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COMMUNIQUE

DJIBOUTI : L’état de non-droit perdure malgré la signature d’un accord-cadre politique.


Alwihda Info | Par Farah Abdillahi Miguil, président de l'ODDH. - 12 Juin 2015


L'ODDH condamne avec force la banalisation d’un état de non-droit où les abus et les pratiques d’un autre âge sont monnaies courantes.


Malgré la signature d’un accord-cadre en décembre 2014 mettant fin à une crise politique ouverte entre le pouvoir et l’opposition suite à la crise poste-électorale du 22 février 2013, un état de non-droit perdure au détriment des règles de la justice et des libertés fondamentales, de la constitution du pays, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, …. 1. Révocation arbitraire et injuste d’un enseignant de l’Université de Djibouti Mr Ismaël Hassan Djilal, professeur d’informatique à l’Université de Djibouti, arrêté par la gendarmerie le 18 mai 2015 au matin sur son lieu de travail et libéré le lendemain vers 8h après avoir passé la nuit en garde à vue dans les locaux de la brigade Nord de la gendarmerie dans la Section de Recherche et de la Documentation (SRD), a été révoqué en tant que fonctionnaire de son emploi dans une décision datée du 3 juin 2015. Cette décision de révocation d’un fonctionnaire de l’état a été prise au mépris de toutes les règles et procédures administratives en vigueur et en violation du statut du fonctionnaire. 2. Arrestation d’une douzaine des personnes dont 2 mineures Suite au retour et en marge des manifestations organisées pour accueillir la très populaire chanteuse, Nima Djama Miguil, exilée au Canada et engagée pour la démocratie dans son pays d’origine le 6 juin une dizaine de femmes et 2 jeunes hommes dont 2 mineures de 12 ans et de 16 ans, ont été arrêtés et incarcérés au 3ème Arrondissement de la Police. Après avoir passé une nuit en garde à vue ils ont été présentés au parquet de Djibouti le dimanche 7 juin 2015 avant d’être placés en mandat de dépôt à la prison centrale de Gabode. Certains ont subi des violences physiques et des tortures selon le témoignage l’une d’entre elles, madame Kadra Abdillahi, militante de l’USN (Union pour le Salut National), coalition de l’opposition. Tous ont été libérés le mardi 9 juin 2015 après avoir été condamnés entre 6 à 8 mois de sursis sauf Asama Mohamed Djama, une mineure âgée de 16 ans qui n’a pas été présentée devant un juge suite à un disfonctionnement administratif et judiciaire. Difficile d’imaginer les séquelles, le traumatisme et le choc psychologique dont est et sera victime la petite Asma dans la prison centrale de Gabode. Une prison dont nous avons dénoncé auparavant à maintes reprises les conditions de détention inhumaines et dégradantes. Naturellement l’ODDH s’élève contre ces réflexes liberticides des autorités de ce pays et condamne avec force la banalisation d’un état de non-droit où les abus et les pratiques d’un autre âge sont monnaies courantes. L’ODDH interpelle la Communauté Nationale et Internationale sur la nécessite de faire respecter l’accord-cadre pour une sortie définitive d’une crise politique qui risque d’être préjudiciable à la nation toute entière. L’ODDH appelle au pouvoir le respect de l’accord-cadre signé en mettant en place des reformes démocratiques pour poser les jalons d’un véritable Etat de droit. L’ODDH recommande au pouvoir et à l’opposition : Un dialogue sincère pour servir la cause de la nation et non les intérêts des uns et des autres, Un processus transparent où les différentes étapes feront l’objet régulièrement des points de presse, Une négociation où il n’y aurait ni vainqueurs ni vaincus si ce n’est que le peuple et la démocratie. Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)