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ANALYSE

Centrafrique : Le goulot d’étranglement de la Centrafrique s’appelle la France, la CEMAC et l’ONU


Alwihda Info | Par Jean-Gualbert TOGBA - 18 Novembre 2013



Des soldats français à l'aéroport de Bangui. Les militaires sont 450 en Centrafrique. | AFP/ISSOUF SANOGO
Des soldats français à l'aéroport de Bangui. Les militaires sont 450 en Centrafrique. | AFP/ISSOUF SANOGO
Pendant que la Communauté internationale se fait désirer en Centrafrique dans l’attente d’une intervention pour le désarmement des éléments d’une organisation criminelle en association de malfaiteurs appelée la Séléka, le pays s’enfonce de jour en jour dans la terreur atteignant la cime des horreurs. Cette empreinte indélébile de la terreur marque le signe d’une République de la tyrannie des sangsues sans loi, utilisant la terreur pour asseoir leur autorité illégitime, conquise par la seule force des armes et contestée par la quasi totalité de la population centrafricaine. Cette force des armes qui continuent à s’exprimer sur sa lancée meurtrière sur la paisible population qui paie le prix d’une ostentation de délinquance manifeste et notoire, légitimée par la communauté internationale qui foule aux pieds des assassins terroristes la démocratie. Cette communauté internationale est-elle encore fière de s’afficher publiquement qu’elle est garante de la démocratie en Afrique après le coup de singe qu’elle s’offre en Centrafrique en favorisant le coup d’Etat du 24 mars 2013 ?

Les conséquences de la langue de bois, du manque de fermeté, de la légèreté au traitement approprié à la crise centrafricaine ne se font pas attendre toutes les heures sur la population. Et voila que les soudards de la Séléka, les criminels formatés s’attaquent aux autorités judiciaires, symbole de l’Etat. En effet l’assassinat du magistrat MARTINEAU MODESTE BRIA, ancien procureur de la République et actuel directeur général des services judicaires et de son aide de camp par la Séléka le samedi 16 novembre 2013, c’est tout le pourvoir judiciaire qui est attaqué. Ca s’appelle du terrorisme, un pas de trop est franchi dans les exactions gratuites de Michel Ndjotodia à travers la Séléka en Centrafrique. Vous comprendrez que l’ex Séléka n’est que utopie pour amuser la galerie et pour berner la communauté internationale. La Séléka continue à exister dans sa forme initiale, dans les missions officielles comme les interventions de sécurité et à travers les missions secrètes comme celle du magistrat assassiné.

Mais voilà, Comme une jeune mariée qui se fait attendre pour sa présentation en trainant les pieds, la communauté internationale dans sa tergiversation est entrain tout simplement de subtiliser le caractère urgent de l’intervention qui perd tout son sens et sa raison d’être.

Ce jeu de yoyo est perçu par les éléments de la Séléka comme une réticence à intervenir et se traduit sur le terrain par une recrudescence des exactions sur la population civile pour marquer le territoire conquis et intimider. Cet abandon du peuple à leur triste sort a vu la naissance des groupes d’auto défense nommés les anti-Balaka et plus récemment une révolution récente commence à gagner les esprits. Ce sursaut d’orgueil et d’instinct de survie à braver à mains nues des hommes armés laissent au passage des morts au sein de la population, des viols, des enlèvements pour des tortures, des pillages. Une fois encore, la vie de la population centrafricaine est mise en danger après l’aide précieuse qu’à bénéficier la Séléka depuis le franchissement de la fameuse ligne rouge de Damara pour s’emparer du pouvoir.

De là, il faut reconnaitre que le conseil de sécurité des Nations-unis ne ressemblent désormais qu’à un canard boiteux qui s’en mêlent les pattes et n’est pas en mesure de nos jours de courir derrière des conflits qui eux ont les pattes de biche et qui évoluent à une vitesse aérospatiale. L’ONU à du mal à s’accommoder, se moderniser et surtout reconsidérer et se réinventer une nouvelle approche en tenant compte du bouleversement sur le plan géopolitique mondial.

La Centrafrique est face au chaos installé par des irresponsables s’improvisant hommes politiques, aidés dans leurs sales besognes par des accords de Libreville et du Ndjamena qui leur confèrent le droit de continuer à briller dans leur immobilisme et leur défaitisme. En somme, la Communauté Internationale qui, malheureusement il faut bien le souligner, n’a pas les yeux en face du trou pour prendre toutes les mesures qui s’imposent et ne pas prendre en compte l’aspiration du peuple qu’elle marginalise car il faudrait désormais compter sur ce peuple et avec ce peuple pour la recherche d’une solution à la crise dont il est la principale victime et qui contre mauvaise fortune bon cœur, trouve encore l’énergie nécessaire pour s’offrir en chair à canon afin de défendre par tout moyen son honneur et son droit à la vie, défendre l’intégrité, la souveraineté de la Centrafrique et une véritable indépendance face au dicta politique.

Quand un peuple arrive au point de défier et braver à mains des hommes armés, un tant soit peu pour se défendre, c’est le signe d’une gestation de la révolution populaire.

Il y a risque en la demeure en refusant d’être pragmatique et ne pas accepter que le coup d’Etat du 24 mars 2013 ait été tourné au vinaigre depuis les premières heures de la prise du pouvoir par l’éviction de François Bozizé par Michel Ndjotodia et que si la communauté Internationale s’était souciée de la sécurité de la population civile, elle allait exiger l’arrestation de Michel Ndjotodia et de tous ses acolytes afin d’éviter toutes ces exactions qui s’intensifient au même rythme que la mise en place de la logistique de désarmement ou toute autre mesure allant dans le sens du rétablissement du droit de vivre en paix. C’est aussi reconnaitre qu’en déshabiller Bozizé, la France par l’entremise de son cow-boy africain le sheriff Idriss Deby le faiseur du mauvais temps en Centrafrique, a habillé un diable, un tricéphale comme il n’en existe nulle part ailleurs.

Ce bras de fer que la Séléka lance à la communauté internationale et aux centrafricains témoignent la mauvaise volonté, la malhonnêteté et la mauvaise foi de Michel Ndjotodia à voir le retour au calme et l’élimination de la Séléka sur le territoire. Sa phobie serait de voir la Séléka disparaitre, une Séléka qui agit pour sa cause d’autant plus que Michel Ndjotodia est rejeté par la population et a comme seul soutien la Séléka et une partie de la communauté musulmane qui de plus en plus cherche à se démarquer de lui pour sauver encore ce qui peut l’être.

Toutes les conditions sont réunies d’un probable massacre dans un bain de sang à grande échelle, un génocide est entrain de prendre forme en Centrafrique.


Jean-Gualbert TOGBA
Jean-Gualbert TOGBA
Cependant, quelques faits marquants méritent d’être exposés : Dans la résolution proposée au vote aux Nations Unis, il a été fait impasse des crimes graves perpétrés par le chef putschistes Michel Ndjotodia et ses confrères du FARE. Le nœud du problème a été esquivé avec une plus grande dextérité diplomatique. Plus encore, la France préfère fermer les yeux sur les causes mais surfer sur le risque du génocide. Les auteurs des massacres qui sont aux gouvernails des affaires publiques lancent des appels pour la sécurisation du pays à la communauté internationale sans reconnaitre leur seule responsabilité dans tout ce désordre. Face à cet état de fait, la communauté internationale n’a jamais demandé de compte mais exige que les auteurs du malheur centrafricain poursuivent une transition vouée d’avance à l’échec comme si de rien n’était.

Certes, il est important de mettre en place un déploiement sécuritaire afin de préserver les vies humaines, mais ne pas tenir compte les causes et proclamer tout haut qu’il n’y aura pas d’impunité alors que Michel Ndjotodia et tous les commanditaires sont une preuve flagrante de l’impunité, serait un non sens.

OU EST LA LOGIQUE DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE QUI MANQUE DE SINCERETE ET DE CONSIDERATION POUR LE PEUPLE CENTRAFRICAIN.

Cette volonté de protéger les responsables de la création d’une organisation criminelle en association de malfaiteurs comme la Séléka soulève cette épineuse question du manque de sincérité de la part d’un partenaire influent de la Centrafrique comme la France, à aider ce pays qui est dans le gouffre à se relever afin de mettre un terme à cette cacophonie tout azimut.

La solution à la crise doit être centrafricaine mais si de l’extérieur, on fait entorse à la recherche d’une solution à la centrafricaine, en imposant une vision écorchée comme les aberrants accords de Libreville qui font plus de dégâts que résoudre la crise et dont la caducité n’est plus à démontrer depuis l’éviction de François Bozizé et lesquels accords sont en partie la cause de l’Etat fantoche que le pays vit ; c’est la mise en place d’une mascarade de transition qui doit être arrêtée pendant qu’il est encore temps au profit d’une véritable transition avec des hommes et femmes voués à la cause d’une Centrafrique de justice et de paix, socles d’une construction économique.

Jean-Gualbert TOGBA



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