Tchad : "il faut créer formellement les tribunaux coutumiers au profit des chefs de canton"

Le chef de canton Béadé Dionrea, participant au dialogue national, s'inquiète du discrédit grandissant de la population envers les chefs traditionnels, à cause de certaines pratiques. Il pointe comme conséquence la montée de la violence :

"Le Tchad est un pays de diversité culturelle et les juridictions modernes seules ne peuvent pas apprécier les conflits sociaux dans toute leur dimension. C'est pourquoi, le pouvoir de règlement non juridictionnel des conflits a été confié aux chefs traditionnels. Ils oeuvrent jour et nuit au règlement des conflits en s'appuyant sur les réalités du terrain pour consoler les coeurs et favoriser le bon vivre-ensemble.

Par le passé, tout marchait à merveille. Mais ces derniers temps,  pour des raisons obscures, certains juges et commandants de brigade remettent en cause systématiquement tous les procès-verbaux de règlement des conflits dressés par les chefs traditionnels. Cette manière de faire discrédite les chefs traditionnels auprès de leurs administrés. Les chefs traditionnels ne sont plus respectés par leurs administrés comme par le passé. Il y a du désordre et la montée de la violence dans nos campagnes".

Le chef de canton suggère de créer formellement les tribunaux coutumiers au profit des chefs de canton :

"Pour que les décisions des chefs traditionnels aient l'autorité de la chose jugée et ne soient pas traitées avec légèreté par certaines personnes, il faut créer formellement les tribunaux coutumiers au profit des chefs de canton. Je pense que la création de ces tribunaux va aider au rétablissement de la paix et de la sécurité dans nos campagnes. Ces tribunaux vont aider le gouvernement à codifier les règles coutumières".