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AFRIQUE

Climat, sécurité et environnement : le CEDPE plaide pour un rôle renforcé de la recherche en Afrique


Alwihda Info | Par Alwihda - 26 Octobre 2025


Tana (Éthiopie), 24–26 octobre 2025 – Lors du Forum de Tana sur la sécurité en Afrique, le Dr Ahmat Yacoub Dabio, président du Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE) et membre du Consortium sur le Nexus climat–sécurité–environnement, a appelé à une mobilisation accrue des centres de recherche francophones face à la crise climatique et à ses répercussions sur la sécurité régionale.


Dr Ahmat Yacoub Dabio, président du Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE), intervenant au Forum de Tana sur la sécurité en Afrique.
Dr Ahmat Yacoub Dabio, président du Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE), intervenant au Forum de Tana sur la sécurité en Afrique.
Depuis 2021, le CEDPE collabore étroitement avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sur plusieurs projets de prévention des conflits et de renforcement des capacités institutionnelles.

Entre 2022 et 2023, le centre a conduit une étude pionnière sur le Nexus climat–sécurité–environnement au Tchad, au Cameroun et en République centrafricaine, avec la participation de huit institutions de recherche issues de quatre pays, désormais élargies au Nigeria.

Une crise climatique aux impacts multiples

Les conclusions de l’étude révèlent une interdépendance croissante entre les crises climatiques, environnementales et sécuritaires : La rareté de l’eau et la dégradation des sols entraînent des pertes agricoles et des migrations forcées ; Les conflits agropastoraux s’intensifient à cause de la pression sur les ressources naturelles ; La militarisation des acteurs locaux transforme les tensions en affrontements meurtriers.

Exemple : au sud du Tchad, en mai 2025, un conflit agropastoral a causé 43 morts, illustrant le lien direct entre le climat et l’instabilité sociale.

Le rôle des centres francophones

Dr Ahmat Yacoub Dabio a insisté sur la valeur stratégique des centres de recherche francophones, souvent marginalisés dans les politiques publiques. Leur contribution se décline autour de quatre axes :
  • Produire des données scientifiques locales pour orienter les politiques publiques ;
  • Former une nouvelle génération de chercheurs africains sur le nexus climat–sécurité ;
  • Soutenir les États dans l’élaboration de stratégies d’adaptation et de prévention des conflits ;
  • Promouvoir des solutions durables, comme l’agroécologie, la reforestation et la gestion concertée des ressources naturelles.
Le CEDPE plaide pour :
  • La création d’une plateforme panafricaine francophone de recherche-action sur le nexus climat–sécurité–environnement ;
  • Le financement direct des centres locaux pour renforcer leur autonomie scientifique ;
  • L’implication accrue de la société civile et des communautés locales dans la gouvernance environnementale ;
  • Le développement de programmes de résilience climatique et d’alerte précoce.
« La polycrise climatique ne se limite pas à des aléas météorologiques. Elle restructure nos territoires, déplace nos populations et alimente des conflits complexes », a rappelé Dr Ahmat Yacoub Dabio. Il a salué le soutien de l’OIF et appelé les organisations internationales, les États africains et les bailleurs de fonds à soutenir la recherche francophone, pilier d’une Afrique résiliente, pacifique et durable.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)