Auteur d'une résolution sur le Tchad introduite cette année au Sénat américain, Bob Menendez demande au chef de l'État "de prendre des mesures pour garantir la responsabilité" à la suite des violences du 20 octobre 2022.
Bob Menendez exhorte le président à "réduire les tensions" :
Le sénateur déplore le "recours à la force" :
Il insiste sur une enquête approfondie :
Le président de transition Mahamat Idriss Deby séjourne depuis quelques jours aux États-Unis où il a pris part au sommet Afrique-USA.
Bob Menendez exhorte le président à "réduire les tensions" :
"Je vous écris avec une profonde inquiétude au sujet de la violence qui s'est produite le 20 octobre, et je vous demande instamment de prendre des mesures pour garantir la responsabilité en invitant un organisme international indépendant et crédible, ayant fait ses preuves, à enquêter sur les événements de ce que les Tchadiens appellent maintenant le "jeudi sanglant". Je vous exhorte également à réduire les tensions en annonçant que vous ne vous présenterez pas aux prochaines élections, conformément aux principes de l'Union africaine interdisant aux dirigeants de transition de participer en tant que candidats aux élections qu'ils organisent."
Le sénateur déplore le "recours à la force" :
"Selon certains témoignages, les forces de sécurité sous votre contrôle ont tué plus de 100 personnes qui protestaient contre la prolongation de votre mandat et votre refus de vous récuser en tant que candidat à la présidence. Plusieurs manifestants ont été tués devant l'ambassade des États-Unis. Les forces de sécurité auraient arrêté jusqu'à mille autres personnes dans les jours qui ont suivi la manifestation, et ces personnes sont toujours détenues au secret. On ne sait toujours pas où se trouvent nombre de ces civils, dont plus de 20 membres de partis d'opposition arrêtés au siège d'un parti d'opposition le 21 octobre. Le recours à la force meurtrière contre des civils qui protestaient contre les résultats d'un dialogue national étroitement contrôlé et non inclusif a marqué un tournant tragique dans l'histoire du Tchad. La réponse de vos forces de sécurité, ainsi que votre récente proposition d'interdire les partis politiques dont les membres ont participé aux protestations, est un signal troublant d'une volonté d'utiliser la peur, la violence et la répression pour écraser les opinions dissidentes, et soulève de sérieux doutes quant à votre engagement à permettre des élections libres et équitables."
Il insiste sur une enquête approfondie :
"Une enquête approfondie est essentielle pour que les responsables des décès et des disparitions qui ont abouti à la pire journée de carnage au Tchad depuis des décennies soient tenus pour responsables. Je note votre soutien à une enquête menée par la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC). Pour s'assurer que cette enquête révèle tous les faits et respecte les normes de preuve pour d'éventuelles poursuites, la CEEAC devrait s'associer au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale, ou à une autre institution ayant l'expérience des enquêtes et de la documentation des atrocités de masse."
Le président de transition Mahamat Idriss Deby séjourne depuis quelques jours aux États-Unis où il a pris part au sommet Afrique-USA.