Un dispositif de responsabilisation sans suite concrète
La municipalité avait pourtant établi un système destiné à garantir l’entretien du réseau d’éclairage public : tout automobiliste responsable d’un choc sur un lampadaire doit supporter les frais de remplacement. La règle est connue, appliquée, mais le résultat peine à se matérialiser. Les montants collectés ne semblent pas se traduire, sur le terrain, par des travaux visibles.
Les habitants, eux, observent et interrogent : Où va l’argent des réparations ? Pourquoi les poteaux endommagés restent-ils debout, sans entretien ? Qui est responsable de l’entretien de ce patrimoine public indispensable ?
Un service public en question
L’éclairage public, longtemps considéré comme un signe concret de modernité urbaine et de présence de l’État, semble aujourd’hui relégué au second plan. Dans une capitale en pleine croissance démographique, l’ombre qui gagne les avenues interroge la gestion quotidienne des infrastructures.
Pour de nombreux habitants, le problème dépasse la simple question des lampadaires endommagés. Il renvoie à la capacité des institutions publiques à assurer l’entretien régulier d’équipements essentiels.
« Ce n’est peut-être qu’un lampadaire, mais c’est ce qui permet à une ville de rester active, sûre, accessible, même la nuit, » estime Alnodji Berangar, enseignant rencontré près du marché à mil. « Quand la lumière disparaît, c’est un sentiment d’absence de l’État qui s’installe, » a-t-il ajouté.
Rendre la ville lumineuse, c’est rendre la ville vivable.
Ne pas remplacer ces lampadaires cabossés, c’est accepter que l’obscurité gagne du terrain, lentement mais sûrement. Pour l’heure, les silhouettes métalliques cabossées demeurent en place, immobiles, témoins visibles d’un dysfonctionnement qui s’est lentement banalisé. À N’Djamena, la nuit s’étend. Et la ville apprend à s’y habituer.
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N’Djamena : Ces lampadaires cabossés ne sont plus remplacés








