du pays à l’indépendance en 1960, s’est donnée pour mission de défendre le peuple et le territoire national. Mais son histoire est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Instrumentalisée par des dirigeants, divisée par des conflits internes, affaiblie par les guerres civiles des années 1980, elle a longtemps peiné à incarner une armée véritablement républicaine.


Des décennies d’épreuves et de divisions

Durant les décennies qui ont suivi l’indépendance, l’armée tchadienne a été au cœur des luttes politiques. Divisée selon les ethnies, les clans et les religions, elle a perdu sa cohésion et sa crédibilité. Jusqu’aux années 1990, les grades et avancements étaient rares, et le corps militaire ne comptait que quelques généraux dans tout le pays.

La restructuration sous Idriss Déby

Le tournant intervient après 1990. Le feu Maréchal Idriss Déby Itno, fin connaisseur de l’institution militaire, lance un vaste chantier de restructuration. En 1992, un recensement général permet de clarifier l’effectif des soldats. Peu à peu, l’armée est réhabilitée : augmentation du nombre d’officiers et sous-officiers, réhabilitation des casernes et hôpitaux militaires, création d’écoles d’instruction et de centres de formation. Les militaires voient également leurs droits sociaux mieux garantis, avec notamment des prises en charge sanitaires.

Une armée redoutée et respectée

Si son budget et son effectif restent limités, l’armée tchadienne a bâti une réputation enviée en Afrique. Surnommés les « renards du désert » par les journalistes, ses soldats se distinguent par leur courage et leur adaptation aux terrains hostiles, notamment dans le nord désertique du pays. Leur spécialité : les pick-up Toyota aménagés en véhicules de guerre, symboles de leur mobilité et de leur audace.

Cette réputation a été consolidée par leurs victoires contre les incursions étrangères et les groupes terroristes, du Mali au Nigéria, en passant par le Niger, le Cameroun et la région du lac Tchad.

La culture du courage et de l’exemple

Au Tchad, le courage est un héritage culturel. Dans les batailles, les chefs se placent en première ligne, redonnant confiance et moral à leurs troupes. Le Général Abdraman Abdraman Youssouf Mery, dans son autobiographie Le parcours d’un combattant, rappelle :

« Les diplômes des grandes écoles sont certes un atout, mais ne donnent aucun privilège à son détenteur, il faut faire ses preuves sur le terrain. »

Cette vision explique la présence de hauts gradés directement sur les champs de bataille, où l’exemple prime sur le titre.

Une armée qui attire les jeunes

Autrefois redoutée et parfois subie, l’armée tchadienne séduit aujourd’hui la jeunesse. Les centres d’instruction militaire débordent de candidats, y compris des jeunes diplômés d’autres écoles. L’armée n’est plus perçue comme un corps de contrainte, mais comme un vecteur d’opportunités et de prestige.

Une armée au service de la paix

Si elle reste marquée par un parcours difficile, l’armée tchadienne a profondément changé de visage. Elle s’impose aujourd’hui comme une force incontournable, non seulement pour la défense du Tchad, mais aussi pour la stabilité régionale. Plus que jamais, elle est au service de la paix en Afrique et incarne la fierté d’un peuple forgé dans la résilience et la bravoure.
Malick Mahamat
Coordonnateur général de rédaction, reporter - Téléphones : +(235) 66267667 - 99267667 En savoir plus sur cet auteur



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