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ANALYSE

DECRYPTAGE/Hollande en Centrafrique, juste un déplacement de pré-campagne électorale !


Alwihda Info | Par Sandra Martin-White - 14 Mai 2016



Sandra Martin-White Crédits photos : V.M, Gilles Deleuze | LNC

sandraLOS ANGELES (LNC) – Si ce n'était en République Centrafricaine, la courte visite de François Hollande dans ce pays aurait pu passer pour un banal déplacement du chef de l'état dans une colonie française antillaise, qu'à un voyage officiel à l'étranger, tant Hollande dans ses discours, ne se référait qu'à la France dans ses propos et non en se référant au pays hôte.

Aujourd'hui, l’opération SANGARIS se termine, c'est le sens de ma visite ici. Conférence de presse conjointe avec Faustin... par elysee

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LE GOUVERNEUR AUX CHAMPS CHEZ SON SOUS-PREFET

Cette impression dérangeante de déplacement du président à la campagne était d'entrée consolidée par le discours préalable à Hollande du nouveau chef de l'état centrafricain Touadera, discourant, plus comme un sous-préfet de province recevant son président que comme un véritable chef d'état.

Touadera : "....En effet, depuis 2014, elle (la France) a débloqué plus de 70 millions € pour aider à la stabilisation du pays, auxquelles s'ajoutent les dépenses d'ordre militaire et sécuritaire, évaluées à plus de 400 millions €, sur la même période. Ces importantes ressources ont été investies dans les domaines humanitaires, [....] Le développement, l'AFD, a un portefeuille de projets en cours pour un montant de 35 millions €. Et les secteurs concernés, sont la Santé, l'Education, le Développement urbain, le Développement local, à travers le recours à des ONG, du renforcement des capacités et des travaux à haute intensité de main d'oeuvre....."

Touadera a pris le temps de méthodiquement énumérer toutes les aides de la France et des ONG pour la Centrafrique dans les projets de relève du pays et à venir, le confinant in fine, lui Touadera, au simple rôle de gestionnaire de fonds étrangers dans son pays, et non en dirigeant offrant des perspectives endogènes.

Même s'il lui était difficile de faire autrement en pareilles circonstances, il ne proposait rien à son homologue "financier" en retour de lui-même, comme initiatives de son gouvernement pour faire évoluer son pays. Ce qui ne faisait automatiquement de lui qu'un consommateur, passif, compulsif, profiteur, et vassal couché de la France.

Aussi, difficile de croire que la France investirait à fonds perdus et sans retour sur investissement en Centrafrique, idée que Hollande réfutait dans sa réponse, en expliquant, globalement que la France n'attendait rien en retour de la RCA pour ses aides à ce pays; comprendre, elle est tellement pauvre que ce serait perte de temps d'en espérer grand chose - à voir !

EXERCICE D'AUTISME VOLONTAIRE ET D'AUTO-GLORIFICATION

Pris actuellement en France dans la nasse d'une grave crise sociale d'importance, avec notamment les frondes répétées de députés de son propre camp, Hollande à Bangui donnait l'impression d'y être venu pour se donner de l'air, de souffler loin de la chienlit française, mais certainement pas pour mettre sa tête dans les complexités des problématiques centrafricaines. Et Bangui ne lui aura servi que de cadre, pour en réalité, S'ADRESSER AUX FRANCAIS DE FRANCE, et faire de la démagogie - en bref, du Hollande !

Méconnaissance du sujet centrafricain

Parlant de l'élection de Touadera : "Une élection qui s'est passée dans des conditions exemplaires" Poussant le vice jusqu'à ajouter : "Une élection qui peut servir de référence en Afrique." N'IMPORTE QUOI !

FAUX ! L'élection présidentielle en Centrafrique fut entachée de fraudes massives et à grande échelle, avec des truquages électoraux venus des deux camps des finalistes, Dologuélé et Touadera.

"Je suis revenu en Centrafrique, quelques mois plus tard, à l'invitation de Catherine Samba-Panza [...] et déjà des progrès significatifs avaient été accomplis, grâce à l'opération Sangaris, [...] la transition a été réussie, et la stabilité a été réussie."

FAUX ! La transition sous Samba-Panza fut catastrophique, engluée dans des scandales de détournement de fonds par cette même Samba-Panza, de népotisme et autres concussion. Sous Samba-Panza, aucun progrès vers la paix en RCA ne fut accompli, et bien au contraire, son règne aura favorisé de fait, la partition du pays.

Aveu et discours de campagne électorale

"Aujourd'hui, l'opération Sangaris se termine, c'est le sens de ma visite ici. [...] Mais il n'y a plus de raison, de maintenir un tel niveau d'effectif, dès lors que vous avez réussi, nous avons réussi. [...] Mais ma responsabilité de Chef de l'état, une fois que cette opération a été menée à son terme, et avec le succès que l'on vient de saluer, alors, c'est d'y mettre un terme."

QUE COMPRENDRE ? Qu'à l'évidence, François Hollande ne s'adresse pas là aux centrafricains, mais indirectement aux français, afin de leur faire savoir que les opérations en Centrafrique étaient une pleine réussite. En résumé, c'est un discours de campagne électorale pour la prochaine échéance présidentielle française. Fait confirmé par cette petite phrase de sa part "Nous devons aussi assurer, la vigilance sur notre propre territoire, puisque la France est toujours sous la menace terroriste."

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L'aspect chef colonial

Rebondissant sur le fait que Touadera, à part se féliciter d'être le président du pays des ONG, de mendiant de l'aide internationale, et surtout, en n'affichant rien, car il n'y a rien, des initiatives propres de son gouvernement pour faire progresser la RCA, Hollande rassure son sous-préfet, si inquiet du risque de manque appui à l'avenir de la Métropole : "Sachez-le bien Mr le Président [...] La France est, et sera toujours là. [...] Nous veillerons à ce que nos soldats, toujours en Centrafrique, soient aux côtés des vôtres."

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Le compassionnel sélectif

"....Et j'apprenais, que deux soldats français avait été tués. Je suis donc venu à Bangui, c'était en décembre 2013 [...] et il y'avait le deuil qui nous frappait, avec ces deux soldats tués. [...] Quatre soldats français sont morts en Centrafrique. Et j'ai une pensée pour leurs familles, pour leurs proches, qui sont encore dans la peine [...] Il y a également une jeune journaliste française, qui est morte, parce qu'elle devait assurer aussi l'information. [...] Camille Lepage était une jeune journaliste. Je me ,souviens encore d'avoir accueilli sa dépouille à Paris avec ses parents. [...] Nous avons convenu que la justice devait passer."

QUE COMPRENDRE ? Qu'il était logique et normal que le président français fasse le bilan des dégâts issus de l'engagement de la France en RCA. Le contraire eut été un manque de lucidité et de coeur. Néanmoins, parler du cas de Camille Lepage, alors qu'il ne s'est jamais occupé de ce dossier est indécent, et même une insulte à la mémoire de Camille. L'enquête sur les circonstances de son assassinat en RCA, manifestement n'a jamais été ouverte. Sa mère encore récemment s'en inquiétait. La démagogie en politique est une chose, mais poussée à ce point là, c'est du mépris.

Quid des cas de viols et de bestialité par des Sangaris en RCA ?

"[...] De la même manière la justice doit passer, si il y a confirmations des allégations concernant des abus sexuels qui auraient été commis par des éléments de la force Sangaris ou de la Minusca. Nous nous voulons que la justice puisse établir la vérité. Parce que c'est notre honneur qui est en cause. L'honneur de l'Armée française. Et s'il y a des responsabilités, il n'y aura pas d'impunité. Mais aujourd'hui, ce qui me touche particulièrement, c'est bien sûr, l'attention que vous avez en me remettant cette haute distinction."

QUE COMPRENDRE ? La presse internationale, de nombreuses ONG des Droits Humains de par le monde, attendaient François Hollande sur ce dossier très sensitif et sensible des "allégations" - pour reprendre son terme, des cas d'abus sexuels en RCA par des Sangaris. Il est à noter la prudence d'Hollande dans le choix de ses mots, de sa rhétorique sur le sujet. Tout n'y est qu'au conditionnel, dans l'évitement d'usage des mots tels que "VIOLS DE MINEUR(E)S, ACTES DE BESTIALITE. Mais le pire est ceci, "Allégations de viols" ou pas, si cela était vrai, en restant dans la logique de son discours, il n'a pas eu un seul mot de compassion pour les victimes centrafricaines. Autant s'est-il longuement appesanti sur les cas des morts français en RCA, autant le sort éventuel d'enfants abusés par ses propres soldats en RCA ne l'intéressait pas. Pire, convergence malheureuse dans la même phrase : "ce qui me touche particulièrement, c'est bien sûr, l'attention que vous avez en me remettant cette haute distinction." - Il se félicitait du fait que le nouveau pouvoir centrafricain lui remettait un colifichet. Des enfants violés, cela ne vaut pas une médaille en chocolat.

Ce n'était pas Touadera, qui, même en y mettant les formes diplomatiques, allait troubler son couscous avec du sable, en lui remettant le sujet en mémoire, ne serait-ce que pour en savoir un plus au sujet des enquêtes (inexistantes) à propos.

Les absences de Hollande

Ce qui importe en vérité, ce n'est pas ce que Hollande a dit, mais ce qu'il n'a pas dit. Il ne pouvait pas parler d'allégations de viols, les instances onusiennes, aux forceps ont depuis déclaré que nous n'étions plus en RCA dans des allégations, mais dans des cas avérés.

On ne peut plus parler de soupçons de viols sur mineur(e)s par des soldats français en RCA, mais bien de cas avérés. Et cela, Hollande ne peut pas ne pas le savoir.

Concernant les enquêtes sur ces dossiers. François Hollande, tenant le même discours qu'il y a quelques mois de répéter, "s'il y a des responsabilités, il n'y aura pas d'impunité". Une répétitive déclaration d'intention toujours sans effet.

Il n'a pas avoué que le dossier était classé SECRET DEFENSE par son gouvernement.

Il n'a pas avoué que jusqu'à l'instant présent, aucune enquête n'a été ouverte par le Parquet de Paris. Autrement, il s'en serait vanté à Bangui.

Hollande

CONCLUSION

De sources bien informées, nous savons que François Hollande savait par avance, via la ribambelle d'oisifs à Bangui se disant espions français, qu'en RCA, les accusations d'abus de mineurs par des Sangaris ne passionnait pas l'opinion centrafricaine. Il pouvait donc y surfer sur du velours. Population centrafricaine illettrée à plus de 85% et coutumière des violences sexuelles sur mineures, un tel sujet ne la passionnait pas. De même en passant les cas de corruption politiques présentes.

Et surtout vivant toujours dans le respect du chef, si possible mafieux, et surtout corrupteur et corrompu. cela est toujours perçu en RCA comme un signe de pouvoir etr de puissance.

L'habituel en RCA, personne ou presque ne s'en offusque, et gare à qui insisterait de nouveau sur le sujet. C'est le messager qui sera ostracisé, et non le contenu du message dévoilé.

Que venait donc François Hollande en République Centrafricaine ? Car si comme déclaré, il n'y venait que pour annoncer la fin prochaine de la mission Sangaris, un communiqué de l'Elysée aurait suffi.

En vérité, en passant par la Centrafrique, le président français profitait d'une tribune apaisée pour faire campagne, pour envoyer aux français un message de SUCCES. N'a-t'il pas cessé de répeter : "Nous avons réussi ! l'opération Sangaris a été une opération parfaitement réussie" ?

Il était d'ailleurs assez singulier de constater que, lors de la conférence de presse des présidents, les deux hommes tels des autistes, ne s'adressaient pas l'un à l'autre par discours interposés.

L'insipide Touadera, en clochard modèle et sans propositions personnelles, se contenant de débiter par le menu, le détail des aumônes internationales reçues et espérées, de ne cesser de faire des courbettes en remerciement de la "mère Patrie", et Hollande, sans papier - comme quoi il ne prenait pas réellement au sérieux les personnes autour de lui - de faire son show démagogique !.....A l'intention des français. Comme dans le film The African Queen, où l'Afrique ne servait que de décor pour autre chose, Hollande à Bangui ne s'en servait de même que comme décor pour sa propagande personnelle.

Ce qu'actuellement, il serait bien en peine de renouveler à Paris. Au moins à Bangui, en saltimbanque rôdé de la politique hexagonale, Hollande aura fait le job, au mépris total des centrafricains.

: Mai 2016 LAMINE MEDIA




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