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Attentats de N'Djamena : Les leçons à retenir


Alwihda Info | Par ATPE - 16 Juillet 2015


L’attentat du 11 juillet 2015 devant l’entrée Sud du marché Central de N’Djaména vient rappeler, si besoin en est, que les mesures gouvernementales prises pour prémunir les Tchadiens contre
les attaques de cette secte islamiste sont salutaires pour peu que chaque segment de la société les met en pratique.


La foule se précipite au grand marché de N'Djamena après une explosion kamikaze le 11 juillet dernier. Alwihda Info/D.W.W.
La foule se précipite au grand marché de N'Djamena après une explosion kamikaze le 11 juillet dernier. Alwihda Info/D.W.W.
L’attentat du 11 juillet 2015 devant l’entrée Sud du marché Central de N’Djaména vient rappeler, si besoin en est, que les mesures gouvernementales prises pour prémunir les Tchadiens contre
les attaques de cette secte islamiste sont salutaires pour peu que chaque segment de la société les met en pratique. Dans sa communication à l’adresse de certaines couches socio professionnelles au lendemain de cette attaque meurtrière, le Premier Ministre Kalzeubé Payimi Deubet est revenu avec  insistance sur certaines mesures déjà prises et en a déroulé bien d’autres qui doivent concourir à la préservation des vies humaines.

A la fois pédagogue,  prévoyant et conseiller, le Chef  du Gouvernement a rappelé les différentes mesures prises et a déroulé celles qui viennent de l’être. Celle concernant par exemple le port de la burqa  Kalzeubé Payimi Deubet a été formel. « Les gens qui connaissent la religion autant que ses partisans, sinon plus qu’eux, disent que ce n’est pas religieux. Cela relève de l‘intégrisme », a-t-il relevé. Pour le Premier ministre, le terroriste  qui s’est couvert tout le corps avec la burqa pour venir commettre un acte macabre est un exemple concret.

En ce qui concerne les véhicules à vitres fumées ou teintées, le Premier Ministre s’est  appliqué à lui-même la mesure et a donné des instructions aux membres de son Gouvernement ainsi qu’aux chefs de services de sécurité qui l’ont également mise en application. Il n’y a donc plus de raison que des individus, pour quelles raisons l’on ne sait, ne fassent pas autant.

Au maire de la capitale, maires d’arrondissement et délégués des quartiers, il leur a été clairement  dressé  une feuille de route. A priori, l’on peut dire que les dispositions que ceux-ci sont chargés de faire respecter sont anodines, mais leur respect peut s’avérer vital pour la population de leur circonscription. Ils doivent par exemple veiller à dégager les alentours des marchés et autres lieux publics,  demandé à leurs administrés d’éviter tout attroupement comme cela se fait habituellement lorsqu’il  y a cas de bagarre, d’accidents de la circulation, funérailles ou mariages.

Un ou des kamikazes peuvent simuler des scènes afin d’attirer la foule ou s’introduire dans un milieu et se faire exploser. Les conducteurs de bus, taxis et autres mototaxis également sont mis en garde : en cas d’embarquement ou de transport d’une personne déguisée, ils assumeront toute la responsabilité. Les propriétaires et gérants des auberges, considérées  par le Chef de Gouvernement comme lieux de prédilection des malfrats, doivent non seulement être recensées mais mises strictement sous surveillance.

Dans les lieux de culte, Mosquées, Eglises et autres, les fidèles eux-mêmes sont invités à assurer d’abord la police, en plus des agents affectés à cette fin. Dieu admettant toujours des circonstances exceptionnelles, le Premier Ministre conseille aux fidèles de ne pas prier tous à la fois, de filtrer l’entrée dans les lieux et de désigner des veilleurs.

Aux hommes et femmes des médias, partenaires déterminants du Gouvernement en cette période cruciale, Kalzeubé  Payimi  Deubet  appelle à leur sens de responsabilité sociale. On se rappelle que juste après  l’attentat au marché central, les réseaux sociaux ont relayé des fausses informations et des histoires imaginaires de nature à désorienter et à paniquer la population.  « Toutes les informations relayées par des canaux non officiels sont dangereuses, et en tant que patriotes, évitons de paniquer davantage la population. Personne n’a intérêt à attiser le feu », a-t-il  souligné.

Un autre aspect qui mérite d’être ajouté,  est le traitement médiatique des attentats commis par les adaptes de la secte terroriste. Montrer des images horribles, tenir rigoureusement au décompte macabre des victimes innocentes reviendrait à faire la propagande de ces obscurantistes abrutis. Il y a lieu de faire preuve d’un minimum de décence dans le traitement images des victimes des terroristes, au  risque  de provoquer, peut-être sans le vouloir, d’autres traumatismes.

En attendant le vote par l’Assemblée Nationale convoquée en session extraordinaire  de la Loi portant répression des actes terroristes, chacun, à son niveau et degré de responsabilité, doit contribuer à la mise en application des mesures prises. Il est certes difficile de changer les habitudes ancrées en  chacun et qui sont devenues une seconde nature. Mais il y a intérêt à faire violence sur soi lorsque des vies humaines sont en jeu. C’est pourquoi la sensibilisation doit continuer et s’intensifier, avant que la répression ne vienne.

Riamian Doumtoloum Ghislain



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)