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AFRIQUE

La Mission panafricaine pour l'eau lance un ambitieux pacte scientifique


Alwihda Info | Par Olivier Noudjalbaye Dedingar, Expert-consultant international, humanitaire et journaliste indépendant. - 6 Octobre 2025


Au milieu de l'effervescence diplomatique de la 80ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, la Mission d'observation permanente de l'Agence intergouvernementale panafricaine pour l'eau et l'assainissement auprès des Nations Unies (WSA) a organisé un événement parallèle historique, défendant le thème de l'AGNU, « Mieux ensemble », pour relever l'un des défis les plus urgents au monde : l'accès à l'eau potable et à l'assainissement.


« Mieux ensemble » : la Mission panafricaine pour l'eau lance un pacte scientifique ambitieux lors de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies.
« Mieux ensemble » : la Mission panafricaine pour l'eau lance un pacte scientifique ambitieux lors de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Cet événement a servi de tremplin officiel au lancement d'un nouveau « Pacte pour le développement durable », une initiative stratégique visant à tirer parti de solutions scientifiques pour atteindre les cibles ambitieuses de l'Objectif de développement durable n° 6 (ODD 6).

Ce rassemblement a réuni un panel diversifié de ministres, d'ambassadeurs, d'universitaires et de dirigeants de la société civile de différents pays, tous unis par un sentiment d'urgence commun : celui de tracer une nouvelle voie pour la justice de l'eau, en particulier pour le continent africain et les autres régions en développement.

Donner le ton à une action urgente
Le modérateur de l'événement, le Dr Deon Bannister, a immédiatement instauré un ton dynamique et engageant, rompant avec les formalités diplomatiques habituelles. « On ne peut pas applaudir d'une seule main », a-t-il déclaré, utilisant une analogie simple mais percutante pour souligner le thème de la journée, la collaboration. « Il faut deux mains pour applaudir. Et c'est précisément l'objectif de notre présence ici aujourd'hui : nous réunir pour mener des discussions fructueuses et avoir un impact. »

Sa modération dynamique, qui comprenait un sondage auprès des délégués des continents représentés dans la salle et une aimable incitation à la participation du public, a créé une atmosphère propice au dialogue franc et constructif qui a suivi. Les conseillers de l'Observatrice permanente, Dr Ada Ezoka et M. Raul Handa, ont souhaité la bienvenue aux délégués, soulignant que le temps des simples conversations était révolu.

« Nous vous invitons à nous rejoindre dans cette initiative « Mieux ensemble » pour nous aider à trouver une solution pour aider le Bureau à améliorer l'accès à l'eau potable et à l'assainissement. »

Une vision pour un avenir hydrique sûr
Le point culminant de l'événement a été le discours d'ouverture du Dr Nabit Kapur, Observateur permanent de l'Aide humanitaire mondiale auprès des Nations Unies. Dans son discours, Dr Nabhit Kapur s'est exprimé avec clarté et passion, décrivant avec détermination les piliers fondamentaux et la vision stratégique de la mission.

« En mars dernier, j'ai présenté mes lettres de créance au Secrétaire général et la responsabilité de repositionner les politiques. Les défis et les lacunes en matière d'accès à l'eau potable et à l'assainissement ont pesé lourd sur mes épaules », a expliqué le Dr Kapur. « Pourtant, mon zèle et ma détermination n'ont pas faibli. » Il a détaillé le cadre conceptuel de la mission, axé sur une vision pour l'avenir de l'eau en Afrique, un pacte pour le développement durable et un alignement fort sur les ODD 6 et 13. Il a souligné que malgré les efforts continus, la crise de l'eau demeure un défi monumental, exacerbé par le changement climatique, la croissance démographique et le sous-investissement chronique dans les infrastructures. La solution, a-t-il soutenu, réside dans un pacte scientifique intégrant recherche, politiques, innovation et collaboration diplomatique.

« À moins de cinq ans de la fin de l'Agenda 2030, l'adoption de solutions scientifiques peut créer un avenir plus durable et plus équitable pour tous », a-t-il déclaré. Le Dr Kapur a également établi un lien unique entre cette problématique et son expérience de défenseur de la santé mentale, soulignant les conséquences psychologiques profondes du manque d'eau. « La mission a allié bien-être psychologique et justice environnementale, ancrée dans les problématiques complexes de l'eau insalubre et de l'assainissement. »

Son discours s'est conclu par un puissant appel à l'action : « Il est temps de prendre conscience des dommages causés à l'existence humaine par le manque d'accès à l'eau potable et à un assainissement adéquat. Il est temps de prendre conscience des ravages persistants causés par l'eau en colère qui détruit des vies, et il est temps d'utiliser les solutions scientifiques en matière d'innovation et de technologie. »

Le prince Mario Max Schaumburg-Lippe d'Allemagne a ensuite pris la parole pour remettre au Dr Kapur le prix de « Diplomate de l'année 2025 », soulignant son éthique de travail infatigable, sa sincérité et son succès inégalé dans la création de liens entre les gens et l'organisation d'événements marquants. Des prix ont également été décernés à la Dre Ada Ezoka comme « Auteure de l'année » et au Dr Hong Tao-Tze comme « Artisan de la paix de l'année », rehaussant encore le prestige de l'événement.

Une séance plénière d'engagement ministériel
L'événement a été marqué par le dévoilement officiel et la mise en service de la solution scientifique du pacte, un moment symboliquement animé par un panel de ministres de haut rang. Leur présence témoignait d'une forte volonté politique et d'un engagement à traduire les principes du pacte en politiques nationales.

L'honorable Frederick Stevenson, ministre des Affaires étrangères de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a présenté le point de vue d'un petit État insulaire en développement (PEID). Il a évoqué la contamination des réservoirs par les sécheresses prolongées et les cendres volcaniques, rendant la résilience indispensable.

« Ces réalités illustrent l'urgence de solutions résilientes et fondées sur la science », a-t-il déclaré, citant la réussite de la récupération des eaux de pluie et des pompes solaires comme exemples concrets de progrès.

L'honorable Bakari Badjie, ministre de la Jeunesse et des Sports de la Gambie, a présenté un contexte plus large des défis mondiaux. « Aucune nation ne peut faire cavalier seul », a-t-il affirmé, soulignant l'impact direct du changement climatique sur les moyens de subsistance agricoles de son pays. Il a appelé à ce que le pacte devienne un cadre d’action, et pas seulement des principes, en augmentant le financement climatique et en réformant l’architecture financière internationale pour donner aux pays en développement une voix plus juste.

L'honorable E.P. Chet Green, ministre des Affaires étrangères d'Antigua-et-Barbuda, a présenté un cas d'école éloquent d'action fondée sur la science. Confronté à de graves sécheresses récurrentes, son pays s'est tourné vers l'océan pour trouver de l'aide. « Grâce à des investissements importants dans la technologie de l'osmose inverse, nous remédions au problème des pénuries d'eau en exploitant l'abondance de la mer », a-t-il expliqué. Il a proposé une approche à trois volets pour une action mondiale : l'innovation fondée sur les données, le financement durable par le biais de partenariats stratégiques et une mise en œuvre locale avec une co-conception communautaire.

Les interventions des ministres ont témoigné avec force des luttes et des solutions communes qui unissent les nations du Sud. Leur adhésion collective au pacte a donné l'élan politique nécessaire pour faire passer l'initiative du dialogue à l'action.

Perspectives diverses pour un objectif commun
L'événement a été enrichi par une série de présentations concises mais percutantes d'experts de divers domaines, chacun apportant un regard unique sur le défi multiforme du développement durable.

Stéphanie Crowe, PDG de LearnNet, a présenté « Le Code des habitudes », affirmant que le changement durable ne dépend pas du savoir, mais de comportements ancrés. « Les habitudes sont le pont entre le savoir et l'action », a-t-elle déclaré, « et l'action est ce dont notre monde a désespérément besoin. »

Le Pr Ignatius Okafor, physicien d'origine nigériane, a proposé des solutions technologiques concrètes. Il a écarté les causes d'échec et a proposé des technologies pratiques et évolutives, comme la collecte d'eau atmosphérique alimentée par l'énergie solaire. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nous devons agir maintenant, sous notre surveillance », a-t-il insisté.

L'honorable Monica Musanza, ministre ougandaise des Sciences, de la Technologie et de l'Innovation, a présenté une analyse critique de l'« économie technologique ». Elle a soutenu que pour que la technologie soit transformatrice, les pays en développement doivent passer du statut de simples consommateurs à celui de producteurs, en conservant la valeur économique sur leur territoire. « Il est possible qu'un pays soit très connecté technologiquement et déconnecté économiquement », a-t-elle averti.

Samantha Taylor, de Taylor Transformation, a apporté une dimension spirituelle à la discussion en abordant le thème « La durabilité de l'âme à l'ère de l'IA ». Elle a souligné qu'une véritable durabilité doit nourrir l'esprit humain et le caractère moral, surtout à l'ère des avancées technologiques rapides.

La journée a été ponctuée de moments de réflexion et de paix, notamment une émouvante interprétation de « Une Prière pour la Paix » par la Fédération pour un Monde de Paix et d'Amour (FOWPAL). La cérémonie s'est conclue par la sonnerie de la Cloche de la Paix et de l'Amour par les ministres, chacun formulant un vœu personnel pour un monde plus harmonieux.

Le prince Mario Max Schaumburg-Lippe sur scène avec S.E. Dr Kapur.
Le prince Mario Max Schaumburg-Lippe sur scène avec S.E. Dr Kapur.

Certains des dignitaires présents à l'événement prennent une photo de famille.
Certains des dignitaires présents à l'événement prennent une photo de famille.



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