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ANALYSE

15 ème Sommet de la Francophonie : une Union Africaine en pièces détachées à Dakar


Alwihda Info | Par Arcy Ouenabio - 4 Décembre 2014


La canadienne, Michaelle Jean, vient de succéder au sénégalais, Abdou Diouf, à la tête du secrétariat général de la Francophonie à la suite d’un sommet, à multiples péripéties, qui a eu lieu du 28 au 30 novembre 2014 à Dakar. Pour le choix de ce candidat, la majorité des pays africains a préféré se ranger derrière la France reléguant au second plan l’unité africaine.


Le 15ème sommet de la Francophonie appartient désormais au passé. Avec trois candidats en lice, la CEEAC n’a pas pu briguer le poste de secrétariat général qui, à la suite du diktat français, a été confié à Michaelle Jean, de nationalité canadienne âgée de 57 ans.

Après cette douche froide, que reste-t-il alors de l’Union Africaine ? La question mérite une attention particulière, mais qu’à cela ne tienne l’Afrique ne s’en prendra qu’a elle-même. A commencer par le manque de cohésion dans le choix des candidats dans les institutions internationales, l’instabilité politique, la corruption généralisée… autant de facteurs qui font perdre au continent son statut même de berceau de l’humanité.

Comment l’Afrique centrale n’a pu faire l’unité face à un candidat parmi les trois en lice ? D’aucuns continuent à se poser cette question après que les lampions du 15ème sommet se sont éteints définitivement. Le président en exercice de la CEEAC, Idriss Deby, qui devrait jouer le rôle de rassembleur et de chef de village, a préféré quitter la salle sur la pointe des pieds sans le moindre mot et la moindre consigne. C’est là une technique de la France, personne ne peut se voiler les yeux. Le premier Ministre Valls est passé à Ndjamena et Hollande en Guinée Conakry pour pouvoir brouiller les cartes.

Pourtant, rien n’empêchait aux chefs d’Etats africains d’aller sous l’arbre à palabres pour choisir le meilleur candidat parmi les trois ou bien de faire un bloc contre les autres candidats, en faisant des concessions au candidat de l’Ile Maurice pour des échéances à venir. En 2003, le candidat du Congo, Henri Lopes, bien parti, en dépit de certaines compensations avec la France avait laissé le champ libre à Abdou Diouf pour rentrer au secrétariat par la grande porte.

Au regard d’une des clauses non écrites de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), selon laquelle le secrétariat général était pour l’Afrique, l’administration pour le Canada et le siège pour la France, de nombreux observateurs pensaient qu’une fois l’Afrique de l’Ouest bien servie, une candidature de l’Afrique centrale serait indiscutable, mais erreur.

Les dés étant pipés d’avance, la France pour contrer le candidat de l’Afrique centrale, le plus valeureux qu’était Henri Lopes du Congo, du point de vue de ses qualités intellectuelles ; avec 18 années passées à l’Unesco, lauréat du grand prix de la Francophonie en 1993, riche expérience de la coopération internationale au sein du système des nations Unies ; face au Major Pierre Buyoya, un putschiste reconverti, avec à son actif deux coups d’états militaires pour prendre le pouvoir au Burundi, en 1987 et 1996.

Tout compte fait, la France a réussi son coup grâce à l’aide de ses valets que sont le Burundi, le Tchad, savamment coptés en Afrique centrale à la quête d’un quelconque soutient au « temps de vache maigre ». Pour bien faire les choses, François Hollande, le chantre de la démocratie en Afrique, a commencé à lancer des « scuds » sur le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, en le soupçonnant de vouloir changer la constitution. Une attitude qui frise le ridicule pour un président qui bat le record d’impopularité en France, avec à la clé un taux de chômage qui avoisine les 14 %.





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