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Tchad : les commis de charge arnaquent les usagers à Ndjamena


Alwihda Info | Par Yana Abdoulaye - 16 Février 2022


Les stations de minibus de transport et taxis sont devenus des endroits de business pour les jeunes désœuvrés. Outre leur tâche de faciliter l’accès à ce moyen de déplacement, ils sont source de désordre.


Sur la première voie de contournement, devant le gouvernorat de la ville de N’Djamena, des minibus et taxis sont stationnés en file indienne. En direction du Palais du 15 janvier, ils se succèdent les uns après les autres, pour assurer le déplacement des usagers vers les quartiers nord de la ville de N’Djamena. Des commis chargent les taxis par ordre d’arrivée.

« Montez dans le taxi qui se trouve devant, il reste une place ! », s’exclame sans arrêt un commis de charge. Dans ce brouhaha indescriptible, on écoute : Djo où est ma part de gâteau ? Je vous ai fait venir au moins 6 personnes. Le commis qui doit accompagner le bus lui glisse une pièce avant de s’en aller. Dans cet endroit, on dénombre des milliers des jeunes, commis de charge, à des récompenses qui dépendent du tempérament du chauffeur.

« A chaque fois je charge le bus, on me donne 50 à 100 francs CFA », explique-t-il. A la sortie nord du rond-point à double voies, un groupe de jeunes passent toute la journée pour charger les minibus de transport en commun. Ali Sougoudi, charge au moins 20 taxis par jour. « Si c’est mon tour de charger le bus, je fais tout pour ne pas le manquer », dit-il.

Les commis de charge arnaquent !
Ce samedi 14 février 2022, au point d’arrêt de bus d’Atrone, une des usagers se désole. « Ils ne sont pas sérieux ces enfants », crie-t-elle. Dans leurs comportements, ils arrachent de force les effets et brutalisent les usagers. « Je prends généralement le bus au point d’arrêt de Gassi.

Ce que font les commis de charge n’est pas du tout sérieux. Parfois, ils vont t’arracher les effets au point de les endommager », indique un client. Ces faits sont le quotidien des gens qui se déplacent par aux minibus. « Ils ont arraché mon sac à main sans mon avis. Il faut qu’on les rattrape », recommande Ali Fadoul en partance pour le grand marché de la capitale. « Fais attention mon enfant, les commis de charge arrache souvent les téléphones dans le bras des usagers, cache ton téléphone avant de monter dans ce bus », conseille une dame, le visage voilé. Les filles sont aussi victimes de ce comportement.

« Quand c’est une fille, ils font tout ce qui leur vient en tête. Ils vont t’injurier si tu ne montes pas dans le bus qu’ils chargent », murmure Adel. Tout arrêt de bus dans les stations à des heures tardives est suivi par des jeunes qui s’approchent le plus souvent, si l’occasion se présente. « Avec ces jeunes, il faut faire très attention. Ils risquent de piquer ton téléphone », conseille, une autre femme, au fond du bus. Ils accusent les forces de l’ordre de complices.

« Mais, quand ces commis de charge arrachent nos effets, la police s’en moque », témoigne la victime de vol de téléphone dans un bus. Un autre fait, et non des moindres, est l’histoire des pièces de monnaie. Cela est souvent sujet de disputes dans les bus de transport en commun. Dans certains axes, les frais de transport sont payés d’un point d’arrêt à un autre, mais les commis exigent les pièces, et dans le cas contraire, l’usager paye plus.

« Tu devrais me signaler que tu as 500 FCFA avant de me dire pourquoi j’ai prélevé plus ton argent alors que je devrais juste 100 francs CFA », relève un commis à l’endroit un client. Visiblement fâché, le client bondit pour récupérer ses pièces de monnaie. Le bruit s’éclate et les injures s’entremêlent. « Monsieur ce que tu as fait ne nous aide pas. Tu nous donnes 500 et tu revendiques 400 francs CFA. Où est-ce qu’on aura les pièces pour te remettre. Donnes-lui son argent et on part », indique le rare conducteur.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)