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AFRIQUE

Le gouvernement soudanais se lance dans une censure tous azimuts


Alwihda Info | Par Issa Abakar - 30 Septembre 2013



Des manifestants dans les rues de Khartoum. Crédit photo : Sources
Des manifestants dans les rues de Khartoum. Crédit photo : Sources

Reporters sans frontières condamne vigoureusement le black-out médiatique imposé par le gouvernement soudanais depuis le début des manifestations, le 22 septembre 2013, contre le régime du président Omar-el-Beshir.

"Les mesures prises par le gouvernement: coupure d'internet, saisie de journaux et harcèlement de journalistes, montrent bien jusqu'à quels extrêmes le gouvernement du Soudan est capable d'aller pour tenter de maintenir son régime. Cette censure est totalement inadmissible et, d'ailleurs, inutile au vu des manifestations qui continuent de se dérouler." A déclaré Reporters sans frontières.

"Omar-el-Beshir utilise les services nationaux de renseignement et de sécurité en première ligne de la répression médiatique, (http://fr.rsf.org/soudan-offensive-des-services-secrets-05-04-2013,44310.html ), ce qui autorise les forces de l'ordre à commettre des exactions en toute impunité contre les manifestants mais trahit également la vulnérabilité d'un Président face aux plus grandes manifestations depuis son arrivée au pouvoir il y a 24 ans."

"Nous demandons au gouvernement soudanais de mettre un terme à la censure, de protéger les professionnels des médias et d'assurer l'accès à des sources d'informations indépendantes afin d'encourager le dialogue", a ajouté l'organisation.

Depuis le 22 septembre 2013, plus de 3 000 manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre la suppression par le gouvernement des subventions attribuées aux produits pétroliers et demander le départ d'Omar-el-Beshir.

Le gouvernement n'a pas tardé à mettre en route les rouages de la censure. La dernière mesure en date, la suspension injustifiée et pour une durée indéterminée du journal Al-Intibaha le  28 septembre, a déclenché une forte réaction de la part du Réseau des journalistes soudanais, un groupement informel dont les 400 membres ont annoncée qu'ils suspendraient leur travail en protestation. Le vendredi précédent, les sièges des chaines d'information panarabes; Al-Arabiya et Sky News avaient été fermés. 

Ces évènements récents font suite à toute une semaine de durcissement progressif de la part du gouvernement de Khartoum.

Le 19 septembre déjà, trois journaux, dont Al-Intibaha, avaient été confisqués au sortir des presses. (http://fr.rsf.org/soudan-trois-journaux-confisques-sans-20-09-2013,45204.html ).

Le 25 septembre 2013, les autorités ont coupé l’accès à Internet sur tout le territoire soudanais pendant plus de vingt heures. Le même jour, les Services nationaux de renseignement et de sécurité (National Intelligence and Security Services – NISS) ont convoqué les rédacteurs en chef des principaux journaux de Khartoum au siège de l'organe de sécurité pour leur interdire de publier des informations sur les manifestations ne provenant pas de sources officielles du gouvernement.

Le 26 septembre 2013, le journal Al-Sudani n'ayant pas respecté cette directive, a été suspendu. Il a quand même publié le 27 septembre et a été saisi, ainsi que le journal Al-Mijhur. Le même jour Al-Watan écopait d'une suspension d'une journée.

A cette date, les sites d’informations soudanais tels que Sudanese OnlineHurriyat et Alrakoba demeurent fermés.

Depuis le début des troubles, des journalistes ont fait l'objet de suspensions, de détention arbitraire et de convocations auprès des services de sécurité. Le correspondants de la chaîne arabe Al-Hurra à Wad Madani, Ameer Hassan a été détenu, tandis que le correspondant de Sky NewsTarig Altigani et celle de Al-Masa TV, Solafa Abu Dafira ont été convoqués par les services de sécurité. Une journaliste de Al-Jareeda a été également suspendue.

Selon l’ONG soudanaise de défense des droits de l’homme, le Centre africain d’études pour la justice et la paix (African Centre for Justice and Peace Studies – ACJPS), plus de 50 manifestants ont été tués par les forces de l’ordre et plusieurs centaines d'étudiants, professeurs, militants et opposants politiques restent détenus arbitrairement au siège du NISS (http://www.acjps.org/?p=1635 ).

Plus d’informations sur la liberté de la presse au Soudan : (http://fr.rsf.org/soudan.html ).




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)