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POLITIQUE

Djibouti : L'instabilité, le verbiage d'une opposition désorientée


Alwihda Info | Par MAAS - 21 Avril 2014


Quand une partie de sa prétendante délégation sillonne les rues de l'Europe pour jouer à la diplomatie et que l'autre partie s'empare des artères de Djibouti - par une petite milice pour saccager tout à leur passage - sans aviser son hiérarchie : où est le sens de la responsabilité ? Hier encore, M. Aden Robleh Awaleh et M. Youssouf Ambassa se désengageaient de l'opposition pour fustiger sa crédibilité, celle d'une opposition, qui est aujourd’hui désemparée par la division et l'avidité du pouvoir par tous les moyens. A qui doit-on faire confiance ? A une opposition, qui n'a pas su garder ses propres hommes d'hier ? A une opposition qui batte de l'aile dans toute les sens ? La vérité est ailleurs.


"Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage," dit-on. L'image du métaphore est identique pour un camp qui se peine à trouver sa propre voie face à l’individualisme, face aux maux de divisions claniques. Aujourd'hui, l'opposition djiboutienne a du mal à trouver un sens logique à ses actes ou dans ses propres engagements. Au sein de son propre camp, chaque membre tire les ficelles à sa guise et surtout, chaque vers sa direction. Et, dans cette opposition désœuvrée, la confusion est totale. Le cap est déboussolé. Le sens même de l'orientation est remise en question.

Il est beau de voir une opposition unie. Il est beau de voir une opposition qui a un leadership dans ses engagements ou dans ses actions sur le terrain. Il est moins beau de voir par contre les tirs à boulets rouges dans une direction, au sens opposée. Notamment pour cause, s’approprier un peu de terrain, un peu plus de notoriété, un peu de marge par rapport à ses alliés . Le concept de " tous les chemins mènent à Rome" est, à priori, mal interprété dans l'esprit de l'opposition djiboutienne. Certes, il a plusieurs façons d'atteindre ses objectifs mais pas de la manière que mène que l'USN.

Quand une partie de sa prétendante délégation sillonne les rues de l'Europe pour jouer à la diplomatie et que l'autre partie s'empare des artères de Djibouti - par une petite milice pour saccager tout à leur passage - sans aviser son hiérarchie : où est le sens de la responsabilité ? Où est le leadership quand l'apprenti opposant de l'USN, au nom de Said Houssein Robleh, dénonce aujourd'hui les agissements contre le MJO (mouvement des jeunes d'Opposition) et son parrain ?

Affirmant que " MJO est un organisation parallèle pour ne pas dire paramilitaire dirigée par DAF et ses sbires.C'est une organisation illégale basée sur des bases tribales manipulée par DAF et sa parraine Saada Farah Badar (...) cette organisation est la pure fabrication de DAF qui utilise ces mineurs pour son projet (...) à chaque fois que l'USN veut avancer, ils mettent le bâton dans la roue pour que rien. "

Des propos formulés par la même personne, qui était adulé comme un grand héro par l'opposition même, lors de sa récente libération. Et, pourtant c'est la même personne qui pointe du doigt les rouages politique au sein même de son propre camp.

Hier, cet opposant se tenait au devant de la scène, sur les différents estrades, où il a discouru avec emphase comme pour la plupart des leaders de l'opposition, notamment avec M. Daher Ahmed Farah, M. Ismael Guedi Hared, ou avec M. Mohamed Daoud Chehem, pour ne citer que ceux-là.

Hier encore, M. Aden Robleh Awaleh et M. Youssouf Ambassa se désengageaient de l'opposition pour fustiger sa crédibilité, celle d'une opposition, qui est aujourd’hui désemparée par la division et l'avidité du pouvoir par tous les moyens.

A qui doit-on faire confiance ? A qui doit-on donné le devenir de Djibouti ? A une opposition, qui se fond comme un château de cartes ? A une opposition, qui n'a pas su garder ses propres hommes d'hier ? A une opposition qui batte de l'aile dans toute les sens ?

Autre sujet d'actualité et non des moindres. Lors de l'émission de la radio Africa 1 du journaliste Francis Laloupo, avec " le grand débat", qui a eu lieu le mardi 15 avril dernier; les invités sur le plateau n'étaient pas mieux placés ou informés de la situation de Djibouti pour en juger. Pourquoi ? Pour la simple et unique raison, dans un premier temps, l'un des invités de l'émission ne savait pas - figurez-vous - le nom du président de la République de Djibouti. Pourtant, le gêne est ailleurs. L'homme en question parle d'un sujet comme s'il avait une connaissance totale du dossier.

Face à la pertinente remarque du journaliste de Africa 1, le représentant de l'ARD de l'Europe, M. Maki Houmed Gaba, semblait esquiver ou ne voulait pas répondre à la question s'agissant en cas d'accord entre les parties pour siéger à l'assemblée nationale. La réponse de M. Maki Houmed laissait à présager que l'USN, dans toute sa composition, est prête à découdre avec le pays même en cas d'accord, si cela venait à se réaliser. Un présage, vraisemblablement, de mauvaise augure. Pour dire que l'instabilité est parmi les maux d'une opposition désœuvrée.

Quelle impasse ? Se référant aux propos formulés par le représentant de l'USN en France, l'USN avait donc exigé du gouvernement entre autres de libérer les "prisonniers politiques", de faire une reforme démocratique, pour ne citer les différents points logiques de leur exigence. En réalité, les différents propositions formulées par l'USN ne sont pas les causes réelles de l’interruption de négociation. La vérité est ailleurs.

Pour se fier aux affirmations tenues par le chef de cabinet du président de la République, M. Ali Guelleh Aboubaker, lors d'une interview accordée le 8 Mars à la RTD; le projet de l'accord a été rompu dès lors que l'USN a tourné le dos au dialogue par une volte-face. Voici les propos, pour porte à la connaissance de toute le monde :

"Tout au long de nos discussions, M. Abdou rendait compte de notre dialogue aux leaders de la coalition et j’en faisais de même de mon côté avec le président de la République. C’est ainsi qu’un document en plusieurs points a été établi. M. Aden, estimant que deux points particulièrement importants à ses yeux devaient y être inclus, a demandé à rencontrer à ce sujet le chef de l’Etat qui l’a reçu. La rencontre entre M. Aden Mohamed Abdou et le président de la République a eu lieu le 1ier février. J’y ai participé et je puis vous dire que le chef de l’Etat, dans un souci d’apaisement, a accepté que ces deux points soient inclus dans le document qui devait être soumis aux leaders de l’opposition avant sa signature. Cinq jours plus tard, M. Aden Mohamed Abdou, qui était notre principal interlocuteur est revenu me voir accompagné de quatre personnes, en l’occurrence M. Omar Elmi, M. Mohamed Daoud, M. TX et M. Meidal. Il m’a remis un document accompagné d’une lettre au président de la République en précisant que la missive et le nouveau document devaient être remis par mes soins au chef de l’Etat. Aucune référence au document en plusieurs points sur lequel nous nous étions mis d’accord, le négociateur de l’USN et moi-même. Je devais tout juste transmettre leurs nouvelles exigences, qui n’avaient absolument rien à voir sur nos discussions antérieures, au président de la République. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Cela me laissait perplexe. Je leur ai dit que leur démarche était tout simplement incompréhensible, qu’ils étaient en train de tourner le dos au dialogue par cette volte-face. Néanmoins, je suis allé voir le Président avec les documents en question qui étaient déjà, à ma grande surprise, sur le bureau présidentiel (...) Depuis, j’ai revu M. Aden Mohamed Abdou et lui ai exprimé ma désapprobation mais je crois qu’il a été court-circuité par les leaders de la coalition. Nous en sommes là. L’opposition a elle-même saboté le dialogue et accuse aujourd’hui le chef de l’Etat. "

A qui est donc la faute ? Au gouvernement ou à celle de l'opposition ? Selon une source fiable, haut cadre de l'administration djiboutienne, les dernières exigences de l'USN ont été, selon ses dires, hors sujet du cadre du dialogue politique entre le Gouvernement et les forces politiques de l’USN. Des points qui seront au delà des exigences ou des attentes du peuple djiboutien. Nous reviendrons dans un prochain article sur les derniers exigences de l'opposition, auxquels vous serez tomber du haut de votre siège.

MAAS



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