
Un énième décret vient d’être pris pour promouvoir le bilinguisme dans l’administration tchadienne. Pourtant, depuis la Conférence nationale souveraine de 1993, la Constitution consacre clairement l’arabe comme langue nationale, aux côtés du français, faisant du Tchad un pays officiellement bilingue. En 2006, une autre avancée législative a vu le jour avec la Loi n°16 portant orientation du système éducatif tchadien. Son article 5 stipule que : « L’enseignement et la formation sont dispensés dans les deux langues officielles que sont le français et l’arabe. »
Malgré cela, près de deux décennies plus tard, un nouveau décret, le n°1412/PR/PM/SGG/2025 du 14 juillet 2025, a été adopté afin de relancer une stratégie de promotion du bilinguisme au sein de l’administration publique.
Une application encore timide
Dans les faits, le bilinguisme peine à s’appliquer sur l’ensemble du territoire national. Ces dernières années, les querelles linguistiques se sont multipliées dans les assises officielles, opposant francophones et arabophones sur la langue à privilégier. Dans un tel contexte, une question essentielle se pose : comment faire du bilinguisme une réalité fonctionnelle dans l’administration tchadienne ?
L'éducation, socle du bilinguisme
Plus de 30 ans après l’adoption du bilinguisme, les résultats sont encore décevants, faute de base solide. Le français demeure largement dominant dans le système éducatif, tandis que l’arabe tchadien est la langue de la rue, souvent associée à l’expression populaire.
L’arabe littéraire, quant à lui, reste souvent cantonné à la sphère religieuse, ce qui limite son usage dans les contextes administratifs et académiques. La promotion du bilinguisme doit commencer dès le niveau primaire. Il faut former les enseignants à maîtriser aussi bien le français que l’arabe, à l’image de ce qui se fait au Rwanda pour d'autres langues.
L’État pourrait fixer un objectif clair : qu’à l’horizon de quelques années, tous les élèves du primaire soient bilingues. Car comment espérer un bilinguisme réel si l’arabe n’est enseigné que deux heures par semaine au primaire ?
Une réforme progressive mais structurée
L’intégration progressive du bilinguisme au secondaire et à l’université doit également suivre, mais sans fondement solide, tous les décrets resteront de simples effets d’annonce. Le bilinguisme est un atout reconnu par tous, encore faut-il que les acteurs concernés soient impliqués.
On ne peut prôner le bilinguisme lorsqu’un intervenant francophone demande à un arabophone de traduire ses propos devant une assemblée nationale. Le chemin est encore long, certes, mais avec une volonté politique et une stratégie éducative bien définie, l’objectif reste atteignable.
Malgré cela, près de deux décennies plus tard, un nouveau décret, le n°1412/PR/PM/SGG/2025 du 14 juillet 2025, a été adopté afin de relancer une stratégie de promotion du bilinguisme au sein de l’administration publique.
Une application encore timide
Dans les faits, le bilinguisme peine à s’appliquer sur l’ensemble du territoire national. Ces dernières années, les querelles linguistiques se sont multipliées dans les assises officielles, opposant francophones et arabophones sur la langue à privilégier. Dans un tel contexte, une question essentielle se pose : comment faire du bilinguisme une réalité fonctionnelle dans l’administration tchadienne ?
L'éducation, socle du bilinguisme
Plus de 30 ans après l’adoption du bilinguisme, les résultats sont encore décevants, faute de base solide. Le français demeure largement dominant dans le système éducatif, tandis que l’arabe tchadien est la langue de la rue, souvent associée à l’expression populaire.
L’arabe littéraire, quant à lui, reste souvent cantonné à la sphère religieuse, ce qui limite son usage dans les contextes administratifs et académiques. La promotion du bilinguisme doit commencer dès le niveau primaire. Il faut former les enseignants à maîtriser aussi bien le français que l’arabe, à l’image de ce qui se fait au Rwanda pour d'autres langues.
L’État pourrait fixer un objectif clair : qu’à l’horizon de quelques années, tous les élèves du primaire soient bilingues. Car comment espérer un bilinguisme réel si l’arabe n’est enseigné que deux heures par semaine au primaire ?
Une réforme progressive mais structurée
L’intégration progressive du bilinguisme au secondaire et à l’université doit également suivre, mais sans fondement solide, tous les décrets resteront de simples effets d’annonce. Le bilinguisme est un atout reconnu par tous, encore faut-il que les acteurs concernés soient impliqués.
On ne peut prôner le bilinguisme lorsqu’un intervenant francophone demande à un arabophone de traduire ses propos devant une assemblée nationale. Le chemin est encore long, certes, mais avec une volonté politique et une stratégie éducative bien définie, l’objectif reste atteignable.