Menu
Yémen : Une guerre froide par procuration
Yémen. Crédits photo : Sources
Avec pour capitale Sanaa, le Yémen dont le principal port Aden est un pays arabe situé au sud de l’Arabie Saoudite et au nord-est d’Oman. Il est l’un des plus pauvres de la région. Jusqu’ au 22 mai 1990, Le pays était divisé en deux Etats (la République arabe de Yémen ou Yémen du nord au et le Yémen du sud). Sa population arabe est majoritairement musulmane avec 55% de Sunnites et 45% Chiites. C’est de ce dernier groupe que sont issus les rebelles houthis dirigés par Mohammad Ali al-houti qui ont entrepris de prendre le pouvoir depuis janvier 2015 en chassant le Président élu AbdRabbo Monsour Hadi arrivé au pouvoir en 2011.
Depuis 25 mars dernier, ce qui s’apparentait jusque-là une affaire « yéméno-yéménite » a amorcé un autre tournant. Une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite et constituée de pays arabes s’est en effet engagée aux côtés du président sunnite déchu pour combattre les rebelles chiites soutenus par l’Iran. Toute chose qui a consacré la division du pays en plusieurs entités contrôlées par divers groupes antagonistes. C’est ainsi que la capitale Sana est passée sous le contrôle des rebelles pendant que la ville d’Aden où était réfugié le président est occupée elle, par les forces pro-gouvernementales laissant une partie du territoire entre les mains du groupe terroriste Al-Qaida.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Riad Yassin (à gauche) et son homologue saoudien, Saoud ben Fayçal, à Charm el-Cheikh le 26 mars 2015. REUTERS/Amr Abdallah Dalsh
-Quid de la géopolitique et de la géostratégique ?-
Pour comprendre un tel acharnement en si peu de temps, il convient une interprétation des faits sous l’aune aussi de géopolitique que de la géostratégie s’impose. En effet, plus de 80% du pétrole de la région surtout de l’Arabie Saoudite dont les exportateurs en grande partie sont les Etats Unis et la Russie passent par la mer rouge du Yémen et le port d’Aden est un port très stratégique pour la région. Ce qui expliquerait que des puissances comme les Etats Unis et la Russie par l’intermédiaire de leurs alliés de la région (Arabie Saoudite et l’Iran) ne veulent pas risquer de perdre tout contrôle sur cette partie de la mer rouge.
Il y a aussi le fait que les Etats Unis dans le cadre de la lutte contre Al Qaida dans la péninsule arabique ont une base militaire dans le pays.
Pour ce qui est de la géopolitique, l’Etat de Yémen est constitué de 55% de sunnites et 45% de chiites parmi les musulmans et qui dit sunnite-chiite dit l’Arabie Saoudite-Iran.
-Pourquoi l’IRAN soutient les rebelles Houthis ?-
L’Iran, à majorité chiites soutient la rébellion houthis pour plusieurs raisons. La première et la plus plausible de celles-ci serait sa volonté d’installer un régime chiite au pays afin de défendre ses intérêts dans la région. Ce qui lui permettra du même coup de confirmer son leadership dans la région. Ceci d’autant qu’après l’effondrement du régime de Saddam Hussein en Iraq en 2003, l’Iran et l’Arabie Saoudite sont les deux seuls puissants de la région chacun réclamant l’hégémonie.
Quant à l’hostilité de l’Arabie Saoudite vis-à-vis d’un régime chiite au Yémen, elle trouverait ses fondements dans le fait qu’un régime chiite au Yémen aura des répercussions sur le Royaume. Il est évident qu’une fois Yémen décadent, la prochaine cible dans le viseur de l’Iran et de ses alliés sera le Bahreïn, petit pays du golf, dont la population est à plus de 70% chiite mais le pouvoir, aux mains de la minorité sunnite soutenue et défendue par Riyad.
-Une guerre froide par procuration-
D’un côté, les rebelles houthis du Yémen ainsi que le Hezbollah du Liban, le gouvernement de Bachar Assad en Syrie, et le Hamas en Palestine sont soutenus par l’Iran et son allié la Russie auprès de qui ils se fournissent tous en armes. De l’autre, le Gouvernement déchu du Yémen, les rebelles syriens, les Sunnites libanais, le gouvernement de Bahreïn sont soutenus par l’Arabie Saoudite et leurs fournisseurs américain et français.
Il n’est donc pas démesuré de dire dans ce contexte qu’il est très difficile de parvenir à une paix durable dans cette région car les malheurs de ces innocents et ignorants font le bonheur des grandes nations qui sont des ennemis que par la théorie mais qui dans la en pratique sont tous contents et font semblant pour vendre leurs armes. Nous ne pouvons pas espérer la paix dans le monde, tant que les cinq membres permanents du conseil de Sécurité sont les cinq premiers pays vendeurs d’armes dans le monde.
Abakar Mahamat( djoufoune)
Maitre en Sciences de l’Information et de la Communication, poète et écrivain et journaliste
Tel : 00226 73450744- 0022677242401 0023566449038
Email : [email protected]
Depuis 25 mars dernier, ce qui s’apparentait jusque-là une affaire « yéméno-yéménite » a amorcé un autre tournant. Une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite et constituée de pays arabes s’est en effet engagée aux côtés du président sunnite déchu pour combattre les rebelles chiites soutenus par l’Iran. Toute chose qui a consacré la division du pays en plusieurs entités contrôlées par divers groupes antagonistes. C’est ainsi que la capitale Sana est passée sous le contrôle des rebelles pendant que la ville d’Aden où était réfugié le président est occupée elle, par les forces pro-gouvernementales laissant une partie du territoire entre les mains du groupe terroriste Al-Qaida.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Riad Yassin (à gauche) et son homologue saoudien, Saoud ben Fayçal, à Charm el-Cheikh le 26 mars 2015. REUTERS/Amr Abdallah Dalsh
-Quid de la géopolitique et de la géostratégique ?-
Pour comprendre un tel acharnement en si peu de temps, il convient une interprétation des faits sous l’aune aussi de géopolitique que de la géostratégie s’impose. En effet, plus de 80% du pétrole de la région surtout de l’Arabie Saoudite dont les exportateurs en grande partie sont les Etats Unis et la Russie passent par la mer rouge du Yémen et le port d’Aden est un port très stratégique pour la région. Ce qui expliquerait que des puissances comme les Etats Unis et la Russie par l’intermédiaire de leurs alliés de la région (Arabie Saoudite et l’Iran) ne veulent pas risquer de perdre tout contrôle sur cette partie de la mer rouge.
Il y a aussi le fait que les Etats Unis dans le cadre de la lutte contre Al Qaida dans la péninsule arabique ont une base militaire dans le pays.
Pour ce qui est de la géopolitique, l’Etat de Yémen est constitué de 55% de sunnites et 45% de chiites parmi les musulmans et qui dit sunnite-chiite dit l’Arabie Saoudite-Iran.
-Pourquoi l’IRAN soutient les rebelles Houthis ?-
L’Iran, à majorité chiites soutient la rébellion houthis pour plusieurs raisons. La première et la plus plausible de celles-ci serait sa volonté d’installer un régime chiite au pays afin de défendre ses intérêts dans la région. Ce qui lui permettra du même coup de confirmer son leadership dans la région. Ceci d’autant qu’après l’effondrement du régime de Saddam Hussein en Iraq en 2003, l’Iran et l’Arabie Saoudite sont les deux seuls puissants de la région chacun réclamant l’hégémonie.
Quant à l’hostilité de l’Arabie Saoudite vis-à-vis d’un régime chiite au Yémen, elle trouverait ses fondements dans le fait qu’un régime chiite au Yémen aura des répercussions sur le Royaume. Il est évident qu’une fois Yémen décadent, la prochaine cible dans le viseur de l’Iran et de ses alliés sera le Bahreïn, petit pays du golf, dont la population est à plus de 70% chiite mais le pouvoir, aux mains de la minorité sunnite soutenue et défendue par Riyad.
-Une guerre froide par procuration-
D’un côté, les rebelles houthis du Yémen ainsi que le Hezbollah du Liban, le gouvernement de Bachar Assad en Syrie, et le Hamas en Palestine sont soutenus par l’Iran et son allié la Russie auprès de qui ils se fournissent tous en armes. De l’autre, le Gouvernement déchu du Yémen, les rebelles syriens, les Sunnites libanais, le gouvernement de Bahreïn sont soutenus par l’Arabie Saoudite et leurs fournisseurs américain et français.
Il n’est donc pas démesuré de dire dans ce contexte qu’il est très difficile de parvenir à une paix durable dans cette région car les malheurs de ces innocents et ignorants font le bonheur des grandes nations qui sont des ennemis que par la théorie mais qui dans la en pratique sont tous contents et font semblant pour vendre leurs armes. Nous ne pouvons pas espérer la paix dans le monde, tant que les cinq membres permanents du conseil de Sécurité sont les cinq premiers pays vendeurs d’armes dans le monde.
Abakar Mahamat( djoufoune)
Maitre en Sciences de l’Information et de la Communication, poète et écrivain et journaliste
Tel : 00226 73450744- 0022677242401 0023566449038
Email : [email protected]
