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Tchad : à N'Djamena, des détentions prolongées par l'absence de la partie civile


Alwihda Info | Par Temandang Gontran - 23 Octobre 2025



Tchad : à N'Djamena, des détentions prolongées par l'absence de la partie civile
Le fonctionnement de la justice à la maison d'arrêt de N'Djamena est entravé par un phénomène préoccupant : la prolongation des détentions pour des individus en conflit avec la loi, simplement due à l'absence répétée de la partie civile lors des audiences. ‎ ‎

Pour diverses raisons, l'individu plaignant ou son représentant légal refuse de se présenter au jour du jugement. Cette situation conduit à des reports successifs, maintenant des détenus en prison pour des durées injustifiées. ‎ ‎

Les avocats de la partie civile ont tendance à avancer des arguments souvent flous, pour justifier ces absences et retarder la procédure. Parmi les excuses régulièrement invoquées, on retrouve : « Mon client est en mission, c'est pourquoi il n'est pas là. », « Mon client est souffrant. » ‎Ces raisons sont fréquemment utilisées pour ajourner le jugement, ce qui a pour conséquence directe de prolonger la souffrance et la détention de l'accusé.

‎ ‎Un « jeu de ping-pong » qui indigne les avocats
‎ ‎La frustration face à ces pratiques s'est manifestée lors de l'audience du 21 octobre 2025 au Tribunal de Grande Instance de N'Djamena. Un avocat, visiblement fâché par le renvoi continu du dossier de son client, s'est indigné en ces termes : « De toute évidence, la partie civile cherche uniquement à voir mon client croupir à la maison d'arrêt. C'est devenu un jeu de ping-pong de leur côté. Si le plaignant est présent, son avocat ne se présente pas ; si l'avocat est là, le plaignant ne vient pas. Ce n'est pas normal. » ‎ ‎

Justice ou vengeance personnelle ?
‎Ce type de comportement soulève la question des véritables motivations derrière ces absences. Pour certains observateurs, l'objectif n'est plus de faire valoir la justice, mais plutôt d'utiliser la procédure légale comme un moyen de faire souffrir l'autre partie par l'abus de détention préventive. ‎ ‎

Ce phénomène remet en cause l'équité du système judiciaire et exige une vigilance accrue pour s'assurer que, le droit de l'accusé à un procès rapide et juste, soit respecté. ‎



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)