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TCHAD

Tchad : la précarité, une arme invisible qui tue à petit feu


Alwihda Info | Par Hassan Abderamane - 22 Octobre 2025


De nombreuses populations tchadiennes peinent à se nourrir convenablement, à se loger décemment et à se soigner face à des maladies comme le paludisme ou d’autres affections épidémiques. Ces hommes et femmes souffrent souvent en silence, faute de moyens, traversant des périodes marquées par la dureté et la résilience.


Une marmite sur le feu à même le sol à N'Djamena. © Alwihda Info
Une marmite sur le feu à même le sol à N'Djamena. © Alwihda Info
Contrairement à la pauvreté, définie par le manque de ressources financières, la précarité désigne la fragilité des revenus et des positions sociales, qui empêche les individus d’assumer pleinement leurs obligations et de jouir de leurs droits fondamentaux. Cette instabilité réduit leur capacité à se projeter dans l’avenir et à mener des projets personnels.

Selon le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), le taux d’extrême pauvreté au Tchad est passé de 31,2 % en 2018 à 35,4 % en 2023. Le pays fait face à d’importants défis de développement, aggravés par la crise de la COVID-19, comme le souligne également la Banque mondiale.

Après plus de deux décennies d’exploitation pétrolière, la majorité des Tchadiens, notamment en milieu rural, se sentent oubliés, voire exclus des retombées de cette manne. Le manque d’eau potable, l’insuffisance d’infrastructures sanitaires pour la prise en charge du paludisme ou des soins prénatals demeurent des réalités quotidiennes. Il suffit de parcourir le « Tchad profond » pour s’en rendre compte. À cela s’ajoute la mauvaise gouvernance et la gestion opaque des ressources minières, dont une grande partie échappe au Trésor public, privant la population des bénéfices directs qu’elle pourrait en tirer.

Chaque année, des centaines de personnes meurent de maladies telles que le paludisme, le diabète ou les affections cardiovasculaires, faute de moyens pour se soigner. D’autres, vivant de petits commerces ou d’activités informelles, peinent à subvenir aux besoins essentiels de leurs familles.

Alors que le pays se prépare à participer à la table ronde du Programme national de développement (PND), prévue à Abou Dabi (Émirats arabes unis) du 10 au 11 novembre 2025, en vue d’attirer de nouveaux investisseurs, une grande partie de la population continue de vivre sous le seuil de pauvreté. Elle fait face à de graves difficultés d’accès à l’eau, à l’électricité et à un revenu décent, insuffisant pour couvrir les besoins quotidiens.

Espérons que ces assises du PND Tchad-Connexion 2030 marqueront un tournant décisif dans l’amélioration des conditions de vie des Tchadiens, notamment en matière d’accès à l’eau, à l’électricité, à l’internet, aux soins de santé, à l’emploi des jeunes, à l’agriculture, à l’élevage et à des infrastructures modernes capables de soulager durablement la population.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)