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Tchad : délinquance juvénile, un miroir du malaise social chez les jeunes


Alwihda Info | Par Achta Mahamat - 24 Juin 2025



Tchad : délinquance juvénile, un miroir du malaise social chez les jeunes
Dans une société en constante évolution, la délinquance juvénile s’impose comme une problématique majeure, interpellant les institutions, les familles et l’ensemble des citoyens. Vols, agressions, vandalisme ou cybercriminalité : les actes délictueux commis par des mineurs semblent se multiplier, révélant un malaise social profond. Comprendre la délinquance chez les jeunes nécessite d’analyser ses causes.

Parmi les facteurs les plus souvent évoqués, figurent le déséquilibre familial, la précarité économique, l’échec scolaire, l’influence de groupes de pairs ou encore l’absence de repères éducatifs. S’y ajoute l’impact des réseaux sociaux, qui peuvent parfois banaliser ou glorifier les comportements antisociaux.

Il ne s’agit pas de stigmatiser une génération, mais de reconnaître un mal-être enraciné dans les inégalités croissantes et un déficit de dialogue entre les jeunes et les adultes. La perte d’autorité parentale, les défaillances du système scolaire à intégrer tous les profils et le manque d’espaces de socialisation positive contribuent également à cette dérive.

Des réponses encore insuffisantes
Les réponses apportées à la délinquance juvénile oscillent entre prévention, sanctions et réinsertion. Si certaines initiatives locales, comme la médiation scolaire, les activités sportives éducatives ou les programmes de mentorat, ont démontré leur efficacité, elles restent souvent limitées par un manque de moyens ou une absence de coordination entre les acteurs.

La justice des mineurs tente de concilier rigueur et pédagogie, mais se heurte à un dilemme constant : faut-il punir ou rééduquer ? Trop de jeunes, une fois entrés dans le cycle judiciaire, y restent durablement, faute d’un accompagnement adapté à leur âge et à leur situation personnelle. Oscar, 17 ans, témoigne depuis un centre d’accueil : « J’aurais aimé qu’on me propose des activités, qu’on me parle, qu’on me montre un autre chemin.

Mais malheureusement, ce n’est pas ce qui a été fait. C’est pour cela que je suis toujours dans la rue. » Faire face à la délinquance juvénile ne relève pas uniquement de l’État. Il appartient à l’ensemble de la société de créer un environnement favorable à l’épanouissement des jeunes. Cela implique de renforcer le rôle des parents, soutenir les enseignants, revitaliser les quartiers défavorisés et valoriser des modèles positifs.

Fatimé, mère d’un adolescent de 15 ans, confie : « Mon fils a commencé à traîner dans la rue. J’ai vu que son comportement a changé : il est devenu agressif, il a arrêté d’écouter. Je suis seule, je fais ce que je peux, mais j’ai l’impression de le perdre. » La lutte contre la délinquance passe aussi par une revalorisation de la jeunesse : lui offrir des perspectives d’avenir, reconnaître ses talents et lui permettre de s’engager dans des projets porteurs de sens.

Des initiatives comme le centre Dakouna Espoir, dirigé par DJ Aleva et dédié à la réinsertion des enfants de la rue et des jeunes délinquants, sont des exemples concrets de cette démarche vers une société plus juste et plus sûre.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)