Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
ACTUALITES

Le chef d'Aqmi Abou Zeid a été tué


Alwihda Info | Par - 2 Mars 2013


Le Point
Alors que les spéculations se poursuivent sur le sort d'Abou Zeid, un chef d'Aqmi, une vaste opération est en cours dans le massif de l'Adrar de Tigharghar.


Vendredi matin, le ministère de la Défense français ne disposait toujours pas d'informations sur la mort, ou pas, d'Abdelhamid Abou Zeed, l'un des chefs d'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique). Cette rumeur, qui aurait commencé à circuler le 26 février, ne serait pas davantage confirmée par les autorités militaires algériennes interrogées par Paris ni par aucune autre autorité officielle africaine. La première source présentant ce décès comme une certitude est la chaîne de télévision privée algérienne Ennahar TV, reprise le 28 février par le site de Paris Match. Le site de l'hebdomadaire précise : "Une source proche du renseignement français a confirmé jeudi soir le décès du chef terroriste, indiquant qu'au moins 43 autres personnes étaient mortes avec lui lors des frappes aériennes françaises appuyées par des drones américains et suivies par un raid des forces spéciales françaises avec des éléments touareg."
À l'état-major des armées à Paris, on disait dans la soirée du 28 "ne pas avoir d'éléments" qui permettraient de confirmer ou d'infirmer l'information. Le Monde a envoyé jeudi soir une alerte à ses abonnés, qui levait toute ambiguïté : "Abou Zeid a été tué au Mali." Le journal citait "une bonne source proche des opérations militaires en cours dans le nord du Mali", sans autre précision. Au ministère de la Défense, on reste prudent, en indiquant que l'absence d'éléments ne signifie pas qu'il ne s'est rien passé : "Des vérifications sont en cours !"

Très grosse opération en cours

Ce qui est certain, c'est qu'une très grosse opération se déroule depuis une semaine dans une zone montagneuse de plus de 600 kilomètres carrés, dans l'Adrar de Tigharghar, à l'est des localités de Tessalit et Aguelhok, dans le nord-est du Mali. Une source bien informée nous confie : "Nos troupes font face à une incroyable résistance, les défenseurs sont acharnés et ne cherchent nullement à s'échapper. Nous ne savons pas à ce stade ce qu'ils protègent, si c'est leurs chefs ou des otages, mais ils ne lâchent rien !" Le bilan est extrêmement lourd, puisque, selon Paris, 40 djihadistes auraient été tués par les Français, et 90 autres par les Tchadiens, qui auraient eux-mêmes subi de lourdes pertes : 25 tués dans leurs rangs.
La progression des troupes françaises et tchadiennes est appuyée par des avions, des hélicoptères de combat, des mortiers et des canons d'artillerie de 155 mm Caesar. Mais l'avancée reste lente, dans un terrain où il est très difficile de se cacher. Deux camps de combattants djihadistes récemment évacués ont été repris. Ils avaient été nettoyés, et l'un d'entre eux avait abrité des otages. Depuis quand sont-ils partis ? C'est toute la question. Des informations recueillies par Le Point font état de la dispersion de nombreux combattants, dont les pick-up difficilement identifiables circulent désormais isolément. L'hypothèse du départ des sept otages français vers un ou plusieurs autres pays, éventuellement la Libye, n'est plus totalement exclue par les services de renseignements français.

Discrétion

À ce stade, les moyens engagés demeurent très importants. 1 200 soldats français appartenant au 3e groupement tactique interarmes (GTIA 3) et au groupement tactique interarmes aéroporté (GTIA TAP) sont présents autour du massif. Selon l'état-major des armées, près d'une quinzaine d'ateliers et de caches d'armes ont été découverts depuis le début de ces opérations, qui ont permis la récupération de quatre mortiers de 82 mm, environ 70 roquettes de 122 mm, neuf sacs de 50 kg de produit explosif et trois bonbonnes d'explosif artisanal. Une dizaine de sites logistiques auraient été détruits, de même qu'une quinzaine de pick-up et un blindé BRDM2 qui avait été naguère volé à l'armée malienne. Les Français sont d'une exemplaire discrétion sur les troupes maliennes qui les accompagneraient, évoquant "la présence d'un élément malien".



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)