Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), une coalition clé, est confronté à une fragmentation significative suite à la candidature de l'un de ses membres les plus éminents, Anicet-Georges Dologuélé.
1. La Défection Stratégique d'Anicet-Georges Dologuélé
Le BRDC, mené par des figures telles que Crépin-Mboli Goumba, Martin Ziguélé et Nicolas Tiangaye, avait initialement annoncé un boycott unifié de l'élection présidentielle, arguant que les conditions ne permettaient pas une alternance crédible. Le Coup de Force: Anicet-Georges Dologuélé, ancien Premier ministre et chef de l'Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), a rompu avec cette ligne officielle. En septembre 2025, il a pris la décision stratégique de renoncer à sa citoyenneté française pour se conformer à la nouvelle Constitution du 30 août 2023, qui interdit la double nationalité pour la candidature présidentielle.
La Rupture: Début octobre, juste avant la date limite, Dologuélé a convoqué un congrès extraordinaire de l'URCA pour obtenir le soutien de son parti à sa candidature, officialisant ainsi sa rupture avec la stratégie de boycott du BRDC.
Conséquences pour l'Opposition: Le départ de Dologuélé, qui avait terminé deuxième derrière le Président Faustin-Archange Touadéra lors des scrutins de 2016 et 2020, a infligé un coup sévère à la coalition. L’UPDPRCA (Union patriotique pour le développement et la prospérité de la RCA) souligne que cette défection constitue une nouvelle division majeure pour l'opposition centriste et remet en cause l'existence même et la représentativité du BRDC.
2. Le Maintien Inflexible du Boycott par le BRDC
Malgré la candidature de leur ancien allié et principal adversaire de Touadéra, la plateforme BRDC maintient sa position officielle de boycott.
Refus de Soutien: Le coordinateur du BRDC, Crépin Mboli-Goumba, a réitéré le refus catégorique de la plateforme de soutenir Dologuélé. Il insiste sur le fait que « Les conditions dans lesquelles ces élections vont se dérouler ne plaident pas pour une alternance crédible ».
Une Décision Jugée Irréfléchie: Les observateurs de l’UPDPRCA qualifient cette stratégie de "doublement irréfléchie". Dologuélé, après avoir réussi à lever l'obstacle constitutionnel de la double nationalité, représentait la dernière opportunité pour l'opposition de s'unir derrière une alternative crédible face au président sortant, candidat à un troisième mandat.
3. Implications Politiques : Victoire Inéluctable de Touadéra
Cette fragmentation et le refus de l'opposition de s'unir derrière son candidat le plus fort risquent de fermer définitivement la fenêtre d'opportunité pour un changement politique lors de ces élections.
Fragmentation vs. Unité: La division majeure de l'opposition, mise en évidence par le boycott du BRDC face à la candidature de Dologuélé, rend la tâche de battre le Président Touadéra extrêmement difficile.
Vers un Troisième Mandat: La stratégie à court terme de la plateforme BRDC, qui privilégie la protestation institutionnelle au détriment de l'unité électorale, rend la victoire du président Touadéra « évidente et inévitable », selon les observateurs.
L'élection du 28 décembre 2025 en RCA se présente donc moins comme une compétition ouverte que comme un test de la capacité du Président Touadéra à naviguer dans un contexte politique où l'opposition, bien que présente, est profondément divisée par ses propres choix stratégiques.
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Crise de l'opposition en RCA - Présidentielle 2025: Le boycott du BRDC et la rupture Dologuélé











