Paysage en Afrique. Crédits : Sources
Plus que jamais auparavant, les pays africains doivent formuler des politiques économiques et commerciales, susceptibles de promouvoir la croissance du tourisme inclusif et vert ainsi que les échanges commerciaux entre les pays du continent, et de contribuer à l’ouverture des visas, pour un continent interconnecté sans frontières, selon la dernière édition de l’Africa Tourism Monitor.
Ce rapport que vient de publier la Banque africaine de développement (BAD) explique les raisons pour lesquelles, aujourd’hui plus que jamais, il est vital que l’Afrique tire parti de la collaboration et de l’expertise des praticiens des secteurs public et privé pour créer un secteur résilient du tourisme et des voyages en Afrique.
« Aidons les Africains à se déplacer librement et faisons de l’Afrique un continent plus ouvert, plus prospère et véritablement connecté », recommande Akinwumi Adesina, président de la BAD, dans ce document.
L’Africa Tourism Monitor est une publication annuelle de la BAD issue d’une collaboration triennale avec la Maison de l’Afrique de l’Université de New York (NYU) et l’Africa Travel Association (ATA). Cette nouvelle édition (volume 4, numéro 1, décembre 2016) est consacrée au « Tourisme durable par le biais de l’innovation, de l’entrepreneuriat et de la technologie ».
L’Agenda 2063 de la Commission de l’Union africaine propose la création d’un passeport africain et la suppression des exigences liées aux visas pour tous les citoyens d’Afrique. Plus particulièrement, il est considéré que l’ouverture des visas présente des perspectives indéniables pour améliorer l’interconnectivité, favoriser la croissance économique et le commerce, et stimuler les investissements, offrant ainsi d’énormes avantages à l’industrie du tourisme et des voyages.
En outre, l’ouverture des visas cadre avec l’une des priorités Top 5 de la BAD : Intégrer l’Afrique, qui vise à faire de l’Afrique un continent plus ouvert, plus prospère et interconnecté.
« Il est évident que le tourisme constitue l’un des secteurs les plus prometteurs pour le développement en Afrique et qu’il offre des possibilités certaines pour encourager le développement inclusif, renforcer la participation de la région à l’économie mondiale, et générer des revenus permettant d’investir dans d’autres activités, y compris la préservation de l’environnement et de la culture », déclare Taleb Rifai, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), dans le rapport.
Afin de dynamiser cette nouvelle orientation, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2017 Année internationale du tourisme durable pour le développement.
«Compte tenu de cette nouvelle orientation mondiale sur le tourisme durable, il est maintenant temps que les pays africains formulent des politiques économiques et commerciales qui promouvront la croissance du tourisme inclusif et vert ainsi que les échanges commerciaux entre les pays du continent, et qui contribueront à l’ouverture des visas, pour un continent interconnecté sans frontières », indique le rapport Africa Tourism Monitor.
Le rapport attire l’attention sur les données les plus récentes, datant de 2015, qui font ressortir un nombre record d’arrivées de touristes pour cette année-là, mais un recul des recettes touristiques internationales de l’Afrique, qui ont régressé de 43,3 milliards de dollars EU en 2014 à 39,2 milliards de dollars EU en 2015.
« Les résultats se sont avérés plus favorables en ce qui concerne l’emploi, dont le niveau en Afrique a progressé au même rythme que les tendances mondiales. Sur le continent, le nombre d’emplois directs dans le secteur des voyages et du tourisme a totalisé 9,1 millions en 2015 - 21,9 millions d’emplois si l’on tient compte également des emplois indirects et secondaires. Étant donné le recul que le tourisme en Afrique a enregistré en 2015, il est important, aujourd’hui plus que jamais, de tirer parti de la collaboration et de l’expertise des praticiens des secteurs public et privé pour créer un secteur résilient du tourisme et des voyages ».
En réponse, la BAD a élaboré l’Index d’ouverture des visas d’Afrique en partenariat avec McKinsey & Company et l’agenda international de la réunion du Conseil du Forum économique mondial sur l’Afrique, lancé en février 2016.
«L’interconnectivité ne nécessite pas seulement des passeports communs et des frontières plus ouvertes. Tout aussi importants sont les investissements dans les infrastructures de l’Afrique. Depuis de nombreuses années, la BAD place le développement des infrastructures au centre de ses priorités pour faciliter l’accessibilité et le commerce sur l’ensemble du continent », a rappelé Charles Leyeka Lufumpa, directeur du Département des statistiques du Groupe de la BAD.
En effet, l’aide de la Banque a notamment permis de moderniser des systèmes de transport aérien au Maroc et de financer un corridor routier entre Nairobi et Addis Abeba afin de faciliter la liaison terrestre entre le Kenya et l’Éthiopie, pour ne citer que ces deux exemples. La BAD envisage également, par le biais de l’Africa Tourism Monitor en particulier, de proposer un forum réunissant toutes les parties prenantes du secteur du tourisme et des voyages en Afrique afin qu’elles présentent de nouvelles idées et initiatives susceptibles de révolutionner le secteur et d’en faire un moteur du progrès pour la transformation socioéconomique de l’Afrique.
«Les faits, les chiffres, les articles et les études de cas figurant dans cette édition illustrent la manière dont une industrie durable du tourisme et des voyages peut amener les populations locales et les parties prenantes dans les communautés à s’impliquer et à prospérer dans ce secteur dynamique en Afrique », a déclaré en préface à ce rapport Yaw Nyarko, directeur de la Maison de l’Afrique de l’Université de New York.
La BAD, en collaboration avec la Maison de l’Afrique de l’Université de New York, a également développé le «Portail de données sur le tourisme en Afrique», un outil convivial conçu pour permettre aux professionnels d’accéder à des données sur le tourisme provenant d’un vaste éventail de sources internationales et nationales. Ce portail fait partie de l’initiative «Autoroutes de l’information en Afrique» de la BAD, qui vise à améliorer la collecte, la gestion et la diffusion des données en Afrique.
Les données du rapport indiquent qu’en dépit de la baisse du nombre d’arrivées de touristes, les chiffres sur l’emploi dans le secteur du tourisme en Afrique se sont maintenus en 2015, en accord avec les tendances du marché mondial.
Najib Balala, secrétaire de cabinet au ministère des Affaires d’Afrique de l’Est, du commerce et du tourisme du Kenya, a décrit le secteur touristique comme une activité économique internationale sur laquelle de nombreux pays du monde fondent leur produit intérieur brut (PIB).
«La technologie joue un rôle clé pour stimuler le secteur du tourisme, et le Kenya a récemment pris des mesures visant à faciliter les déplacements par l’établissement d’un système de délivrance de visas électroniques. Ce système s’est avéré fort utile et vient compléter les informations de destination disponibles en ligne sur le site Internet de Magical Kenya et sur d’autres canaux de médias sociaux », a-t-il souligné.
L’Africa Tourism Monitor fait également état du rôle du passeport commun pour l’Afrique en tant que catalyseur des voyages et du commerce entre les pays du continent.
Lors d’un entretien avec CNBC Africa en septembre 2016, l’entrepreneur milliardaire africain Aliko Dangote a exprimé sa frustration concernant les procédures d’obtention de visas en Afrique : « Malgré la taille de notre groupe [Dangote], j’ai besoin de 38 visas pour me déplacer en Afrique. Vous allez dans un pays en quête d’investissements, et ce pays vous complique la vie simplement pour obtenir un visa. Ils vous donnent un visa comme s’il s’agissait d’une faveur ».
Il est bien établi que la rigueur actuelle des réglementations relatives aux visas a des retombées socioéconomiques négatives différenciées. La part de la totalité des échanges commerciaux entre les pays africains est très faible comparée à celle d’autres blocs commerciaux. Les échanges commerciaux intra-africains représentent environ 12 %, un taux légèrement supérieur aux 9 % enregistrés en Asie de l’Ouest. À l’échelle mondiale, le reste des échanges commerciaux entre différentes régions enregistre des niveaux supérieurs, s’inscrivant notamment à 61 % pour l’Amérique du Nord et à 62 % pour l’Union européenne au sein de leurs blocs respectifs.
Mais en Afrique, la liberté de mouvement limitée des personnes, des biens et des services a des incidences négatives sur la croissance économique et sur la création d’emplois.
Ce rapport que vient de publier la Banque africaine de développement (BAD) explique les raisons pour lesquelles, aujourd’hui plus que jamais, il est vital que l’Afrique tire parti de la collaboration et de l’expertise des praticiens des secteurs public et privé pour créer un secteur résilient du tourisme et des voyages en Afrique.
« Aidons les Africains à se déplacer librement et faisons de l’Afrique un continent plus ouvert, plus prospère et véritablement connecté », recommande Akinwumi Adesina, président de la BAD, dans ce document.
L’Africa Tourism Monitor est une publication annuelle de la BAD issue d’une collaboration triennale avec la Maison de l’Afrique de l’Université de New York (NYU) et l’Africa Travel Association (ATA). Cette nouvelle édition (volume 4, numéro 1, décembre 2016) est consacrée au « Tourisme durable par le biais de l’innovation, de l’entrepreneuriat et de la technologie ».
L’Agenda 2063 de la Commission de l’Union africaine propose la création d’un passeport africain et la suppression des exigences liées aux visas pour tous les citoyens d’Afrique. Plus particulièrement, il est considéré que l’ouverture des visas présente des perspectives indéniables pour améliorer l’interconnectivité, favoriser la croissance économique et le commerce, et stimuler les investissements, offrant ainsi d’énormes avantages à l’industrie du tourisme et des voyages.
En outre, l’ouverture des visas cadre avec l’une des priorités Top 5 de la BAD : Intégrer l’Afrique, qui vise à faire de l’Afrique un continent plus ouvert, plus prospère et interconnecté.
« Il est évident que le tourisme constitue l’un des secteurs les plus prometteurs pour le développement en Afrique et qu’il offre des possibilités certaines pour encourager le développement inclusif, renforcer la participation de la région à l’économie mondiale, et générer des revenus permettant d’investir dans d’autres activités, y compris la préservation de l’environnement et de la culture », déclare Taleb Rifai, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), dans le rapport.
Afin de dynamiser cette nouvelle orientation, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2017 Année internationale du tourisme durable pour le développement.
«Compte tenu de cette nouvelle orientation mondiale sur le tourisme durable, il est maintenant temps que les pays africains formulent des politiques économiques et commerciales qui promouvront la croissance du tourisme inclusif et vert ainsi que les échanges commerciaux entre les pays du continent, et qui contribueront à l’ouverture des visas, pour un continent interconnecté sans frontières », indique le rapport Africa Tourism Monitor.
Le rapport attire l’attention sur les données les plus récentes, datant de 2015, qui font ressortir un nombre record d’arrivées de touristes pour cette année-là, mais un recul des recettes touristiques internationales de l’Afrique, qui ont régressé de 43,3 milliards de dollars EU en 2014 à 39,2 milliards de dollars EU en 2015.
« Les résultats se sont avérés plus favorables en ce qui concerne l’emploi, dont le niveau en Afrique a progressé au même rythme que les tendances mondiales. Sur le continent, le nombre d’emplois directs dans le secteur des voyages et du tourisme a totalisé 9,1 millions en 2015 - 21,9 millions d’emplois si l’on tient compte également des emplois indirects et secondaires. Étant donné le recul que le tourisme en Afrique a enregistré en 2015, il est important, aujourd’hui plus que jamais, de tirer parti de la collaboration et de l’expertise des praticiens des secteurs public et privé pour créer un secteur résilient du tourisme et des voyages ».
En réponse, la BAD a élaboré l’Index d’ouverture des visas d’Afrique en partenariat avec McKinsey & Company et l’agenda international de la réunion du Conseil du Forum économique mondial sur l’Afrique, lancé en février 2016.
«L’interconnectivité ne nécessite pas seulement des passeports communs et des frontières plus ouvertes. Tout aussi importants sont les investissements dans les infrastructures de l’Afrique. Depuis de nombreuses années, la BAD place le développement des infrastructures au centre de ses priorités pour faciliter l’accessibilité et le commerce sur l’ensemble du continent », a rappelé Charles Leyeka Lufumpa, directeur du Département des statistiques du Groupe de la BAD.
En effet, l’aide de la Banque a notamment permis de moderniser des systèmes de transport aérien au Maroc et de financer un corridor routier entre Nairobi et Addis Abeba afin de faciliter la liaison terrestre entre le Kenya et l’Éthiopie, pour ne citer que ces deux exemples. La BAD envisage également, par le biais de l’Africa Tourism Monitor en particulier, de proposer un forum réunissant toutes les parties prenantes du secteur du tourisme et des voyages en Afrique afin qu’elles présentent de nouvelles idées et initiatives susceptibles de révolutionner le secteur et d’en faire un moteur du progrès pour la transformation socioéconomique de l’Afrique.
«Les faits, les chiffres, les articles et les études de cas figurant dans cette édition illustrent la manière dont une industrie durable du tourisme et des voyages peut amener les populations locales et les parties prenantes dans les communautés à s’impliquer et à prospérer dans ce secteur dynamique en Afrique », a déclaré en préface à ce rapport Yaw Nyarko, directeur de la Maison de l’Afrique de l’Université de New York.
La BAD, en collaboration avec la Maison de l’Afrique de l’Université de New York, a également développé le «Portail de données sur le tourisme en Afrique», un outil convivial conçu pour permettre aux professionnels d’accéder à des données sur le tourisme provenant d’un vaste éventail de sources internationales et nationales. Ce portail fait partie de l’initiative «Autoroutes de l’information en Afrique» de la BAD, qui vise à améliorer la collecte, la gestion et la diffusion des données en Afrique.
Les données du rapport indiquent qu’en dépit de la baisse du nombre d’arrivées de touristes, les chiffres sur l’emploi dans le secteur du tourisme en Afrique se sont maintenus en 2015, en accord avec les tendances du marché mondial.
Najib Balala, secrétaire de cabinet au ministère des Affaires d’Afrique de l’Est, du commerce et du tourisme du Kenya, a décrit le secteur touristique comme une activité économique internationale sur laquelle de nombreux pays du monde fondent leur produit intérieur brut (PIB).
«La technologie joue un rôle clé pour stimuler le secteur du tourisme, et le Kenya a récemment pris des mesures visant à faciliter les déplacements par l’établissement d’un système de délivrance de visas électroniques. Ce système s’est avéré fort utile et vient compléter les informations de destination disponibles en ligne sur le site Internet de Magical Kenya et sur d’autres canaux de médias sociaux », a-t-il souligné.
L’Africa Tourism Monitor fait également état du rôle du passeport commun pour l’Afrique en tant que catalyseur des voyages et du commerce entre les pays du continent.
Lors d’un entretien avec CNBC Africa en septembre 2016, l’entrepreneur milliardaire africain Aliko Dangote a exprimé sa frustration concernant les procédures d’obtention de visas en Afrique : « Malgré la taille de notre groupe [Dangote], j’ai besoin de 38 visas pour me déplacer en Afrique. Vous allez dans un pays en quête d’investissements, et ce pays vous complique la vie simplement pour obtenir un visa. Ils vous donnent un visa comme s’il s’agissait d’une faveur ».
Il est bien établi que la rigueur actuelle des réglementations relatives aux visas a des retombées socioéconomiques négatives différenciées. La part de la totalité des échanges commerciaux entre les pays africains est très faible comparée à celle d’autres blocs commerciaux. Les échanges commerciaux intra-africains représentent environ 12 %, un taux légèrement supérieur aux 9 % enregistrés en Asie de l’Ouest. À l’échelle mondiale, le reste des échanges commerciaux entre différentes régions enregistre des niveaux supérieurs, s’inscrivant notamment à 61 % pour l’Amérique du Nord et à 62 % pour l’Union européenne au sein de leurs blocs respectifs.
Mais en Afrique, la liberté de mouvement limitée des personnes, des biens et des services a des incidences négatives sur la croissance économique et sur la création d’emplois.